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Rapport n° 100-2023 relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier de l'exercice 2022 de l'Institut d'insertion médico-éducatif et affectation de son résultat

Paru in extenso au JOPF n° 8 NA du 10/10/2024 à la page 626

Rapport n° 100-2023 relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier de l’exercice 2022 de l’Institut d’insertion médico-éducatif et affectation de son résultat


Présenté par Mme les représentantes Thilda Garbutt-Harehoe et Rachelle Flores

Procédure d’examen simplifiée

Le président : On va passer au dossier no 5 : rapport no 100-2023 relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier de l’exercice 2022 de l’Institut d’insertion médico-éducatif et affectation de son résultat.

Donc, je demande au gouvernement d’exposer l’économie générale du projet.

Mme Minarii Galenon Taupua : Bonjour tout le monde. Bonjour les élus de cette noble assemblée, les journalistes, le public, vous tous qui nous regardez. Bonjour aussi Monsieur le président, avec Madame la secrétaire générale.

Merci de me laisser ce temps de parole.

Juste pour dire que c’est un établissement qui est très important pour notre pays puisque nous aidons nos enfants, nos jeunes handicapés, et dire que c’est un établissement qui a toujours été bien géré. Je voulais remercier Madame la directrice Marie Perrard qui est ici présente aussi aujourd’hui, la valoriser dans toutes les actions qui ont été menées depuis plusieurs années.

Je pense que la situation financière de l’IIME est très confortable et je souhaiterais écouter aussi vos interventions et vos observations là-dessus. En tous les cas, je vous remercie pour toutes vos observations que vous donnerez, chers collègues élus de l’assemblée.

Voilà. Merci bien, Monsieur le président.

Le président : Je demande au rapporteur, Madame Thilda Garbutt-Harehoe, de faire une présentation du rapport.

Mme Thilda Garbutt-Harehoe : Je réitère mes salutations. Monsieur le président de séance, Mesdames et Messieurs du gouvernement et vos collaborateurs, Mesdames et Messieurs les représentants et vos collaborateurs, Mesdames et Messieurs des services de Tetunae, cher public, bonjour à toutes et à tous.

Par lettre n° 7054/PR du 28 septembre 2023, le Président de la Polynésie française a transmis aux fins d’examen par l’assemblée de la Polynésie française, un projet de délibération portant approbation du compte financier de l’exercice 2022 de l’Institut d’insertion médico-éducatif appelé IIME et affectation de son résultat.

Créé en 1989, l’IIME assure la prise en charge des enfants et adolescents de 6 à 20 ans présentant un handicap mental, éventuellement associé avec un autre handicap, nécessitant une éducation spéciale ou dont la sévérité de la déficience intellectuelle et/ou motrice implique une prise en charge, un encadrement et des moyens adaptés.

Son siège administratif est situé à Fare Ute et dispose de trois sites opérationnels situés à Pirae (Te Ana Hau), à Paea (Tearama), à Taravao (Tamaru Arii). En 2022, ses équipes ont accueilli 147 personnes. Par ailleurs, la section d’éducation spéciale et de soins à domicile appelée SESSAD a accompagné 60 jeunes en établissements scolaires. En 2022 toujours, l’IIME a pu compter sur une équipe constituée de 76 agents affectés sur poste budgétaire et de 20 vacataires.

En 2022 toujours, l’IIME a pu reprendre une activité normale après deux années d’accueil ponctuées par les périodes de confinement, les mesures sanitaires strictes et la surveillance des foyers de contamination. Cette reprise d’activité a par ailleurs permis de remettre en place l’ensemble des activités proposées à l’extérieur des sites. Durant la crise sanitaire, l’IIME a choisi de protéger les usagers en minimisant les contacts avec le milieu extérieur. En 2022, les activités hors site (fréquentation des espaces sportifs, culturels, publics) et les rencontres au sein de l’IIME avec les différents partenaires (partenaires socio-éducatifs, prestataires culturels) ont repris peu à peu.

Si le programme de formation continue s’est vu perturbé par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, la mise en place et la réalisation de certaines actions de formations ont repris aussi progressivement en 2022.

En section d’investissement, les recettes s’élèvent à 43 189 005 F CFP et les dépenses à 16 858 427 F CFP pour un résultat d’investissement excédentaire de 26 330 578 F CFP.

En section de fonctionnement, les recettes atteignent 497 914 282 F CFP et les dépenses s’établissent à 469 020 190 F CFP. Le résultat de la section de fonctionnement est aussi excédentaire de 28 894 092 F CFP qui est affecté au compte 1068 « Autres réserves ».

Juste pour mettre un focus sur les frais de personnel, il s’élève à 72,4 % des charges, ce qui peut s’expliquer aisément par une présence professionnelle auprès des bénéficiaires vulnérables.

Enfin, le résultat global du compte financier 2022 de l’IIME est excédentaire de 55 224 670 F CFP. Ce résultat vient en augmentation du fonds de roulement qui s’établit, à la clôture de l’exercice budgétaire, à la somme de 224 464 068 F CFP.

L’examen en commission du présent projet de délibération, le 11 octobre 2023, a suscité des échanges portés principalement sur les points suivants :

- la structure prend en charge des enfants intellectuellement déficients, mais ces derniers sont souvent porteurs d’handicaps annexes ;

- l’IIME travaille actuellement aussi sur un projet d’accueil type « séjour de rupture », afin de proposer un accompagnement aux familles dont les enfants ont atteint l’âge maximal de prise en charge par la structure qui, je le rappelle, est de 20 ans ;

- des partenariats professionnels sont entretenus avec plusieurs instances au handicap, notamment la fédération « Te niu o te huma » qui propose des parcours de formations continues aux agents ;

- enfin, un marché est en cours de réalisation afin de doter la structure de véhicules « 4x4 » pour récupérer les enfants habitant les quartiers et les vallées difficiles d’accès en bus.

À l’issue des débats, le présent projet de délibération a recueilli un vote favorable unanime des membres de la commission. En conséquence, la commission de la santé, de la solidarité, du travail et de l’emploi, propose à l’assemblée de Polynésie française d’adopter le projet de délibération ci-joint.

Merci.

Le président : Merci, Madame.

Parmi les membres de la commission permanente, qui souhaite intervenir ? Vous avez un temps de parole de 10 minutes maximum. Merci.

Thilda.

Mme Thilda Garbutt-Harehoe : Mes salutations ayant déjà été faites, je continue.

Aujourd’hui, je prends la parole pour évoquer le travail remarquable réalisé par l’Institut d’insertion médico-éducatif appelé IIME au cours de l’exercice 2022. Notre discussion récente avec les professionnels a mis en lumière plusieurs aspects cruciaux du fonctionnement de cette institution.

J’aimerais tout d’abord vous donner un contexte bref. Fondé en 1989 — mais je rappelle aussi, après plusieurs structures religieuses qui ont été mises en place précédemment tels que le foyer de Madame Geneviève Dano, le Centre de fraternité chrétienne qui continue toujours à exister et le Centre aussi de Raimanutea —, l’IIME joue un rôle crucial (depuis 1989) en offrant une prise en charge spécialisée aux enfants et aux adolescents présentant des handicaps mentaux et moteurs. Il s’agit d’un engagement envers nos jeunes, pour leur permettre de réaliser leur potentiel malgré les défis qu’ils rencontrent.

Maintenant, permettez-moi aussi d’exprimer ma gratitude et mes félicitations à l’équipe de l’IIME pour leur dévouement envers les enfants porteurs d’un handicap de notre territoire. Leur travail ne se limite pas à la prise en charge des handicaps mentaux, mais s’étend aussi à d’autres handicaps associés, répondant ainsi aux besoins complexes de nos jeunes.

Avant d’aborder les points spécifiques, je souhaite ouvrir une réflexion sur deux sujets : premièrement, quid des enfants porteurs de handicaps qui rentrent ou qui sont dans nos îles, étant donné que l’IIME est une structure située uniquement sur Tahiti ? Bon, on va mettre à part peut-être celles de Moorea. Cette interrogation soulève un défi de taille : comment étendre notre soutien et nos services à ces enfants qui vivent en dehors de Tahiti ? C’est une préoccupation qui mérite toute notre attention et notre engagement pour trouver des solutions adaptées à leurs besoins, car nous rencontrons des familles qui doivent faire le choix de suivre leurs enfants et de venir habiter sur Tahiti. Donc, on souhaite également — cela représente à peu près 20 % qui rentrent dans les îles — améliorer les deux structures de Moorea et de Uturoa concernant donc certaines îles qui ont une association prenant en charge également ces enfants.

Deuxièmement, notons que le soutien financier de l’IIME est assuré exclusivement par le Pays. Dans ce contexte, l’absence de participation de l’État au titre de la solidarité soulève une question délicate. Bien que nous reconnaissons et apprécions grandement l’engagement et les efforts de notre gouvernement local, cette situation nous invite à réfléchir sur l’équilibre des responsabilités et des contributions dans le soutien de telles initiatives. Je pourrai rappeler donc la loi du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances. J’en fais une petite lecture juste du principe : « Toute personne handicapée a droit à la solidarité de l’ensemble de la collectivité nationale qui lui garantit, en vertu de cette obligation, l’accès aux droits fondamentaux reconnus de tous les citoyens ainsi que le plein exercice de sa citoyenneté. Pour y parvenir, la politique du handicap met notamment en place deux dispositifs complémentaires : un, la nécessaire compensation du handicap par la prestation de compensation du handicap ; et l’obligation d’accessibilité dans le cadre bâti, dans les transports publics, dans la voierie et l’espace public, dans les moyens de communication publics en ligne, dans l’exercice de la citoyenneté et dans les services publics. » Donc, ceci mériterait d’être revu.

Il est opportun de considérer des voies pour une collaboration élargie et un soutien plus inclusif, reflétant une solidarité et une responsabilité partagées.

Ceci étant dit, j’aimerais aborder la question des défis logistiques, notamment le transport des enfants. L’IIME a mis en place un système efficace de bus couvrant l’île, et envisage même d’acquérir des véhicules 4X4 pour améliorer l’accessibilité dans les zones difficiles. Ceci donc en plus des neuf bus déjà acquis.

Un autre sujet qui nous touche est la prise en charge des jeunes adultes de plus de 20 ans. Actuellement, 40 % d’entre eux trouvent des solutions dans d’autres structures, telles que Turuma, Rima Here, etc., mais environ 20 % restent sans prise en charge adéquate. Cela appelle à une réflexion profonde et à l’élaboration de nouvelles stratégies pour ces jeunes adultes.

Je tiens également à mettre en exergue notre collaboration fructueuse avec d’autres organisations, en particulier dans les domaines de l’autisme et de la santé mentale. Effectivement, plusieurs associations aujourd’hui voient le jour dans ce domaine. Ces partenariats enrichissent nos approches et renforcent notre réseau de soutien.

La formation continue de notre personnel est une priorité absolue. Leur compétence et leur dévouement sont les piliers de la qualité des services offerts à l’IIME. Donc, on passe souvent par la fédération Te niu o te huma que nous remercions aujourd’hui et par d’autres structures. Cependant les défis, tel que le recrutement d’orthophonistes, restent préoccupants et nécessitent une attention soutenue.

En termes de finances, la gestion prudente des fonds et la clarté dans la répartition des subventions sont essentielles pour maintenir un niveau de service optimal. Le compte financier de 2022 met en lumière cette gestion efficace et responsable. Nous venons donc de citer ces excédents notables, aussi bien dans le fonctionnement (plus de 28 894 092 F CFP) et dans la section investissement (26 330 578 F CFP), pour un excédent donc de 55 millions. Ces chiffres sont le fruit d’une bonne gestion, même très bonne gestion.

TH 5 (PLAYDESK : 11:12 – 11 :42 et LIVE HD : 02 :33 – 03 :03)L’IIME représente un exemple brillant de dévouement et d’innovation dans la prise en charge des enfants handicapés de Polynésie française. En tant que membres de cette assemblée, nous devons continuer à soutenir et à encourager ces efforts. Ensemble, travaillons pour garantir que chaque enfant, quelle que soit sa condition, reçoive l’attention et les soins dont il a besoin pour s’épanouir.

Je voudrais également reconnaître les défis que nous avons à relever, d’autre part. La prise en charge de ces jeunes adultes qui reste cette préoccupation majeure. Nous devons aussi soutenir les familles qui, malgré tout l’amour qu’elles portent à leurs enfants, pourraient aussi verser vers la maltraitance car excédées. Il faudrait donc aussi accompagner toutes ces familles qui, souvent excédées comme je le disais, arrivent à expulser les enfants du foyer, et ces enfants viennent encore grossir tous les sans-abris de Papeete et des environs, comme on le voit autour de la Cathédrale, pris en charge par Père Christophe.

L’établissement a bénéficié de moyens humains compétents, avec des orthophonistes, des médecins, des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes, des psychologues, des psychomotriciennes et des infirmières.

Au niveau financier, l’évolution des subventions et des ressources propres depuis 2019 montre une augmentation constante. Malgré cela, je suis également consciente des difficultés rencontrées en matière de recrutement de professionnels spécialisés, particulièrement des orthophonistes. Cela nécessite une action collective pour rendre ces carrières plus attractives et accessibles.

Permettez-moi enfin de souligner l’importance de la formation continue de notre personnel. Leur compétence et leur engagement sont vitaux pour le succès de l’IIME. Nous devons nous assurer qu’ils disposent de toutes les ressources et formations nécessaires pour continuer à fournir des soins de la plus haute qualité.

Malgré ces réussites, 2022 a eu son lot de défis, notamment en matière de recrutement et d’absentéisme. Cependant, elle a su innover en réalisant des économies sur la masse salariale et en investissant alors dans des équipements et des travaux d’aménagement.

Parmi ces initiatives notables, citons l’acquisition d’équipements divers et la réalisation de travaux d’aménagement et de rénovation. Des investissements cruciaux, non seulement qui permettraient d’optimiser et d’améliorer toutes ces trois structures qui, je le rappelle — les trois structures autour de l’île — sont à Pirae, à Paea et à Taravao.

Le bilan financier détaillé montre une situation patrimoniale solide, avec un fonds de roulement en augmentation et un faible taux d’endettement. Cette solidité financière est essentielle pour la pérennité de l’IIME.

Mais je souhaite aussi rappeler qu’au niveau du patrimoine, le terrain de Raimanutea à la Mission était en cours de transfert au pays.

Voilà, chers amis, en tant que membre de la commission de la santé, je m’engage à soutenir l’IIME dans ses efforts continus pour améliorer la vie de nos enfants les plus vulnérables, de leurs agents et de leurs familles. Ensemble, nous pouvons faire une différence significative dans la vie de ces enfants.

Pour conclure, le bilan de l’année 2022 pour l’IIME est non seulement un témoignage de la résilience et de la détermination de cette institution, mais aussi un appel à continuer à soutenir et à investir dans ces programmes vitaux. L’avenir de l’IIME est prometteur, et notre soutien continu est important pour son succès et sa pérennité.

Merci bien.

Le président : Merci, Madame.

D’autre intervenant, intervenante ? Madame Pascale Haiti-Flosse.

Mme Pascale Haiti : Merci, Monsieur le président. Madame la vice-présidente, chers ministres, à toutes et à tous, bonjour.

Monsieur le président de la commission permanente, Mesdames et Messieurs les ministres, chers collègues, bonjour.

Sur le compte financier 2022 de l’Institut d’insertion médicoéducatif que nous avons examiné le 11 octobre dernier en commission législative de la santé, je ne m’attarderai pas sur la partie comptable qui, tant en section de fonctionnement qu’en investissement, dégage un excédent global de plus de 55 millions F CFP. Pour un fonds de roulement qui, à la fin de l’exercice, se maintient à un niveau élevé à plus de 224 millions F CFP.

Car plus qu’une question d’argent, en effet, il s’agit ici de passer en revue les conditions dans lesquelles fonctionne cette structure publique dédiée, je le rappelle, à l’accueil en journée des personnes âgées de 5 à 20 ans porteuses d’handicaps et présentant principalement une déficience intellectuelle mais pas seulement...

Et quelle n’a pas été ma satisfaction d’entendre la directrice de l’IIME déclarer, je la cite : « Le Pays peut être fier de la prise en charge offerte par l’établissement. Personne n’est laissé au bord de la route. Il n’y a pas de liste d’attente ». Preuve en est que le précédent gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens financiers et humains pour donner à cette frange de la population la place qui lui revient. Et je remercie bien sûr notre collègue Thilda d’avoir bien développé l’Institut et vraiment un encouragement surtout à l’Institut.

Dans le cadre des missions qui lui incombent, l’Institut d’insertion médicoéducatif dispose d’un parc roulant conséquent avec pas moins de neuf bus en service qui, chaque jour, font le tour de l’île pour ramasser les enfants, ce qui nécessite l’emploi de 12 chauffeurs-convoyeurs. L’objectif est à présent de s’équiper en véhicules 4x4 pour aller au fond des vallées et nous ne pouvons que soutenir un tel investissement.

S’agissant des effectifs, l’établissement compte 76 agents pour 94 postes ouverts. Ce déficit d’encadrement, qui a tendance à se creuser depuis 2018, n’a visiblement pas d’incidence sur le niveau et la qualité de l’accompagnement des enfants, exception faite dans certaines spécialités comme l’orthophonie où la direction rencontrerait un problème récurrent pour embaucher.

Enfin, seule ombre au tableau dont chacun a bien conscience et qui se résume en ces termes : quelle autre alternative, dans la continuité, pour celles et ceux qui, au jour de leur anniversaire de leur 20e année, ne sont plus éligibles au dispositif de l’IIME ?

Gageons que Madame la ministre des solidarités aura à cœur de trouver la solution.

Je vous remercie de votre attention.

Le président : Merci, Madame.

D’autres intervenants, intervenantes ? Non. La discussion générale est maintenant close.

J’invite le gouvernement à répondre aux interventions des orateurs.

Mme Minarii Galenon Taupua : Tout d’abord, je voulais vous remercier pour l’excellence de vos interventions, Mesdames les représentantes.

En réponse à vos questions, je souhaiterais d’abord répondre à notre représentante Thilda et puis revenir sur certains points qui ont été cités.

Je reconnais que notre représentante a été très sensible par rapport à la prise en charge des handicapés des îles éloignées et je voudrais vraiment vous remercier pour cette sensibilité parce que, depuis que je suis en poste de ce ministère, je peux vous dire que c’est une de mes préoccupations, surtout les îles éloignées.

Pour répondre déjà à cette attente, je voulais quand même vous informer que pour 2024, nous allons construire le centre d’handicapés de Bora-Bora, parce que je pense que les centres pour handicapés… Vous aviez cité le centre d’handicapés aussi d’Uturoa, je souhaitais commencer par Uturoa, mais nous avions un problème de terrain qui a été donc régularisé. Les études sont en cours et en principe, si tout se passe bien, en 2025, nous aurons la construction du centre de Raiatea.

J’attends de rencontrer quelques maires pour voir comment l’on pourrait aussi développer dans des îles plus lointaines. Ma porte est ouverte pour ces propositions. Donc, cela concerne les structures.

Concernant aussi la prise en charge des porteurs d’handicap dans nos îles éloignées, il faut savoir qu’il faut d’abord une démarche de la part des familles. Nous ne pouvons pas forcer les familles si elles ne sont pas prêtes à nous ouvrir leur porte. Alors c’est vrai que, actuellement, nous concentrons tout vers Tahiti parce que, comme vous l’avez bien souligné chère représentante, vous qui êtes intervenue, vous avez bien compris tout ce qu’il faut mettre en place surtout concernant les personnels. Ce que je dis, c’est le personnel encadrant, et c’est vrai qu’actuellement nous n’avons pas assez de personnel encadrant et surtout des spécialistes, et c’est pour cela que nous avons comme projet au sein du gouvernement l’ouverture de cette école pour pouvoir aider aussi à la formation — puisque vous avez été aussi sensible à cette formation —, à la prise en charge de tous ces travailleurs parce que ce n’est pas facile et surtout avoir du personnel encadrant expert surtout pour nos enfants et nos handicapés.

Madame la représentante Thilda Harehoe, vous aviez cité aussi la loi du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances. Je pense qu’au niveau de notre pays, comme l’a souligné Madame Flosse Haiti, concernant justement ces prises en charge des enfants, puisque vous citiez que le gouvernement précédent a fait du bon travail… Oui, c’est vrai, mais je pense que tous les gouvernements qui sont en place, qui ont été en place ont toujours été très sensibles justement à ces personnes démunies et non autonomes qui ont besoin d’être soutenues et c’est pour cela que nous ne pouvons que soutenir toutes ces actions.

Vous aviez souligné aussi l’importance des transports au niveau des IIME c’est vrai, ce sont neuf bus. Donc, on travaille sur des 4x4 que l’on va mettre en place pour accéder aux montagnes ou dans les vallées. C’est vrai que c’est une bonne initiative. Sachez aussi que l’IIME a même prêté à l’éducation pour récupérer nos enfants, surtout à Moorea parce qu’on a eu des problèmes de transport, et vraiment je voulais remercier le personnel et surtout la directrice de l’IIME pour cette initiative.

Vous aviez cité aussi, aussi bien Madame Harehoe que Madame Flosse, la prise en charge des adultes. C’est vrai que jusqu’à présent, nous faisons une prise en charge jusqu’à 20 ans au niveau de l’IIME, mais sachez qu’au niveau du PAP 2024, je vous avais exposé que pour 2024, nous travaillons sur un projet structuré. À partir de la rentrée 2024, nous prendrons en charge aussi des adultes à partir de 20 ans parce que c’est un besoin depuis des années. Donc j’ai souhaité, en tant que ministre, mettre en place ce projet dès la rentrée, donc en fin d’année 2024, avec la prise en charge de ces adultes à partir de 20 ans parce que c’est vraiment un besoin. Mais je vous remercie pour votre question, Madame Flosse, parce que c’est très important.

Vous aviez parlé aussi du public autiste, Madame Harehoe. Je voulais vous dire que nous travaillons sur un projet d’établissement puisque cela faisait partie aussi du PAP 2024 que je vous ai exposé. Donc nous travaillons sur un projet structuré concernant la prise en charge des autistes, et je pense qu’en 2025, tout sera prêt parce que ce sont des textes règlementaires. Vous savez qu’au niveau des centres, nous ne pouvons pas faire de prise en charge sans vraiment structurer tous nos projets d’établissement. Donc, il y aura une prise en charge de ces adultes atteints d’autisme ; c’est dans notre projet. 

Je voulais aussi en profiter, puisque j’ai la parole devant vous,… Cela concerne les projets que nous avons au niveau de l’IIME. Nous avons vraiment voulu respecter les trois piliers de notre programme politique : par rapport au Fa'aora (NDT, Soutien), nous avons travaillé au niveau de l’IIME, pour cette année, à la mise en place d’un service liaison sociale puisque l’on parlait de cette liaison, ce relai entre l’IIME, entre l’établissement spécialisé, les enseignants et les prises en charge et les familles, parce que cela, il fallait vraiment privilégier. Donc nous avons vraiment voulu mettre en place ce service-là pour qu’il y ait — et je remercie la directrice parce que c’est très important — cette mise en place effective d’un relai pour adulte. Donc c’est en cours puisque pour nous c’est très important.

Concernant le Fa'atura (NDT, Respect), c’est plus vers 2025, c’est ce projet d’établissement pour l’accueil ponctuel destiné aux adultes plus lourdement handicapés. Vous savez qu’il y a plusieurs conditions, donc nous tenons à ce que cela se passe très, très bien. Et en 2025, nous allons commencer par l’accueil de cinq adultes à Paea et cinq adultes à Taravao et ainsi de suite, jusqu’à ce que le projet d’établissement soit bien ancré.

Et dans le Fa'atupu (NDT, Bâtir), nous avons mis en place ce projet sur les autistes puisque cela va commencer dès 2024 avec ce projet d’accueil de ces enfants porteurs d’une déficience intellectuelle sévère associée à des troubles du spectre de l’autisme (TSA).

Voilà, chers collègues, je voulais quand même développer devant vous tous les projets que j’aie sur 2024-2025 concernant l’IIME. Cependant, je voulais encore remercier tout le personnel de l’IIME comme vous savez que ce sont vraiment des troubles très sévères, et puis remercier la directrice pour son dynamisme et pour toutes les initiatives qui ont été mises en place, et puis aussi remercier pour cette excellente gestion financière de l’établissement.

Voilà, merci pour votre écoute. Merci beaucoup. (Applaudissements dans la salle.)

Le président : Merci, Madame la ministre.

Monsieur Tapati.

M. Tafai, Mitema Tapati : Oui, Merci bien, Monsieur le président. Merci bien, Madame la ministre.

Je n’ai rien à dire sur tout ce qui a été dit. Ma seule interrogation et inquiétude également : quel est l’avenir de notre population en situation d’handicap ? Va-t-elle diminuer ou notre peuple continuera-t-il d’enfanter des personnes en situation d’handicap ? Il conviendrait peut-être de s’interroger sur la raison qui nous a mené à cette situation. Parce que, je n’oublierai jamais la réponse apportée par le chercheur Monsieur Bruno Barrillot — de son vivant, lorsqu’on lui a posé la question de savoir « comment voyez-vous l’avenir du peuple polynésien ? ». Il nous avait répondu que « dans le futur, vous continuerez d’enfanter des handicapés ». Et lorsque je nous entends dire que l’on se dotera encore de véhicules (4X4) qui iront jusque dans les montagnes, cela signifie, quelque part, que cette frange de la population n’habite pas uniquement dans une zone confortable, mais qu’elle est présente aussi dans les vallées et montagnes ; et demain, l’on devra s’équiper encore de bus pour transporter ces personnes. Nous allons devoir créer davantage d’établissements. C’est cela qui m’inquiète.

Bien sûr que je me joins aux remerciements adressés à la direction et aux agents qui prennent soin de ces personnes et de nos enfants. Merci bien. Par contre, la question est de savoir : quel sera l’avenir ? C’est la question. Merci.

Le président : Merci, Tapati.

Y a-t-il d’autres interventions ? Non.

Nous passons à l’examen de la délibération. Pour ce dossier, je vous propose d’appliquer la procédure d’examen simplifiée. Êtes-vous d’accord ? Merci.

En l’absence d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération : qui est pour ? À l’unanimité. Merci.



Les rapports peuvent être consultés sur le site internet de l’assemblée de la Polynésie française à l’adresse www.assemblee.pf
Les interventions en langues polynésiennes ont fait l’objet d’une traduction surlignée en gris.

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