Rapport nº 118-2023 relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du Collège de Tipaerui et affectation de son résultat Rapport n° 119-2023 relatif a un projet de délibération portant approbation du compte financier 2021 du lycée professionnel de Mahina et affectation de son résultat Rapport n° 121-2023 relatif a un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du collège Teriitua a Teriierooiterai de Paea et affectation de son résultat Rapport n° 130-2023 relatif a un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du collège Maco Tevane et affectation de son résultat Paru in extenso au JOPF n° 9 NA du 18/10/2024 à la page 706 | Rapport nº 118-2023 relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du Collège de Tipaerui et affectation de son résultat Rapport n° 119-2023 relatif a un projet de délibération portant approbation du compte financier 2021 du lycée professionnel de Mahina et affectation de son résultat Rapport n° 121-2023 relatif a un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du collège Teriitua a Teriierooiterai de Paea et affectation de son résultat Rapport n° 130-2023 relatif a un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du collège Maco Tevane et affectation de son résultat Rapport n° 118-2023 relatif a un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du collège de Tipaerui et affectation de son résultat Présenté par M. le représentant Tevaipaea Hoiore Rapport n° 119-2023 relatif a un projet de délibération portant approbation du compte financier 2021 du lycée professionnel de Mahina et affectation de son résultat Présenté par M. le représentant Ruben Teremate Rapport n° 121-2023 relatif a un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du collège Teriitua a Teriierooiterai de Paea et affectation de son résultat Présenté par M. le représentant Allen Salmon Rapport n° 130-2023 relatif a un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du collège Maco Tevane et affectation de son résultat Présenté par M. le représentant Heinui Le Caill Le président : On passe au quatrième rapport : rapport no 118-2023 relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du Collège de Tipaerui et affectation de son résultat. Je demande au gouvernement d’exposer l’économie générale du projet. Monsieur le ministre M. Ronny Teriipaia : Veuillez recevoir mes salutations pour cette nouvelle journée. Alors, juste un petit mot d’introduction. Nous sommes conviés ici pour approuver le compte financier de huit établissements scolaires et secondaires, dont cinq de 2020 et trois de 2021. On continue d’épurer les comptes financiers de 2020 et de 2021. Nous sommes en 2024 et je vous annonce que nous allons avoir le plaisir de nous revoir pour examiner encore 105 comptes financiers à approuver, dont quatre de 2020, 31 de 2021 et 35 de 2022 et 35 de 2023). C’est ahurissant, je ne comprends pas ! (Applaudissements sur les bancs du Tavini huiraatira.) Je me demande ce que l’ancienne ministre a fait, franchement ! Et c’est nous qui faisons tout le travail maintenant, c’est inadmissible ! Merci. Le président : J’invite le rapporteur Tevaipaea Hoiore à faire une présentation du rapport. Hoiore, la parole est à toi. M. Tevaipaea Hoiore : Monsieur le président de la commission permanente, Madame la secrétaire générale, Monsieur le ministre, bonjour. Chers élus de cette commission, chers amis de la presse, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui nous suivent, bonjour. Monsieur le président de la commission, Mesdames et Messieurs les représentants, Par lettre no 7843/PR du 3 novembre 2023, le Président de la Polynésie française a transmis aux fins d’examen par l’assemblée de la Polynésie française, un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du Collège de Tipaerui et affectation de son résultat. À la rentrée 2020, le Collège de Tipaerui disposait de 28 postes dédiés aux personnels non enseignants et de 61 postes pour les enseignants, pour un total de 89 postes, soit 10 postes de plus qu’en 2019. Les effectifs scolaires, qui se sont élevés à 933 élèves (dont 11 bénéficiant du dispositif ULIS), se stabilisent au-dessus de la barre des 900 élèves, avec une moyenne de 27,4 élèves par classe. À l’entrée en 6e, 65 % des élèves ont un niveau satisfaisant en français et 64 % en mathématiques, ce qui est supérieure à la moyenne territoriale. Sur la réussite au DNB, la série générale enregistre une augmentation de 3,5 points, s’établissant ainsi à 96,2 % de réussite. Quant à la série professionnelle, la réussite est de 100%, comme l’année précédente. Il est toutefois à noter que, du fait de la crise liée à la Covid-19, ce diplôme a été délivré suite à l’examen du contrôle continu, les épreuves ponctuelles ayant été annulées. S’agissant des moyens financiers de fonctionnement de l’établissement, les subventions s’élèvent à 45,4 millions de F CFP et représentent 62,7 % de ces moyens. Les ressources propres du collège, d’un montant de 19,1 millions de F CFP, représentent quant à elles plus du quart de ses moyens financiers. En section d’investissement, si aucune recette n’est enregistrée, les dépenses s’élèvent à 622 873 F CFP, rendant le résultat de la section déficitaire du même montant. En section de fonctionnement, les recettes atteignent 72 436 527 F CFP et les dépenses s’établissent à 64 207 630 F CFP, pour un résultat de fonctionnement excédentaire de 8 228 897 F CFP. Le fonds de roulement s’établit à 26 852 625 F CFP à la clôture de l’exercice budgétaire. Il augmente de 9,5 millions par rapport à l’exercice précédent. Par conséquent, le nombre de jours en fonds de roulement augmente également et passe de 80 jours en 2019 à 157 jours en 2020. Le présent projet de délibération a été examiné en commission le 4 décembre 2023 et a suscité des échanges ayant permis à la commission d’aborder les points suivants : – l’établissement a de nombreux projets, qu’il développe en bon partenariat avec l’APE ; – en matière de sécurité, la grande accessibilité des bâtiments génère de nombreuses intrusions, voire des vols. Des investissements relatifs à l’installation de caméras de surveillance seront étudiés prochainement ; – l’établissement notifie la perte d’un poste de support administratif (un poste de secrétaire) qui a pour conséquence de créer une difficulté supplémentaire pour répondre au mieux aux besoins des élèves ; – les élèves accueillis au sein du collège de Tipaerui viennent des trois écoles du secteur. La problématique relative à la violence est à soulever, avec des cas d’intimidations et de harcèlements. L’établissement reste vigilant sur les faiblesses des élèves et assure un suivi psychologique quand cela est nécessaire. Le présent projet de texte a recueilli un vote favorable unanime des membres de la commission. En conséquence, la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et des sports propose à l’assemblée de la Polynésie française d’adopter le projet de délibération ci-joint. Je vous remercie de votre attention et que l’amour règne. Le président : Merci. Y-a-t-il d’autres interventions ? Monsieur Heinui Le Caill, vous avez la parole. M. Heinui Le Caill : Monsieur le président, Madame la ministre, Monsieur le ministre, membres des cabinets, Madame la PDG du groupe OPT, chers collègues représentantes, représentants, agents de Tetunae, TNTV, public et internautes, bonjour ! Président, là nous allons étudier huit rapports portant sur les comptes financiers de nos établissements du secondaire. De notre côté, je propose que l’on fasse deux interventions : une intervention générale pour les quatre rapports concernant les établissements du secondaire de Tahiti, et une deuxième intervention pour les quatre rapports concernant les établissements du secondaire des archipels. Voilà, donc à la fin du quatrième rapport concernant l’un des établissements de Tahiti, on fera donc l’intervention pour l’ensemble de nos établissements de Tahiti parce qu’ils ont des points en commun, mais quelques points également à relever ; et la même chose pour ceux des archipels. Et, nos rapporteurs ont quand même bien développé et bien détaillé la situation de ces établissements. Voilà, c’est une proposition que je soumets, si mes collègues sont d’accord. Le président : Merci. Y a-t-il d’autres interventions ? Y a-t-il d’autres interventions ? Mme Tepuaraurii Teriitahi : Monsieur le président, il n’y a aucun problème. Nous acceptons la proposition émanant du président de la commission de l’éducation. Nous ne voyons aucune objection à ce que l’on regroupe, ainsi nous n’interviendrons qu’une fois pour faire connaître nos avis. Il n’y a aucun problème. Nous attendrons donc que les rapporteurs aient terminé leurs présentations, pour que l’on puisse régir ensuite sur les comptes financiers des établissements scolaires de Tahiti, d’une part, et sur ceux des établissements scolaires des îles, d’autre part. Le président : Merci bien. Avant de donner mon avis, je tenais vraiment à vous remercier, Madame Tepuaraurii, pour le soutien que vous avez apporté à notre population de Faaʹa qui a été en difficulté. Pour votre aide, voilà, je voulais vous faire part de ma plus grande gratitude. Il y a un deuxième rapporteur ? Oui, Monsieur Ruben, vous avez la parole. M. Ruben Teremate : Merci, Monsieur le président-fondateur. Président de la commission permanente, bonjour. Messieurs et Madame les ministres, bonjour et toutes les personnes derrière vous. Chers collègues représentants, bonjour. Maître Cross, bonjour ; et tous les agents de Tetunae, bonjour. Je vais vous faire une présentation synthétique pour la séance concernant le rapport relatif au projet de délibération portant approbation du compte financier 2021 du Lycée professionnel de Mahina et affectation de son résultat Monsieur le président, Mesdames, Messieurs les représentants, Par lettre no 7844/PR du 3 novembre 2023, le Président de la Polynésie française a transmis aux fins d’examen par l’assemblée de la Polynésie française, un projet de délibération portant approbation du compte financier 2021 du Lycée professionnel de Mahina et affectation de son résultat. En 2021, le Lycée professionnel de Mahina disposait, comme en 2020, de 116 postes répartis en 42 postes pour le personnel non enseignant et 74 postes pour le personnel enseignant. Au niveau des effectifs scolaires, ceux-ci s’établissent à 655 élèves contre 630 élèves l’année précédente, soit une augmentation de 25 élèves (+4 %). Malgré un taux d’absentéisme élevé de 20,58 % en 2021 — près de 15 % en temps normal — dû principalement à la situation sanitaire de l’époque, le taux de décrochage annuel s’établit à environ 14 % résultant de l’impact de la pandémie mais également au changement de régime des élèves de Moorea devenant demi-pensionnaire. S’agissant des taux de réussite de l’établissement, les résultats du Bac Pro et du CAP (toutes filières confondues) accusent une diminution respective de 2,67 % et 21,9 % contrairement à la filière BTS qui enregistre un taux de réussite de 100 %. Enfin, pour l’exercice 2021, les subventions représentaient près de 70 % des moyens financiers de l’établissement et les ressources propres, près de 18 %. Quant à la participation de la CPS et les autres ressources, elles ont augmenté respectivement de +12 % et +21,9 %. En section d’investissement, les recettes s’élèvent à près de 19,5 millions de francs et les dépenses à près de 23,4 millions de francs soit un résultat déficitaire net de 3 872 917 F CFP. En section de fonctionnement, les recettes atteignent près de 117,4 millions de francs et les dépenses s’établissent à près de 113,5 millions de francs ; soit un résultat de fonctionnement excédentaire net de 3 873 267 F CFP. Le fonds de roulement de près de 19,5 millions de francs en 2020 augmente de 5,14 % passant ainsi à 20 487 852 francs à la clôture de l’exercice budgétaire 2021, représentant 67 jours de fonctionnement. L’examen en commission du présent projet de délibération le 4 décembre 2023 a suscité des échanges qui ont ainsi permis à la commission d’aborder principalement : l’infogérance informatique mise en œuvre dans l’établissement et financée par une subvention du pays ; les formations dispensées par l’établissement et la volonté du lycée d’orienter également son offre de formations vers les personnes en situation d’emploi ; les difficultés rencontrées par l’établissement en matière de gestion du personnel et d’entretien des bâtiments. À l’issue des débats, le présent projet de délibération a recueilli un vote favorable unanime des membres de la commission. En conséquence, la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et des sports propose à l’assemblée de la Polynésie française d’adopter le projet de délibération ci-joint. Merci. Le président : Merci. Deuxième rapporteur. M. Allen Salmon : Oui, merci, Monsieur le président. Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les représentants, Par lettre no 7842/PR du 3 novembre 2023, le Président de la Polynésie française a transmis aux fins d’examen par l’assemblée de la Polynésie française, un projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du collège Teriitua a Teriierooiterai de Paea et affectation de son résultat. À la rentrée 2020, le collège de Paea disposait de 26 postes pour les personnels non enseignants et de 47 postes d’enseignants, soit un total de 73 postes — et il faut compter deux postes de plus par rapport à l’année précédente. Dans les faits, l’établissement souffre d’un déficit de personnels de surveillance et de cantine. Les effectifs ont augmenté par rapport à 2019 avec une augmentation de 11 élèves pour un total de 698 élèves. L’établissement enregistre 54 % d’élèves boursiers. À l’entrée en 6ème, 36 % des élèves ont un niveau satisfaisant en français et 29 % uniquement en mathématiques, ce qui est inférieur à la moyenne territoriale. S’agissant du taux de réussite au DNB en série générale et technologique, il augmente de plus de 17 points par rapport à la session de 2019 et s’établit à 90,1 %. En série professionnelle, le taux de réussite au DNB atteint 95,2 %. Toutefois, ces résultats sont à nuancer par le fait qu’aucune épreuve orale ou écrite ne s’est tenue à cause de la crise sanitaire. Concernant l’orientation post-3ème, 53 % des élèves s’orientent vers une 2nde générale et technologique et 45 % vers un baccalauréat professionnel. Au niveau du compte financier de l’établissement, les subventions s’élèvent à 42,784 millions F CFP et représentent plus de la moitié des moyens financiers de fonctionnement du collège. Ses ressources propres, s’établissant à 17,512 millions F CFP, représentent le quart de ces moyens financiers. En section d’investissement, les recettes atteignent 5,506 millions F CFP et les dépenses s’établissent à 8,424 millions F CFP, pour un résultat d’investissement déficitaire à hauteur de 2,918 millions F CFP. Un truck a notamment été acquis en vue des sorties sportives et pédagogiques. En section de fonctionnement, les recettes atteignent 63,636 millions F CFP et les dépenses s’établissent à 58,996 millions F CFP, soit un résultat de fonctionnement excédentaire de 4,640 millions F CFP. Le fonds de roulement s’établit à 22,985 millions F CFP à la clôture de l’exercice budgétaire et augmente de 1,773 millions F CFP par rapport à l’exercice précédent. Par conséquent, le nombre de jours en fonds de roulement augmente également et passe de 134 jours en 2019 à 144 jours en 2020. Le présent projet de délibération a été examiné en commission le 4 décembre 2023 et a suscité des échanges ayant permis à la commission d’aborder les points suivants : – le besoin de rénover le bâti existant, notamment la cantine scolaire, et de procéder au désamiantage des lieux — il faut savoir qu’au collège de Paea on est obligé de faire plusieurs roulements par manque de place ; – l’intégration du collège de Paea dans une programmation pluriannuelle permettant d’envisager la restructuration du collège sur 8-10 ans ; – la présence de violence dans le collège et en dehors du collège, apaisée en partie par l’APE au cours de la pause méridienne, qui a mis en place des actions ; – la possibilité de placer le collège de Paea en REP+ du fait du fort pourcentage de CSP défavorisées chez les élèves. À l’issue des débats, le présent projet de délibération a recueilli un vote favorable unanime des membres de la commission. En conséquence, la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et des sports propose à l’assemblée de la Polynésie française d’adopter le projet de délibération ci-joint. Merci. Le président : Merci bien. Monsieur Heinui Le Caill, rapporteur. M. Heinui Le Caill : Rapport relatif au projet de délibération portant approbation du compte financier 2020 du Collège Maco Tevane et affectation de son résultat. À la rentrée 2020, les moyens humains du collège Maco Tevane étaient en légère hausse par rapport à 2019 avec 31 postes pour les personnels non enseignants et 33 postes pour les personnels enseignants, soit un total de 64 postes. Les effectifs scolaires sont, quant à eux, passés de 332 élèves à la rentrée 2019 à 384 élèves à la rentrée 2020, soit une augmentation de 62 élèves principalement due à la prise en charge par l’établissement, depuis la rentrée 2020, de la mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS), aujourd’hui renommé en « mission pour la persévérance scolaire » (MPS). S’agissant des résultats scolaires, l’évaluation à l’entrée en 6e a mis en évidence chez les élèves des difficultés en français (82 %) et en mathématiques (79 %). Quant aux taux de réussite du DNB, les résultats de la session 2020 sont en augmentation par rapport à 2019, avec 89,2 % de réussite en série générale et 96,8 % de réussite en série professionnelle. Au niveau du compte financier de l’établissement, les subventions s’élèvent à plus de 74,532 millions F CFP et représentent plus des quatre cinquièmes (4/5) des moyens financiers de fonctionnement du collège. Ses ressources propres, s’établissant à 9,486 millions F CFP, représentent un dixième de ces moyens financiers. En section d’investissement, les recettes s’établissent à 7,037 millions F CFP et les dépenses à 8,313 millions F CFP, portant le résultat de la section déficitaire de 1,275 million F CFP. En section de fonctionnement, les recettes atteignent 81,511 millions F CFP et les dépenses s’établissent à 82,258 millions F CFP, d’où un résultat de fonctionnement déficitaire de plus de 747 000 F CFP. Le fonds de roulement s’établit à 10,999 millions F CFP à la clôture de l’exercice budgétaire et diminue de 818 000 F CFP par rapport à l’exercice précédent. Le nombre de jours en fonds de roulement diminue, passant de 73 jours en 2019 à 49 jours en 2020. L’examen du présent projet de délibération en commission le 5 décembre 2023 a suscité des échanges qui ont principalement porté sur les points suivants : – la diminution du fonds de roulement en 2020, qui s’explique principalement par l’intégration de la MPS au sein du collège et le versement tardif de sa subvention de fonctionnement ; – la bonne entente entre élèves et avec l’équipe pédagogique, qui participe au bon climat scolaire ; – la reconnaissance en REP +, qui permettrait de contenir l’augmentation des effectifs scolaires et d’équilibrer les divisions, c’est-à-dire les classes, et le personnel ; – les projets pédagogiques envisagés, notamment pour maintenir un lien avec les familles ; – l’orientation post collège, étant précisé qu’en 2020 tous les élèves ont obtenu une affectation après la 3e ; – et le projet de construction d’un internat supplémentaire, actuellement en réflexion. À l’issue des débats, le présent projet de délibération a recueilli un vote favorable unanime des membres de la commission. En conséquence, la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et des sports propose à l’assemblée de la Polynésie française d’adopter le projet de délibération ci-joint. Le président : Merci. Merci bien. Y a-t-il des interventions ? Y en a-t-il qui veulent intervenir ? Vous avez la parole. Oui, Heinui Le Caill. M. Heinui Le Caill : Merci, Monsieur le président. Nous terminons donc d’approuver les rapports d’exécution budgétaire des établissements scolaires du 2nd degré de Tahiti — et je vais les rappeler — : les rapports d’exécution budgétaire de l’année 2020 pour les collèges Teriitua a Teriierooiterai de Paea, de Louise Carlson de Tipaerui ; ainsi que les rapports d’exécution budgétaire de l’année 2021 pour le collège de Maco Tevane de Taunoa et le Lycée professionnel de Mahina. Bon, chers collègues — ce n’est pas une surprise — de la même manière que pour les bilans financiers des établissements du secondaire que nous avons analysés l’année dernière, ces rapports d’exécution budgétaire viennent illustrer une situation inacceptable, comme l’a dit le ministre, de trois à quatre ans, situation qui ne correspond donc en aucun cas à la réalité actuelle des établissements. Et notre souhait d’analyser les bilans financiers de l’année N-1 va être exaucé. Et pour ce faire, nous souhaitons bon courage au pôle d’aide et de conseil aux établissements de la DGEE qui est chargé de finaliser ces bilans financiers et aux membres de la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et des sports parce qu’on va cravacher ! Je ne m’étendrai pas sur ces bilans financiers qui ont été parfaitement présentés par nos rapporteurs, mais plutôt sur les besoins présents dans nos établissements de Māʹohi Nui (NDT, la Polynésie française). Comme évoqué à plusieurs reprises lors de nos interventions, la très grande majorité de nos établissements du second degré est confrontée à la problématique de la vétusté du bâti. Avec des structures très anciennes, les édifices ne sont plus adaptés au nombre important d’élèves. Nombre d’élèves qui dépasse largement la capacité d’accueil d’origine de certains établissements. C’est le cas du collège de Paea, 40 ans d’âge, où, comme l’a dit le rapporteur, les travaux de désamiantage sont constamment reportés en raison de leur coût prohibitif. De plus, la balustrade du deuxième étage s’est encore détachée récemment et la cantine, initialement prévue pour recevoir 120 élèves, se révèle inadéquate lorsqu’il y a 640 demi-pensionnaires inscrits. Les élèves doivent donc manger à la va-vite. En outre, nous nous rappelons encore du mur qui s’est effondré au collège de Maco Tevane en 2018, qui avait blessé deux élèves, dont l’un était victime d’une fracture ouverte à la jambe. Et donc, évitons d’autres accidents et entreprenons enfin de vrais travaux dans nos établissements ! Il est indéniable que réaliser des travaux tout en ayant des élèves présents dans les établissements est un vrai défi. Cependant, nous avons mis en avant l’exemple de l’école 2+2 de Punaauia qui a réussi à utiliser des préfabriqués modulables comme salles de classe pendant la période de rénovation de l’établissement. D’ailleurs, la commande de modulaires qui serviront comme salles de classe temporaires pour les élèves semble avoir été intégrée dans le budget de l’année 2024, si je ne me trompe pas. Le collège de Paea devrait donc bénéficier de ces premiers modulaires en fin d’année 2024 pour assurer sa rénovation. Utiliser des modulaires est une bonne idée, mais suffiront-ils pour reloger ou plutôt reclasser le si grand nombre d’élèves de nos collèges et lycées de Tahiti, et des collèges et lycées vétustes. Par ailleurs, les représentants des établissements scolaires et des associations de parents d’élèves ont relevé un point important lors de la commission de l’éducation du 5 décembre dernier : les établissements ont le sentiment de devoir constamment faire des demandes, de quémander pour que des travaux soient réalisés, alors que cela devrait se faire automatiquement tous les cinq ans ou tous les 10 ans au moins. Nous savons néanmoins que le ministre de l’éducation a élaboré un plan Marshall, un plan de programmation pluriannuelle qui débutera dès l’année 2024. Monsieur le ministre, pourrions-nous obtenir davantage de détails sur ce plan ? Un calendrier des travaux futurs nous sera-t-il communiqué ? Au cours de cette commission, nous avons également identifié une problématique significative : les établissements sont confrontés à divers problèmes liés à leurs effectifs en personnel. Par exemple, au collège de Paea, on dénombre seulement huit agents, dont deux qui sont chargés de la préparation des repas pour 640 demi-pensionnaires inscrits. Les effectifs actuels ne permettent pas au collège de tourner de manière adéquate, que ce soit en termes de fonctionnement, d’entretien ou de surveillance. De plus, il est fréquent d’observer de nombreux ajustements de poste. À titre d’exemple, au Lycée professionnel de Mahina, 7 postes sur 15 font l’objet d’aménagements, ce qui a une incidence significative sur les plannings de travail, car les agents sont affectés à des tâches différentes de celles pour lesquelles ils ont été initialement embauchés. En ce qui concerne les absences, il peut arriver qu’une partie du personnel présente plusieurs arrêts de travail à la suite et de manière différée, amenant ainsi l’établissement à vouloir les remplacer. Néanmoins, les procédures de remplacement sont tellement longues qu’on arrive à un délai de trois semaines minimums pour le remplacement d’un personnel du pays, alors que pour un personnel de l’État, ce délai est réduit à une semaine — enfin, parait-il ! Entre-temps, il y a donc de forte chance que l’agent soit de retour, mais comme il s’agit d’arrêts de travail différés, il repart ensuite. Pourtant, il me semble que nous disposons des ressources nécessaires pour procéder au remplacement, que ce soit par le biais de volontaires ou de contractuels. Et c’est une véritable difficulté. Toutefois, nous sommes aussi informés que le ministère de l’éducation travaille actuellement en collaboration avec le ministère de la fonction publique et les services du Président pour simplifier les procédures et réduire ces délais. J’encourage donc nos ministres à poursuivre leur travail de collaboration car il n’est pas normal que le remplacement prenne autant de temps pour nos agents du pays. Pour le bien de nos enfants, cette lenteur n’est plus tolérable. En ce qui concerne les ressources de l’État, et en particulier les effectifs de l’Éducation nationale française, nous nous rendons compte que l’affectation des crédits pour certains postes n’est pas optimisée. En effet, les établissements se retrouvent souvent avec des excédents de crédits qu’ils ne peuvent réaffecter pour recruter d’autres ressources humaines là où cela est nécessaire, entraînant ainsi la perte de ces reliquats. Il serait opportun d’avoir la possibilité de rééquilibrer et de redistribuer ces crédits inutilisés pour d’autres postes. Lors du récent dialogue de gestion avec le ministère de l’Éducation nationale française, le ministre s’est montré favorable à cette réaffectation. Monsieur le ministre, avons-nous des nouvelles du vice-rectorat à ce sujet ? Cette mesure pourrait être bénéfique pour compenser les déficits liés au manque de personnel. Au collège de Maco Tevane de Taunoa, la partie de l’établissement attribué anciennement à la MLDS, dit MPS aujourd’hui, serait bientôt réaménagée en internat. Question : ce nouvel internat va-t-il voir le jour et va-t-il accueillir une partie des élèves internes en sureffectif du Lycée Paul Gauguin à la rentrée scolaire d’août 2024 ? Permettez-moi enfin de terminer mon intervention en évoquant le dispositif de réseau d’éducation prioritaire, le REP+. Selon moi, les collèges de Maco Tevane et de Paea devraient véritablement être reconnus en tant que REP+. Nous avons déjà souligné que les critères fixés par le ministère de l’Éducation nationale française pour l’attribution des REP+ ne correspondaient pas à notre réalité locale, avec des indicateurs qui demeurent avant tout conditionnés par le nombre important d’élèves boursiers inscrits dans l’établissement. Or, jusqu’à présent, nous remarquons que notre population défavorisée continue de rester en marge du système éducatif et des procédures administratives. Ils n’entament ainsi aucune démarche pour effectuer leur dossier de demande de bourse, en raison de la confusion et du manque de compréhension, ce qui les exclut du taux de bénéficiaires de bourses, compromettant ainsi la fiabilité des indicateurs. Placer ce critère en tête de liste semble ainsi représenter une évaluation subjective. En outre, à notre échelle, taille de l’Europe, nous sommes soumis à des contraintes qui sont différentes de la France. Ainsi, les critères devraient davantage tenir compte de l’éloignement géographique (qui est souvent lié aux taux d’échec scolaire), de la misère sociale, du quartier dans lequel nous sommes issus, des îles et atolls environnants, etc. En France, la carte actuelle des réseaux d’éducation prioritaire date de 2015, et elle se base sur des données de 2011. Cependant, il est prévu que la carte des REP+ soit réactualisée en fin d’année 2024 afin de l’adapter aux évolutions des publics. Dans ce contexte, pourquoi le ministère de l’Éducation nationale française ne profiterait-il pas de cette opportunité pour réviser les critères d’attribution et les ajuster aux réalités spécifiques des colonies françaises d’outre-mer ? Je pense que cette adaptation est désormais plus que fondamentale afin de se rapprocher au plus près de la réalité de notre pays, et nous continuerons à le mettre en avant afin de parvenir à une évaluation plus objective et équitable. C’est au bénéfice de ces commentaires, que j’invite tous mes collègues élus composant notre assemblée à poursuivre l’adoption favorable des comptes financiers de nos établissements scolaires du 2nd degré. Merci et que l’amour règne. Le président : Merci. Oui, Madame Tepuaraurii, vous avez la parole. Mme Tepuaraurii Teriitahi : Oui, Monsieur le président, merci. Avant que je ne parle des comptes financiers des collèges de Tahiti, je voudrais quand même rebondir sur le coup de gueule de notre ministre. Moi aussi, c’est vrai que cela me choque de voir qu’à, aujourd’hui, on est en 2024 et on analyse encore les comptes financiers de 2020. C’est la réflexion que je me suis faite, mais quand même, la question que je me pose, c’est : qui fait les comptes financiers ? Moi, je veux bien que l’on fasse un coup de gueule, mais c’est quand même un peu injuste de faire un coup de gueule contre la ministre ainsi, parce que ce n’est pas la ministre qui fait les comptes financiers, et de la même façon que ce n’est pas le ministre d’aujourd’hui qui les fait. Le président de la commission de l’éducation l’a abordé, cela a été dit pendant la commission de l’éducation. La DGEE a fait amende honorable. Ils ont reconnu effectivement que c’était aussi une part de responsabilité de leur part. Alors je ne dis pas qu’il faut faire un coup de gueule sur eux, mais voilà, à un moment donné, aller jusqu’à dire « qu’est-ce que la ministre a foutu pendant tout ce temps-là ? » enfin bon… C’est un petit peu dur, je trouve, mais je suis d’accord qu’en 2024, on devrait pouvoir espérer avoir les comptes financiers de 2023. Et, j’attends effectivement ce moment-là parce que, mine de rien, on attend d’avoir des séances, on attend d’avoir des CP ; et ce qui meublent principalement les CP, ce sont les comptes financiers des établissements scolaires. Or, force est de constater que s’il faut comparer aux précédentes années, on n’a pas plus de commission permanente qu’avant. Donc je n’ai pas l’impression qu’il y ait une accélération. Je la souhaite comme vous pour que l’on ait effectivement une photographie qui soit réelle par rapport à l’existant, mais c’était simplement, voilà, quand même pour tenter de remettre un petit peu l’église au milieu du village. Ensuite, je reviens sur les dossiers tels qu'ils ont été présentés, il est vrai qu'à chaque fois que j'ai lu les différents rapports, les mots qui reviennent souvent des comptes-rendus des commissions sont la vétusté, la sécurité ou plutôt l'insécurité … On le voit bien. La « vétusté », on en parle pour le collège de Paea, le rapporteur l’a bien dit et notre président de commission vient aussi d’en parler, des travaux doivent être réalisés. Le collège de Paea a 40 ans d’existence, on essaye de faire des travaux et, bon, certaines choses ont été faites, mais effectivement, on ne peut pas non plus interrompre l’enseignement, donc, c’est le difficile équilibre. On essaye de s’inspirer de ce qui a pu être réussi ailleurs, mais bon, voilà, on sait très bien que c’est compliqué. Ceci dit, c’est effectivement une nécessité si on veut continuer à donner un bon enseignement à nos élèves. L’« insécurité », on la retrouve, effectivement, et on le voit dans le collège de Paea. Ils sont venus nous dire aussi que c’était compliqué. L’environnement extérieur et même à l’intérieur de l’établissement, ils essaient de mettre en place des rythmes décalés dans la cour de récréation, par exemple, ils l’ont dit, pour ne pas mélanger les petits avec les grands. De la même façon, on voit au LEP de Mahina, là aussi, il y a eu un grand cri d’alarme qui a été fait par rapport justement à l’insécurité, à la drogue. On le sait très bien, là, c’est vraiment quelque chose qui envahit aujourd’hui nos collèges et qui frappe avec insistance la porte de nos collèges. Et ce qu’il y a en face de toute cette vétusté et de cette insécurité contre lesquelles on doit lutter et pour lesquelles on doit donner des moyens bien sûr à nos établissements… Alors, on l’a bien compris, c’est compliqué. Pourquoi ? Parce qu’il y a effectivement plein d’établissements, cela coûte cher. L’argent, là, on le voit, des articles sont en train de sortir, on est en train de couper le budget national avec une coupe sur le ministère de l’Éducation national qui, j’espère, ne va pas se répercuter chez nous également, ce qui serait problématique pour nous. Mais, c’est vrai que s’il faut trouver quand même une note positive, et c’est ce que je retiens de tous ces entretiens qu’on a eus avec les représentants des différents collèges, ce sont les résultats. Parce que, malgré toutes ces conditions difficiles, ils arrivent quand même. Et quand je dis « ils », c’est le corps enseignant, ce sont tous ceux qui s’investissent pour essayer de donner le maximum de chance ; ce sont les dispositifs qui sont mis en place. Heinui parlait de la mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS) qui, aujourd’hui, est devenue la mission pour la persévérance scolaire (MPS). Tous ces dispositifs qui font que l’on essaye de trouver les moyens. Le classement REP+ qu’on réclame, etc., ce sont des moyens qu’on essaye de mettre en place pour justement arriver à cette réussite. Et c’est ça qui fait plaisir, c’est que, finalement, malgré tout ça, on voit bien que la réussite est là et qu’elle est quand même en augmentation. Elle pourrait être en chute, eh non ! On arrive quand même à avoir de bons résultats. Et donc, si l’on arrive à résoudre cette vétusté, cette insécurité, etc., on n’aura que des résultats encore meilleurs et c’est ce que l’on veut. Effectivement, même si la photographie 2020 n’est pas celle d’aujourd’hui, il faut aussi parfois avouer que cela ne s’est pas beaucoup amélioré depuis quand même, mais je l’espère et c’est un vœu qu’on partage tous. Je pense qu’on va tous aller dans le sens de donner le maximum de moyens et le maximum de chance pour nos enfants, parce que ce sont nos enfants qui en bénéficient et qui sont les adultes de demain, et donc qu’ils pourront bénéficier d’une bonne éducation, d’un travail, etc., avec tout ce qui va avec. Et donc, évidemment on approuve tous les comptes financiers qui nous sont présentés. Et j’espère aussi voir, pendant votre mandature, les comptes financiers de l’année N-1. Je serai la première à vous féliciter, Monsieur le ministre. J’ai déjà dit cette phrase aussi au ministre de l’économie pour certains autres sujets. C’est vrai que, autant des fois on rouspète, on défend notre bout de pain, mais s’il faut vous dire merci au moment venu où on arrivera à avoir les comptes financiers N-1, eh bien, je serai la première à vous féliciter. Merci beaucoup. Le président : Merci. Y-a-t-il d’autres interventions ? Oui, la parole est à toi Tapati. M. Tafai, Mitema Tapati : Oui, merci. Malgré le chemin que nous avons parcouru depuis, nous abordons toujours la question de l’éducation selon une seule vision. On analyse l’éducation soit selon la vision « de Polynésie », soit selon la vision française, et l’on a complètement écarter la vision polynésienne en pensant que celle-ci n’apporterait rien de bien en termes d’enseignement au Polynésien. Je vais prendre deux termes : Éduquer, c’est ce que nous faisons pour que l’enfant acquière le savoir, l’intelligence et la vie. L’idéal serait que l’éducation mène l’Homme vers le savoir, puis le savoir vers l’intelligence, et l’intelligence vers la vie. Autrement dit, la finalité de l’éducation, c’est la vie. Avec ce que l’on continue de faire, la finalité de l’éducation, c’est le travail ou bien l’armée pour nos enfants, s’ils réussissent. Dans le cas contraire, ils se retrouvent au bord de la route à compter les voitures, et c’est ce qui arrive à la plupart de nos enfants. Par contre, la finalité de l’éducation, selon la vision polynésienne, c’est la vie, c'est-à-dire qu’il puisse vivre de lui-même. Le terme suivant est « élève ». Nous examinons actuellement les comptes financiers, c'est-à-dire les sommes consacrées aux enseignants, aux établissements, enfin, à l’ensemble du monde éducatif. On est bien conscient que sur l’ensemble de nos enfants scolarisés, il y en a très peu qui réussissent, et beaucoup sont en échec scolaire. Ce serait bien que l’on puisse mener une enquête à ce sujet : pourquoi sont-ils en échec scolaire ? Pourquoi une grande partie de nos enfants ne parviennent-ils pas à atteindre les objectifs que l’on attend d’eux ? Ne serait-ce pas dû au sens que l’on donne au mot enfant, l’enfant qui va à l’école ; alors que le Polynésien désignerait cet enfant d’« apprenti », semblable à « un nouveau feu », une braise. Honnêtement, si l’on veut que ce feu brûle ardemment et de manière continue, il faut l’alimenter en combustibles jusqu’à ce qu’il gagne en puissance. Quel combustible utilisé pour entretenir et alimenter ce « nouveau feu » afin qu’il brille ardemment ? Certains combustibles éteignent le feu et d’autres produisent tellement de fumée qu’il est impossible de cuire un repas. Nous allons donc nous interroger aujourd’hui sur le type de combustibles que l’on utilisera dorénavant. Le ′aito (NDT, bois de fer de l’espèce Casuarina equisetifolia subsp. Equisetifolia) est particulier, n’est-ce pas ? C’est un point qui mérite d’être examiné : « quel type de combustibles (NDT, d’enseignements) pouvons-nous donner à notre feu (NDT, élève) pour qu’il brille ardemment ? Autrement dit, quel type d’éducations ? L’enseignement actuelle convient-il à l’enfant Polynésien ? À la fin de leur scolarité, les enfants ne savent ni nager ni ramer et ce sont ceux de l’extérieur qui viennent, à présent, enseigner au Polynésien à nager et à ramer ! Il convient de revoir cela. Enfin, comme cela a été soulevé précédemment, il convient, Monsieur le ministre, que vous nous transmettiez dans les prochains jours, les comptes financiers de l’exercice 2020. Il n’y a pas d’autre institution pour approuver ces comptes, n’est-ce pas ? Les actions qu’attendent le peuple de nous sont nombreuses et urgentes durant ce mandat. Je vous remercie. Le président : Merci. Ceci n’est qu’un sujet de discussion. Monsieur le ministre, ces derniers jours, on a entendu à la radio qu’on allait diminuer le nombre d’heures d’enseignement de nos enfants et, selon un médecin spécialiste français, cela permettra au cerveau de l’enfant de se reposer un peu. En entendant cela, je me suis dit : ce que je sais, c’est que lorsqu’une personne décède, celle-ci n’a pas encore utilisé la moitié des cellules qu’elle possède dans son cerveau, sachant qu’il y en a des millions. Elle n’a pas encore utilisé la moitié. Lorsque j’ai entendu ce médecin spécialiste, je me suis dit : « Au fait, si vous avez l’occasion de ramener cette personne dans son pays, faites-le ! » Je ne partage pas cet avis. Il ne faut pas diminuer mais augmenter davantage encore les heures d’enseignement destinées à nos enfants. Je ne sais pas si vous avez vu le gouvernement en mission à Singapour. À Singapour, on dit que ce sont les numéro 1 dans le domaine à l’échelle mondiale. Les enfants vont à l’école le matin, l’après-midi, le soir… Ils y vont tout le temps, encore et encore. Et c’est ce que j’ai pu observer également en Chine : les enfants n’arrêtent jamais d’aller à l’école. L’apprentissage tardif de la lecture chez nos enfants est actuellement une problématique dans notre pays. L’apprentissage de la lecture et de la parole ne sont pas si différents. Lire est une fonction neurologique comme n’importe quelle fonction neurologique. La mère n’attend pas que son enfant sache parler pour communiquer avec lui. Elle communique avec lui et l’éduque durant toute sa grossesse et, lorsqu’il vient au monde, elle poursuit cela, alors même qu’il ne sait pas encore parler. Même pour la lecture, il faut l’enseigner à deux ans. Ainsi, on pourra enseigner à nos enfants trois, cinq voire six langues. C’est ce système éducatif qu’il faut essayer d’étudier pour voir de quelle manière on peut faire évoluer le nôtre au sein du pays. C’est grâce à cela que ces pays ont évolué aujourd’hui. Dans l’Histoire de ce pays… Cela tombe bien, puisque notre gouvernement va se déplacer à Singapour, vous devez également vous y rendre, Monsieur le ministre, afin de prendre connaissance du système… J’ai vu que dans une salle de classe, il y avait 50 enfants et je m’étais dit « ah, il y a énormément d’enfants dans une école ». Ils m’ont alors précisé qu’ils étaient un tout petit pays (NDT, en termes de superficie) et qu’ils n’allaient plus construire d’écoles. Pour une salle de classe, il y a cinq enseignants. C’est le nombre d’enseignants que l’on a augmenté : il n’y a pas un mais cinq enseignants. On indique même la position de chaque enfant de ce pays. Il en va de même en Chine et dans d’autres pays. Si l’on reste dans ce système français, on n’avancera pas. Il faut revoir. Ce qui est étonnant tout de même, c’est qu’ils s’immiscent également dans tout ce qui a trait à l’enseignement du 1er et 2nd degrés avec leur méthode, alors que c’est un domaine qui relève de notre compétence. Il faut changer, changer ! Je sais que ce n’est pas évident ! Pas du tout ! Ce n’est pas facile. Il faut que la population comprenne qu’il y a d’autres systèmes si nous le voulons. Hier soir, on disait à la radio que les enfants qui volaient à Papeete étaient de Faa’a, de Punaauia et de Moorea. Je me suis dit : « ah bon, les enfants de Papeete ne volent pas ! Ceux de Pirae et Arue ne volent pas, il n’y a que ceux de Faa’a ». S’ils pouvaient dire que les voleurs n’étaient que des enfants de Faa’a, ils le diraient. Oui, ai ia ia ia ia, l’éducation, l’éducation, l’éducation ! C’est ce que disait Nelson Mandela : « Si nous voulons changer la vie d’un peuple, la meilleure arme est l’Éducation ». Par contre, il ne s’agit pas de n’importe quelle éducation. Il faut arrêter d’enseigner à nos enfants : « Allons enfants de la patrie… », enfin, voyons ! Oui, oui. « Aux armes citoyens », c’est cela l’éducation ? On ferait mieux d’enseigner à nos enfants à comment pêcher le poisson au fusil, comme l’a affirmé Tapati, et à comment ramer sur une pirogue… Il y a tellement d’enseignements à tirer ici, chez nous. Voilà ce que je voulais dire, Monsieur le ministre. Je sais que vous partagez le même avis. Bon courage. Vous devez renvoyer le médecin, qui vous a confié que le cerveau de l’enfant était fortement mobilisé, en France ; il ne sait pas de quoi il parle. La parole est à vous, Monsieur le ministre. M. Ronny Teriipaia : Merci bien. Eh, bien ! Il y a énormément de questions, d’interrogations. Ce n’est pas grave, je vais essayer de vous répondre. Juste pour rappeler à tous que le chef du système éducatif en tout cas en Polynésie, c’est le ou la ministre. Et donc moi, quand j’ai pris mes fonctions, j’ai constaté qu’il y avait un retard énorme dans les comptes financiers. Donc, j’ai tout de suite donné les instructions aux chefs d’établissement de me rendre absolument les comptes financiers là au mois de juin, et j’exige ! Quand on est un chef, on donne des instructions. C’est pour cela que je ne comprends pas ! En tout cas merci. C’est vrai que tout ce qui a déjà été mis en place, notamment en termes de MPS ou MLDS, c’est fait pour lutter contre le décrochage scolaire et effectivement on voit qu’il y a des réussites. Mais, il faut que vous sachiez aussi qu’il y a 1 800 décrocheurs en Polynésie. Voilà les chiffres qu’on a exactement. Donc, si certains chiffres vous sont arrivés en disant qu’il y avait 400 et quelques, c’est complètement faux ! Y en a 1 800 qui ont été recensés. On a travaillé là-dessus et on a les chiffres de l’inspection du secondaire, notamment de la part de l’inspecteur qui s’occupe de tout ce qui est décrochage scolaire. On en a 1 800. Il y beaucoup de faux semblants, il ne faut pas croire tout ce qu’on raconte. La réalité, c’est qu’il y a 1 800 et donc on essaye de mettre en place des dispositifs pour lutter contre ce fameux décrochage scolaire dont on parle. Ensuite, je vais en venir au collège de Paea. C’est vrai que l’environnement ne favorise pas l’enthousiasme des élèves. C’est vrai, j’ai enseigné là-bas pendant plus de quatre ans, donc je sais exactement comment cela se passe. Pour lutter contre les violences, on a essayé de rajouter un surveillant. On travaille avec le ministère de la jeunesse et des sports pour la mise en place d’un regroupement d’élèves encadrés pendant les heures de pause par des spécialistes et animateurs, avec un séjour encadré à l’extérieur du collège. Il faut travailler l’estime de soi, il faut travailler sur le lien avec la terre, son histoire et sa culture pour essayer de recadrer tout ça. C’est vrai aussi qu’il nous faut travailler sur les langues et la formation des professeurs, c’est important, notamment dans cet objectif de renforcer l’enseignement des langues polynésiennes. C’est vrai qu’il y a beaucoup de professeurs qui sont en insécurité linguistique et on a besoin de leur donner et leur fournir tous les outils nécessaires, aussi bien au 1er degré qu’au 2d degré. On insiste aussi sur la coéducation, c’est important. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu’il faut rappeler aussi le rôle des parents dans l’éducation de leur enfant. Et c’est la raison pour laquelle on va lancer là un projet éducatif territorial. On va commencer par l’évaluation de toute la charte de l’éducation qui a été mise en place et notamment la réforme, la révision de 2017, pour faire en sorte d’essayer de mettre en place un système qui répond plus aux attentes et qui est plus adapté à la réalité polynésienne de nos élèves, notamment par la révision du calendrier scolaire puisque je vous annonce qu’il y aura des travaux qui vont être faits sur le calendrier scolaire. On va s’inspirer de ce qui se fait en Nouvelle-Calédonie — pas copier la Nouvelle-Calédonie, il faut s’inspirer de ça — pour essayer d’adapter le plus possible le climat au rythme chronobiologique de nos enfants, parce que c’est eux la priorité avant tout. Concernant la vétusté des établissements, c’est vrai qu’un plan Marshall va être lancé. Donc oui, le calendrier vous sera communiqué. Au niveau de l’effectif des personnels, une étude sur la nouvelle répartition des agents à l’échelle du territoire va être lancée. Il faut savoir aussi que le personnel non-enseignant est vieillissant et donc forcément il y a beaucoup d’absences. Ensuite, il y a du retard au niveau du recrutement et tout cela est dû à la procédure administrative qui est mise en place et qui existe depuis des années. Donc, on essaye de réformer la procédure, de faire en sorte que les contrats soient terminés à temps pour qu’on puisse vite recruter le personnel qu’il faut. Le remplacement est trop lent par moment et donc on essaye en interministérialité de faire en sorte de réduire les temps des procédures. Concernant le dialogue de gestion 2024, il y a un maintien des postes au niveau du secondaire. Par contre, il y a une baisse de postes dans le 1er degré où il y a 15 postes en moins. Parce qu’en fait, on augmente les postes hors de la classe, c’est-à-dire au niveau des CPE, des assistants sociaux et des infirmières. On en manque cruellement et tout ce personnel-là contribue à lutter aussi contre le décrochage scolaire. Et donc, forcément, il faut à un moment donné rééquilibrer. D’une manière globale, il y a moins de postes qui sont en lien avec les effectifs qui sont en baisse aussi. Il faut le savoir — et je suppose que vous le savez —, on fait moins d’enfants, donc forcément on baisse les effectifs. Au niveau du 1er degré, c’est vrai qu’on est en surconsommation de postes. On a réussi à maintenir les postes justement grâce à la mise en place de certains dispositifs comme le cycle 3 à l’école, la co-intervention en classe de CP au niveau des établissements REP, des écoles REP. Pour ce qui est du REP, il faut savoir — et je suppose que vous le savez pertinemment — que depuis 2008, selon un rapport qui a été établi, toute la Polynésie fait partie d’une zone ZEP. On appelait cela à l’époque « zone ZEP ». C’est une question de budget tout simplement, il ne faut pas se leurrer. On aura beau nous dire qu’on a cette possibilité de changer la répartition des établissements selon le REP, mais toute la Polynésie est en REP. Donc, on essaye de faire en sorte de changer la répartition des établissements, mais ce n’est pas évident quand les problèmes sont toujours là. En principe, lorsqu’on met en place un réseau d’éducation prioritaire, il y a des établissements qui font partie de ce réseau et on attend des résultats puisqu’ils ont plus de moyens supplémentaires en moyens matériels et en moyens humains. Donc forcément, à l’issue de tant d’années, les résultats devraient être positifs. Après, cela dépend des zones. Faa’a, c’est différent. C’est vrai qu’à Paea aussi, il devrait être en REP. C’est comme Maco Tevane, et il y a plusieurs établissements. Mais toujours est-il que c’est une question de budget, c’est simple à comprendre. Donc, on pourrait faire bénéficier à des tas de communes, à des tas d’établissements, mais ensuite on est obligé de sélectionner, de procéder à une répartition que ’on propose à l’État. Il ne faut pas oublier que c’est l’État qui décide, et que l’on ne peut que proposer. Ensuite, concernant le problème d’amiante à Paea, il y a des offres qui ont été faites, mais elles ont été rendues infructueuses parce que les montants sont inacceptables. Donc du coup, un nouvel appel d’offres a été lancé. Concernant les heures d’école, En effet, Monsieur le maire, nous sommes en train de réduire le nombre d’heures d’enseignements dans le 1er degré : en d’autres termes, nous voulons supprimer 3 heures. Ce qui veut dire qu’ils auront 24 heures d’enseignements par semaine, c’est vrai. Or, ce n’est pas un docteur qui l’a décidé mais la loi car les enseignants du 1er degré travaillent 27 heures par semaine. Toutefois, selon la loi, nous devons réduire à 24 heures le temps que nous passons devant les élèves. Pendant 3 heures, ils n’auront pas d’élèves face à eux ce qui signifie qu’ils demeureront au sein de l’établissement. Donc, ils ont toujours 27 heures les enseignants. Par contre, ce sont les élèves qui ont 24 heures. Juste pour information, en Australie, ils ont 4,5 heures de présence à l’école par jour de cours. En Polynésie et en France, c’est 6 heures par jour. Donc, selon les résultats de l’évaluation PISA, la France est en 21e position et l’Australie en 13e. Donc moi, je ne suis pas pour qu’on augmente intensément les heures de cours à l’école parce que, d’abord, il faut respecter le rythme chronobiologique des enfants — ce n’est pas en ajoutant plus d’heures — ; et les enfants, ce sont avant tout des enfants et ils ont besoin de vivre leur enfance. Parce que, si c’est pour en faire des élèves comme en Chine ou au Japon… Et en plus, ça va être difficile, Monsieur le maire, parce qu’on n’a pas la même culture : les Chinois et les Japonais ont cette culture du travail que les Polynésiens n’ont pas. Il faut être réaliste, on ne peut pas laisser les élèves passer 10 heures de cours à l’école, ce n’est pas possible ! Et moi, en tant que parent, je ne serai pas d’accord. Après, c’est vrai aussi que si on veut atteindre l’excellence, il faut que cela fasse partie de la culture, mais ce n’est pas le cas. Donc, ce n’est pas en ajoutant plusieurs heures de cours que les élèves auront de bons résultats. Non ! Par contre, il faut proposer un enseignement qui réponde à la réalité de notre culture, de notre histoire géographie, tout simplement. Quand l’élève se sent bien et qu’on lui propose des enseignements qui lui plaisent d’abord, c’est important. Il faut que l’élève éprouve du plaisir d’abord d’aller à l’école et ce plaisir va se ressentir au travers de son comportement à l’école quand on lui propose des enseignements de qualité. Et forcément, quand on suscite l’intérêt et l’enthousiasme des élèves, l’élève prend plaisir à travailler, c’est simple. Il y a ce niveau-là, mais il y a aussi le niveau de la posture des enseignants, c’est important, avant tout, il faut être bienveillant et il faut cultiver l’estime de soi. C’est comme ça que les élèves réussissent, tout simplement. Voilà. Ai-je répondu à toutes les questions ?... Ah oui, juste une information. Suite aux intempéries du mois de février, des travaux prioritaires doivent être lancés. C’est vrai qu’il y a des priorités qui ont été fixées en fonction du plan Marshall, mais je me suis rendu dernièrement au lycée Diadème…pffffff ! Cela dure depuis des années, il y a des classes qui sont constamment inondées. Et en plus, il y a la crue, vous savez, de la rivière qui traverse le Diadème et, à chaque fois, il y a de la boue partout. Le personnel d’entretien est obligé de nettoyer tout le lycée et donc du coup, il n’y a pas d’école. On est obligé de fermer le lycée et c’est comme ça tout le temps ! Tout le temps, tout le temps… Je me suis rendu et j’ai vu qu’il y avait des bâtiments qui sont vétustes : il y a la toiture qui dégringole, il y a des fils électriques qui pendent un peu partout. Sous les passerelles, sous le pont où il y a la rivière, il y a des fils électriques. Je ne comprends pas comment se fait-il qu’il y ait des fils électriques sous les ponts ! C’est dangereux ! S’il y a des élèves qui passent par-là, ils peuvent être électrocutés ! Je ne sais pas, c’est…c’est dingue ! Je ne comprends pas. Voilà. Donc nous, on a des priorités, on doit choisir des priorités. Peut-être que certains travaux par rapport au plan Marshal vont être décalés. Moi j’estime que la sécurité, c’est le plus important et c’est vrai, il faut le signaler. Pour les travaux de 2024, il y a 2,9 milliards en nouvelles autorisations de programme et 1,5 milliard de CP nouveaux. Soit « AP sur 2024 au moins…— c’est quoi ce que tu as écrit ? — de 11 milliards » et « CP sur 2024 de 2,7 milliards ». Voilà ce que je peux vous donner comme information. Avez-vous d’autres commentaires, d’autres questions ?... Oui, Thilda. Le président : Monsieur le ministre, vous n’avez pas compris où je voulais en venir concernant l’éducation de nos enfants. En effet, c’est un sujet qui est souvent abordé lors de nos campagnes politiques auprès des associations et partout ailleurs, notamment auprès des associations des parents d’élèves : les premiers éducateurs d’un enfant restent ses parents. S’il n’y a pas ces 3 acteurs (les parents, l’enseignant et l’enfant), cela ne marchera pas. Ce n’est pas possible. Comme je le disais précédemment, dès que l’enfant est dans le ventre de sa mère, celle-ci commence à l’éduquer et poursuit même après son accouchement ; cela ne s’arrête jamais. On doit reconnaître le rôle de la mère. On avait abordé ce sujet à une époque pour que le rôle de la mère soit reconnu, en leur versant, par exemple, un Smig. Par contre, ce ne sera pas pour la mère qui, une fois l’enfant à l’école, ira au bingo. Pas dans ce cas-là. Non, non, non et non. La loi devra être très stricte. C’est à elle de commencer à lui apprendre à lire, dès sa deuxième année elle peut commencer. Ce n’est pas compliqué ! Les deux premiers mots qu’il écrira, en grosses lettres : PAPA, MAMAN. Oui, l’enfant sait qui est papa et qui est maman. C’est comme cela qu’il faut procéder, ensuite l’on ajoutera d’autres mots à côté. Que du concret. C’est moi qui ai appris à mon enfant en situation d’handicap à lire avant qu’il n’aille à l’école. Lorsque je l’ai conduit à l’école, l’enseignant m’a regardé et m’a dit « ce n’est pas ici qu’il faut l’emmener, c’est à Raimanutea. » Là, où il y a les enfants handicapés. J’ai alors dit à l’enseignant « Vous savez, si vous prenez un enfant aveugle et que vous le mettez à côté d’un autre enfant aveugle, tous les deux tomberont dans le trou. Cet enfant a besoin d’enfants qui ont une bonne vue. Eux tous seront ses enseignants. Prenez-le donc à l’essai. » La semaine d’après, il me dit « Laissez-le ici, il sait lire. Il est en avance. » Je vous assure que je vous dis la vérité. Valoriser la fonction de mère de famille faisait partie de notre programme politique à une certaine époque durant notre parcours ; mais alors, lorsqu’on a fait les comptes, les dépenses s’élevaient à tant, etc. Il faut voir ce qui est à notre portée ! Par contre, il faut valoriser le rôle de la mère, du père de famille. Oui, c’est sa responsabilité d’accompagner cet enfant lorsqu’il commence son parcours scolaire. Si elle a déjà commencé à lui enseigner des choses au sein du foyer, jamais l’enfant ne connaîtra le décrochage scolaire. Si l’on opte pour ce système, à 12 ans, nos enfants auront leur Bac. Si, je vous assure que c’est vrai. C’est la ligne de conduite qu’il nous faut tenir : la relation entre un parent et son enfant. Voilà, Monsieur le ministre. Y a-t-il d’autres interventions ? Oui, Thilda, la parole est à vous. Mme Thilda Garbutt-Harehoe : Bonjour Monsieur le président, bonjour au ministre de l’éducation, ministre de la santé et vos collaborateurs. Et bonjour tout le monde ici présent. Je voudrais revenir sur… C’est peut-être un peu décalé par rapport au bilan financier mais cela rejoindra un de ces quatre les bilans. Par rapport aux heures d’enseignement, vous disiez tout à l’heure de baisser les heures. Lorsque j’ai été présidente du sport scolaire, je me suis rendue compte en envoyant des élèves en Australie qu’il y avait effectivement en Australie le matin, des matières d’enseignement, je vais dire, qui mènent vers le savoir et les savoir-faire ; mais l’après-midi était obligatoire pour le sport et d’autres activités. Donc il faut réfléchir à ces alternatives, parce que libérer les enfants comme on le voit le mercredi après-midi ou le vendredi après-midi au centre-ville, on part dans l’oisiveté. Donc je pense que, là derrière, il faut bâtir. Pour construire un enfant, il faut qu’il ait tous les savoir possibles, ce qu’on appelle le cognitif, mais aussi dans le savoir-être, le sport amène à une volonté, se dépasser et c’est ce qui manque souvent à nos enfants aujourd’hui et même à des adultes : l’estimation de soi. Je pense que derrière tout ça, il faut réfléchir au savoir-être. Voilà, ça, c’est par rapport aux heures qui seront dégagées. Et deuxièmement, lorsque vous parlez des bâtis qui sont très vétustes — on le sait, on le voit, on a visité — je pense qu’il faut aussi mettre l’accessibilité puisque l’on va vers les écoles inclusives. Bon, là effectivement, il y a une réflexion par rapport aussi à ce que Monsieur le maire vient de dire, toute cette partie d’accueil des enfants handicapés, porteurs d’un handicap. On préfère le dire comme cela. Voilà, c’étaient mes deux petites réflexions, mais qui quelque part rejoindront un jour toute cette partie des finances, parce qu’il faut y penser. Merci. M. Ronny Teriipaia : Merci, Thilda. Concernant ce savoir-être, cette oisiveté, il y a un quota horaire à respecter. Au niveau des enseignants — je suis aussi le ministre des enseignants et pas simplement des élèves—, il faut rappeler que ce sont des fonctionnaires d’État, donc ils ont un quota horaire à respecter. C’est comme cela et c’est pour cela qu’ils sont payés. Il n’y a que trois heures qui vont être dégagées des 27 heures. Donc, en principe, c’est la responsabilité des parents de s’occuper de leurs enfants pendant ce temps-là, au même titre que le mercredi après-midi ou le vendredi après-midi. C’est vrai que certaines communes s’occupent des élèves et c’est très bien. En partenariat avec le ministère de l’éducation, le ministère des sports et aussi de la culture, on essaye d’apprendre autrement. La question de toutes ces activités sportives, de toutes ces activités artistiques que l’on propose, justement, j’aimerais bien qu’on les réintroduise et qu’on accorde une importance capitale, notamment au niveau de l’enseignement. Après, il est vrai aussi que l’on privilégie beaucoup les fondamentaux. C’est ce que l’on appelle les fondamentaux : le français et les maths, c’est vrai. Donc du coup, que se passe-t-il ? On prend trop d’heures sur ces fameuses matières fondamentales et on néglige les arts plastiques, la musique, la peinture, le sport, alors que cela permet aux élèves de s’épanouir. C’est comme cela en maternelle, on le fait, mais, après quand ils passent en élémentaire, cela se fait de moins en moins. Alors au collège, c’est pire ! Justement, l’enfant a besoin de toutes ces activités pour grandir, pas simplement faire des activités intellectuelles. Et le matin, c’est le moment le plus crucial pour que les enfants captent tous les apprentissages et tous les enseignements nécessaires. Bon, il est prouvé scientifiquement qu’entre 9 h et 11 h et qu’entre 14 h et 16 h, l’enfant est plus réceptif. Bon après, il faut moduler tout cela en fonction de la réalité. On ne peut pas mettre en place des dispositifs comme on le veut. Concernant la vétusté, c’est vrai, comme tu le dis Thilda, c’est une réalité. Par rapport à l’accessibilité, toutes les nouvelles structures qui ont été construites, qui ont été mises en place, sont obligées de tenir compte de ce paramètre concernant l’accessibilité. Mais c’est vrai aussi que les anciens établissements n’étaient pas forcément dotés de ce type de dispositif. Donc, on essaye de faire autant que possible… d’adapter avec les moyens que l’on a. Mais c’est vrai aussi qu’il y a des établissements qui sont vieillissants et donc c’est difficile de mettre en place des dispositifs, mais en tout cas, on essaye de le faire. Voilà, merci. Le président : Merci. Y a-t-il d’autres interventions ? On passe à la délibération. Nous passons à l’examen de la délibération du Collège de Tipaerui. Je propose d’appliquer la procédure d’examen simplifiée. Êtes-vous d’accord ? Oui, à l’unanimité. Nous poursuivons. Il n’y a pas d’amendement, je mets au vote l’ensemble de la délibération. Ceux qui sont pour ? À l’unanimité. Merci. L’ensemble de la délibération est donc adopté. Nous passons à l’examen de la délibération du lycée professionnel de Mahina. Je vous propose d’appliquer la procédure d’examen simplifiée. En l’absence d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération. Ceux qui sont pour ? À l’unanimité, même vote, adopté. Nous passons à la délibération du collège de Paea. Je vous propose d’appliquer la procédure d’examen simplifiée. Même chose. En l’absence d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération : elle est adoptée à l’unanimité. Même vote, adoptée. Nous passons à l’examen de la délibération du collège Maco Tevane. Pas d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération : adopté à l’unanimité. Les rapports peuvent être consultés sur le site internet de l’assemblée de la Polynésie française à l’adresse www.assemblee.pf |