Rapport nº 7-2024 relatif à un projet de délibération portant approbation de la convention du pays d'accueil pour les Jeux du Pacifique en 2027 Paru in extenso au JOPF n° 10 NA du 23/10/2024 à la page 797
| Rapport nº 7-2024 relatif à un projet de délibération portant approbation de la convention du pays d’accueil pour les Jeux du Pacifique en 2027 Présenté par M. le représentant Heinui Le Caill Le président : Je vous propose de vous reporter au rapport n° 7-2024 relatif à un projet de délibération portant approbation de la convention du Pays d’accueil pour les Jeux du Pacifique en 2027. À moins que le gouvernement veuille exposer l’économie du dossier, sinon on peut passer à l’étude. Donc, je demande au rapporteur de bien vouloir donner lecture de son rapport. M. Heinui Le Caill : Merci, président. Approuver la convention du Pays d’accueil pour les Jeux du Pacifique en 2027, tel est le projet de délibération qui est soumis à notre avis et vote. Avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de faire un petit historique rapide des Jeux du Pacifique. Les Jeux du Pacifique actuels sont une évolution des Jeux du Pacifique Sud qui sont nés en 1959 par une décision de la Conférence du Pacifique Sud en Papouasie Nouvelle-Guinée. Décision validée à l’époque par les puissances de tutelle des colonies du Pacifique (USA, France, Royaume-Uni, etc.) avec pour objectif d’encourager les liens d’amitié et de fraternité à travers le Pacifique. – En 1962, la Communauté du Pacifique créé le Pacific Games Council (PGC) ou Conseil des Jeux du Pacifique (CJP en français). – En 1963, les premiers Jeux du Pacifique Sud sont organisés à Suva (Fidji) en s’inspirant des jeux de l’Empire britannique du Commonwealth de 1962 à Perth, en Australie. – Et en 1971, il est décidé que les Jeux du Pacifique sont organisés tous les quatre ans. Maintenant, rentrons dans le vif du sujet : Après avoir organisé à deux reprises les Jeux du Pacifique, en 1971 (4e édition) et en 1995 (10e édition), Mā'ohi Nui, la Polynésie, accueillera — si vous êtes tous d’accord — à nouveau cet événement sportif en 2027 pour sa 18e édition. Lors de l’assemblée générale du Conseil des Jeux du Pacifique du 6 novembre 2021 au cours de laquelle la candidature de Mā'ohi Nui, la Polynésie, a été retenue, une convention du Pays d’accueil pour les Jeux du Pacifique en 2027 a été signée par le Président du CJP, le Président du COPF et le Président du Pays en tant que Pays d’accueil. Cet événement sportif permettra non seulement un rayonnement de Māʹohi Nui (NDT, la Polynésie française) dans l’Océanie, dans le Pacifique et à l’international, mais il aura également un fort impact sociétal et un héritage humain, économique, infrastructurel et organisationnel conséquent. De 2021 à 2024, près de 396 millions F CFP de subventions du Pays ont été ou seront accordés pour l’organisation de ces jeux. Suite à la visite en Polynésie du Président du CJP en 2023, il a été décidé d’un commun accord d’apporter un certain nombre d’adaptations à cette convention : – la prise en compte des dispositions du code de la propriété intellectuelle applicables en Polynésie française concernant les « droits moraux » ; – l’engagement du Pays pour convenir avec l’État français des mesures de sécurités appropriées et nécessaires qui seront prises avant les jeux et pour faciliter l’accès au territoire des personnes dûment accréditées sur la base d’un passeport et d’une preuve d’accréditation ; – la fixation du droit applicable à la convention (droit applicable en Polynésie) ; – l’application de la procédure d’arbitrage aux parties autres que la Polynésie; – et, sous réserve de ne pas bouleverser l’organisation des jeux, le pouvoir d’ajuster la nature et l’importance des installations et équipements sportifs ainsi que diverses infrastructures présentées dans la candidature de la Polynésie lors de l’appel d’offres. La convention modifiée a été signée par le CJP et le COPF le 5 septembre 2023. Compte tenu des enjeux de cet événement pour le Pays, la présentation aujourd’hui de la convention modifiée à l’approbation de notre Institution au titre de sa compétence générale est tout à fait justifiée et légitime. Aussi, dès approbation par notre assemblée, la convention sera signée par le gouvernement. Lors de l’examen en commission le 11 mars 2024 du présent projet de délibération, les échanges ont principalement porté sur : – la volonté de formaliser la convention modifiée ; – la mise en place prochainement d’un comité stratégique présidé par le Président du Pays ; – le COJ Tahiti 2027 et sa participation aux assemblées générales du CJP ; – le budget consacré aux Jeux du Pacifique de 2027 d’un montant global de 18 milliards F CFP ainsi que la livraison de nouvelles infrastructures un an avant la tenue des Jeux de 2027 ; – l’accueil durant cet événement sportif du 24 juillet au 8 août 2027 de 24 délégations représentées dans 24 disciplines différentes, réparties sur 28 sites sportifs. À l’issue des débats, le présent projet de délibération a recueilli un vote favorable unanime des membres de la commission. En conséquence, la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et des sports vous invite à adopter le projet de délibération ci-joint. Merci. Le président : Merci. Pour la discussion générale, la conférence des présidents a prévu un temps de parole de 60 minutes réparties comme suit : le groupe Tavini huiraatira 36 minutes, Tapura huiraatira 15 minutes et non-inscrits 9 minutes. J’invite l’intervenant du Tavini huiraatira à prendre la parole. Heinui. M. Heinui Le Caill : Président, il y aura deux intervenants pour le Tavini : Monsieur Tevaipaea Hoiore et Madame Maurea Maamaatuaiahutapu. Le président : C’est noté. M. Tevaipaea Hoiore : Merci bien. Monsieur le président, Monsieur le Président du Pays, Madame la vice-présidente, Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les représentants, chers collègues, Mesdames et Messieurs de la presse, chers internautes, cher public, bonjour. Je souhaite aujourd’hui mettre en lumière ce projet d’une envergure exceptionnelle. Un projet qui dépasse les frontières du sport pour toucher au cœur même de notre identité collective polynésienne et océanienne : l’organisation des Jeux du Pacifique de 2027 par Māʹohi Nui (NDT, la Polynésie française). Au-delà d’une simple compétition sportive, ces jeux incarnent le reflet de notre unité et de notre capacité à organiser un tel événement. Nous avons un choix crucial à faire : celui de soutenir pleinement cette initiative. L’Association des Jeux du Pacifique, représentée par le Comité Olympique de Polynésie (COPF), porte cette ambition de rayonnement international. Un rayonnement international avec un impact sociétal profond et un héritage humain, économique et infrastructurel durable. Notre mission est claire : transformer cette ambition en réalité. Comme le dit un proverbe africain, « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin », soulignant ainsi l’importance cruciale de la cohésion sociale et de l’interministérialité dans la réussite de cet événement majeur. Les Jeux du Pacifique sont bien plus qu’une compétition. Ils sont un symbole : le symbole de notre engagement commun à encourager les liens d’amitié et de fraternité à travers le Pacifique. La création de cet événement a été à l’origine inspirée par les puissances tutélaires des colonies du Pacifique. Aujourd’hui, nous reprenons le flambeau et notre objectif est de rassembler, d’unir et de faire briller Māʹohi Nui (NDT, la Polynésie française) sur la scène internationale et océanienne. Face à un projet d’une telle ampleur, il est impératif de rationaliser nos ressources. L’effort budgétaire, revu de 30 à 18 milliards, témoigne de cet engagement à allier ambition et responsabilité. Nous œuvrons pour que chaque franc investi dans ce projet contribue à laisser un héritage tangible à notre population, tout en assurant la viabilité financière de notre action. Le pilotage de ce projet est représenté par le COJ Tahiti 2027. Une entité indépendante qui émane du COPF. Dans les premiers stades, il y a eu une étroite collaboration avec la Direction de la jeunesse et des sports et l’Institut de la jeunesse et des sports de Polynésie française, ainsi que de nombreux bénévoles passionnés par cet événement. Leur engagement démontre la force de notre communauté et l’importance de l’union pour la réussite de projets d’envergure. Cependant, pour que ces jeux atteignent leurs objectifs ambitieux et laissent un héritage durable, l’implication de l’administration et des différents ministères est cruciale. L’interministérialité est la clé de voûte de la réussite d’un tel événement. Chaque ministère, chaque service de l’administration a un rôle à jouer dans la préparation des infrastructures, la garantie de la sécurité, la promotion de l’événement ou l’accueil des athlètes et des visiteurs. Cette approche collaborative garantira non seulement le succès des Jeux du Pacifique de 2027, mais aussi le renforcement de notre cohésion nationale et notre rayonnement international. Je souhaite également inviter l’État français à participer activement à cet événement dans le cadre de ses compétences, non seulement en tant que soutien financier et sécuritaire, mais aussi comme partenaire essentiel dans la célébration de l’unité et de la fraternité à travers le Pacifique. Rappelons que lors de la création des Jeux du Pacifique Sud en 1959, l’État français, « État colonisateur », était membre fondateur de cet événement aux côtés du Royaume-Uni et des États-Unis d’Amérique. Ceci étant dit, penchons-nous maintenant sur un sujet important : le défi des infrastructures et la préparation de nos jeunes athlètes. Nos infrastructures sportives publiques dans leur ensemble sont vétustes et peu rénovées. Ce défi est au cœur de notre préparation car les Jeux du Pacifique 2027 approchent à grands pas. Avec 4 500 athlètes et des centaines d’officiels techniques attendus, Māʹohi Nui (NDT, la Polynésie française) se transformera en un gigantesque hôte, prêt à accueillir, nourrir et transporter tous les participants. Ensemble, nous devons faire preuve d’une volonté de fer pour surmonter les obstacles et les défis logistiques, tels que les nécessités en termes de transports et d’infrastructures sportives dignes de ce nom... La mobilisation de chacun est essentielle pour que nos jeunes athlètes d’aujourd’hui puissent demain s’entraîner et performer dans des conditions optimales, visant non seulement la victoire mais aussi l’excellence qui élèvera notre pays sur la scène sportive internationale. Le patriotisme, cet amour profond pour notre terre et nos valeurs, doit être le moteur de notre action. C’est par cet esprit que nous inviterons le monde à découvrir la richesse de notre culture, la beauté de notre pays et la générosité de notre peuple. Les Jeux du Pacifique de 2027 doivent être une célébration de ce que nous sommes : un peuple fier, accueillant et uni par une histoire et des ambitions communes. En conclusion, je vous invite tous, élus, citoyens, athlètes et acteurs de tous horizons, à vous joindre à cet élan collectif. « Nous ne sommes pas des gouttes d’eau dans l’océan, mais nous sommes un océan tout entier dans une goutte d’eau ». C’est ensemble que nous porterons Māʹohi Nui (NDT, la Polynésie française) vers de nouveaux horizons et c’est ensemble que nous ferons de ces Jeux du Pacifique un moment inoubliable de notre Histoire. Je compte sur votre engagement et votre passion pour faire de cet événement une réussite éclatante. Pour Māʹohi Nui (NDT, la Polynésie française), pour l’Océanie et pour l’avenir, ensemble, relevons ce défi ! Merci bien de votre attention. Le président : Merci bien. Maurea. Mme Maurea Maamaatuaiahutapu : Merci. Monsieur le président de l’assemblée de Tarahoʹi de Māʹohi Nui (NDT, la Polynésie française), Madame la sénatrice, Monsieur le député, Monsieur le Président du pays, Mesdames et Messieurs les ministres du gouvernement, chers collègues représentantes et représentants élus par le peuple, nos amis de la presse et cher peuple qui nous suit et nous écoute en cet après-midi, recevez mes salutations. Tahiti terre d’accueil, Tahiti terre de jeux surfe sur la vague des défis puisqu’elle se prépare déjà à accueillir les XVIIIe Jeux du Pacifique à l’horizon 2027. Les Jeux se tiendront du 24 juillet au 6 août 2027 au pays autour de 24 disciplines sportives sur les 37 fédérations sportives existantes et agréées. J’adresse mes salutations au COPF et au COJ Tahiti 2027 au cœur de l’organisation de ces Jeux avec une gestion de 4500 athlètes attendus et répartis sur 10 communes. Merci au rapporteur de ce projet, Monsieur Heinui Le Caill, pour la présentation détaillée qui nous permet de saisir toute l’ampleur et l’importance des Jeux du Pacifique de 2027 organisés chez nous. Je souhaite également remercier Monsieur Tevaipaea Hoiore pour ses propos qui ont mis en lumière l’organisation de cet évènement d’une grande envergure. Ses interventions soulignent avec clarté l’importance cruciale de ces compétitions sportives que sont les Jeux du Pacifique pour notre identité collective et notre unité en tant que peuple océanien. Elles démontrent clairement et de manière transparente que les compétitions sportives de 2027 ne sont pas qu’un simple rassemblement sportif, mais qu’elles incarnent le reflet de notre unité et de notre capacité à organiser un tel évènement. C’est ensemble, grâce à notre engagement commun — et Tevaipaea l’a dit — que nous porterons Mā'ohi Nui (NDT, la Polynésie française) vers de nouveaux horizons et feront de ces compétitions un autre moment inoubliable de notre histoire sportive et culturelle. Dans la poursuite de l’intervention encourageante de notre collègue Tevaipaea le sport nous rassemble à nouveau. Chers collègues, soyez assurés que je ne viens pas remettre en cause le projet, bien au contraire, mais je tiens à rappeler qu’en tant qu’élus du peuple notre mission première est de représenter ses intérêts et de porter sa voix ici au sein de cet hémicycle. Porter sa voix cela signifie faire valoir la primauté des intérêts de notre communauté, de nos communautés. Porter sa voix c’est prendre des décisions de manière éclairées et responsables car une erreur constamment répétée ce n’est plus une erreur, c’est un choix. Faisons donc de meilleurs choix pour conduire les jeux à leurs termes pour inspirer notre peuple à trouver sa place dans ce projet. Encourageons-le, aidons-le à retrouver confiance en son pays, à en être fier. Comme Tevaipaea l’a si bien dit « le patriotisme doit être le moteur de notre action ». Trente-sept (37) fédérations, 616 clubs, plus de 34 000 licenciés c’est le poids du bénévolat dans le domaine du sport. Ces chiffres non des moindres constituent un indicateur traduisant l’engagement bénévole des clubs sportifs au service de l’amour du sport, au service du patriotisme et des valeurs fortes tels que le respect, l’exemplarité, la fraternité, la convivialité, la performance. Au cœur du projet des Jeux du Pacifique 2027 réside l’importance crucial du soutien et de l’implication de divers acteurs au sein du tissu associatif, notamment le tissu associatif sportif. Ces associations, véritables socles de notre société, incarnent un patriotisme vibrant et un engagement profond envers nos valeurs polynésiennes. Parmi ces acteurs, se distinguent des clubs bâtisseurs tels que : – l’AS Jeunes Tahitiens ou JT autrefois baptisé AS Tamari'i Tahiti créée en 1923 ; – l’AS FEI-PI créée en 1923 également ; – l’AS Pirae créée en 1929 ; – l’AS Tefana fondée en 1933 ; – l’AS Excelsior en 1950 ; – l’AS Manu-Ura en 1953 ; – l’AS Aorai en 1960 ; – l’AS Dragon fondée dans les années 1960-1970 ; – l’AS Vaiete ; – l’AS Vénus ou encore l’AS Central pour ne citer que ceux-là. D’autres clubs dans nos districts de Na Teva e Va'u pour l’exemple l’AS Maire Nui ou dans nos archipels ont aussi marqué l’histoire du sport polynésien. Ces associations sportives ont formé des générations de sportifs, d’élites du football, de l’athlétisme, du cyclisme, du basketball, du volley-ball, du hand-ball, du judo, du taekwondo, du beach soccer, de la pirogue, et de bien d’autres disciplines dont le surf qui ont participé au rayonnement de notre pays via le sport. Encore aujourd’hui, nous avons des Polynésiens qui font une carrière professionnelle au-delà de nos frontières. Je pense, par exemple, à Anne-Caroline Graffe, championne de taekwondo au palmarès impressionnant, médaillée d’or au championnat du monde en 2011, membre du conseil d’administration de Paris 2024. Mais évidemment, il y en a d’autres qui méritent notre respect et je pense à eux, notamment les professionnels du surf. Ces clubs sportifs, piliers de la communauté, incarnent l’esprit de solidarité et de dévouement, mobilisant leurs membres bénévoles pour promouvoir le sport et renforcer les liens sociaux et je les remercie pour l’accompagnement qu’ils offrent à nos enfants, à nos jeunes en quête d’espoir, de reconnaissance, d’identité et parfois d’espoir et d’espérance. Leur présence active dans notre vie quotidienne confère à ces clubs un rôle essentiel dans la sauvegarde et la promotion de notre identité culturelle. Les compétitions sportives de 2027 offrent une opportunité unique de célébrer notre héritage commun et de cultiver le patriotisme ouvrant la voie à un avenir prometteur pour notre fenua. La vie associative joue également un rôle important dans notre évolution personnelle et notre contribution à l’édification de la société. Ces comportements contributifs gagnent à être valorisés et renforcés au service d’une cause ou des organisations qui encadrent la pratique sportive, par exemple. J’ai été l’une de ces enfants ayant bénéficié de cet encadrement particulier et permettez-moi d’exprimer ma gratitude, ma profonde gratitude envers feu Monsieur Etienne Hauata qui a longtemps présidé le club mère Tefana ainsi que feu Madame Colette Besson, championne olympique aux Jeux de Mexico en 1968, mon entraîneur dans mes premières années au collège, qui avait choisi Faa’a comme terrain propice à la formation des jeunes. Avec mes anciens camarades du collège NDA de Faa’a nous formions la première cohorte des licenciés de l’association Tefana athlétisme, présidée par Madame Françoise Aubry Teriierooiterai. Elle a été récemment honorée en tant que Poerava 2024 pour ses 30 ans d’engagement bénévole envers la jeunesse et l’athlétisme polynésien. Elle a été une source d’inspiration et de soutien pour de nombreux jeunes tout au long de leur parcours d’athlète. Cher gouvernement, chers élus, le bénévolat a un coût et nombre d’entre nous en ont déjà fait l’expérience. Du temps, de l’argent, de l’énergie ça représente un coût, mais cela ne suffit pas. Malgré la mise en place de mesures de soutien participant aux frais de fonctionnement ou à l’organisation d’évènements sportifs (aides financières, accompagnement des services administratifs, accès à la formation, etc.). À toutes ces femmes et ces hommes bâtisseurs de société, de notre société, de nos athlètes, de nos élites, véhiculent de valeurs, je tiens à vous exprimer de nouveau toute ma reconnaissance pour le travail que vous réalisez dans l’ombre. À ces athlètes, ces sportifs émérites, je vous accorde tout mon soutien et mon respect pour vos efforts à contribuer au rayonnement de notre pays. D’ailleurs, le pays devrait être le premier sponsor de nos jeunes athlètes visant des compétitions internationales. Dans cet esprit de collaboration, tous les acteurs politiques doivent effectivement contribuer à cet effort collectif. Un effort que nous avons maintes fois encouragé, demandé, presque quémandé. Notre initiative de changer la gouvernance accès sur une plus grande écoute et un plus grand respect a été bien accueillie. Nous sommes reconnaissance d’avoir été entendu par certains ministres, notamment notre ministre de la jeunesse et sports, Nahema et son équipe. Je tiens à les saluer pour avoir favorablement répondu à notre désir de contribuer au grand projet dans le domaine de la jeunesse et des sports. Pour exemple, l’effort budgétaire réalisé par le ministère allégeant le projet initial de 12 milliards F CFP traduit le résultat d’un dialogue ouvert et transparent envers l’exécutif et le législateur tout en conservant des ambitions raisonnables à la hauteur des moyens de notre pays. En encourageant l’interministérialité au gouvernement, soyez certains que les élus du peuple que nous sommes, serons à vos côtés pour travailler main dans la main pour l’intérêt général de notre peuple. Au contact de nos communautés, je pense sincèrement que notre contribution enrichira notre projet de société. Ensemble nous pouvons garantir le succès des Jeux du Pacifique de 2027. De plus, il est impératif que ces Jeux soient un exemple de réussite, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour la construction d’une Nation forte et souveraine, garantissant ainsi la pérennité de notre héritage pour les générations futures. Notre mission est grande et transversale, faisons nôtre ce cri de guerre « Mā'ohi Nui (NDT, Polynésie française), terre des jeux, qui nous rassemble et nous ressemble. » Merci et que l’amour règne (Applaudissements dans la salle.) Le président : Merci. J’invite maintenant l’intervenant du groupe Tapura huiraatira à prendre la parole. Mme Sonia Punua-Taae : Monsieur le Président du gouvernement, Monsieur le président de l’assemblée, bonjour. Mesdames et Messieurs les ministres, chers élus de l’assemblée ainsi qu’à l’ensemble des personnels, recevez chaleureusement mes salutations en cette occasion qui nous est donnée d’être réunie. Chers collègues, s’il nous fallait résumer les 2 h 30 de discussions passées le 11 mars dernier dans le cadre de l’examen de la convention du pays d’accueil pour les Jeux du Pacifique en 2027 que notre assemblée va devoir approuver, je retiendrai simplement la phrase prononcée en conclusion sous forme d’encouragement par le président de la commission ad’hoc, à savoir, je le cite : « Plus qu’un défi, c’est un miracle qui est attendu ! » C’est dire, mes chers collègues, la fébrilité ambiante, voire la profonde anxiété, qui semble gagner les rangs de l’équipe organisatrice en charge de cet événement sportif majeur à l’échelle régionale alors que les délais se raccourcissent à vue d’œil. Il reste, en effet, un peu moins de trois ans et demi devant nous pour être en mesure d’accueillir dans des conditions optimales les 24 délégations attendues, rassemblant dans nos îles quelque 4500 athlètes. Sans compter les officiels et autres accompagnateurs… Sur le fond du texte qui nous est soumis, sur lequel d’ailleurs aucune observation n’a été formulée, sinon pour expliquer sous l’angle juridique que notre institution se devait de « formaliser » ladite convention après une première signature en novembre 2021, puis modifiée depuis en septembre 2023 par la nouvelle gouvernance, il n’y a pas grand-chose à rajouter. En effet, le document de 45 pages dont nous avons été destinataires énumère dans le détail les obligations de chacune des parties et en particulier, celle du pays hôte représenté ici par l’association des Jeux du Pacifique de Tahiti sous la plume du président du COPF, Monsieur Louis Provost. De la sécurité à la billetterie en passant par l’hébergement, le transport des sportifs ou encore les droits de diffusion des différentes compétitions, aucun aspect de l’organisation n’est ici occulté, ce qui, je l’avoue, est de nature à donner des sueurs froides à celles et ceux qui — pour la plupart des bénévoles —vont devoir maintenant passer de la théorie à la pratique. Car, que vous le vouliez ou non, mes chers collègues, force serait de reconnaître que le nouveau gouvernement a plutôt abordé ce dossier à reculons ! Et ne venez pas nous dire, comme d’habitude, que la pirogue polynésienne prenait déjà l’eau avant le changement de majorité… Souvenez-vous du premier déplacement de la ministre des sports à Teahupoo et de ses propos pour le moins ambigus sur notre volonté d’organiser ici même l’épreuve de surf comptant pour les prochains JO. Ce qui lui vaudra d’ailleurs un recadrage en bonne et due forme de la part du Président du Pays. Il semblerait qu’elle n’était pas plus encline à poursuivre l’aventure des Jeux du Pacifique de 2027… Certainement trop compliqué, pas assez populaire et trop cher à ses yeux… Alors oui, on a perdu beaucoup trop de temps à tergiverser et aujourd’hui ce même ministère montre quelques faiblesses dans le pilotage du projet. Autrement dit, à ce stade de la réflexion, notre principale préoccupation se résume en ces termes : serons-nous prêts à temps ? Étant entendu, et je cite un extrait des engagements pris à la page 8 de la convention : « Le Comité des sites doit produire un calendrier pour la construction des installations dans les deux ans suivant la date de l’obtention de la candidature pour accueillir les jeux du Pacifique, soit au plus tard le 6 novembre 2023, et doit finaliser les dates de transfert de toutes les installations des Jeux au CO au plus tard 12 mois avant le début des Jeux du Pacifique ». Ce qui nous amène à juillet 2026, soit dans deux ans et quatre mois très exactement. Entre les angoisses de la présidente du COJ et les assurances données par le conseiller technique ministériel, tous deux présents à nos travaux préliminaires, nous ne savons plus qui croire… Seule certitude : « On n’atteindra pas le niveau des Salomon ou des Samoa… » a d’ores et déjà annoncé l’une des intervenantes en charge de l’organisation. Rien d’étonnant lorsqu’on sait que l’enveloppe budgétaire dédiée à cet événement a été réduite de moitié, passant de 30 à seulement 18 milliards F CFP dont 5 milliards F CFP en fonctionnement. Ce qui a entraîné de facto la remise en cause d’un certain nombre d’infrastructures dont celle du nouveau parc aquatique qui devait voir le jour sur le complexe Aorai à Pirae puisque la piscine de Tipaerui — et cela personne ne le conteste — n’est plus aux normes internationales. En guise de solution de remplacement, le ministère propose l’installation de deux bassins éphémères sur deux sites potentiels : le remblai jouxtant la piscine de Tipaerui, ou à défaut du côté de Mamao. Quel manque de considération pour les nageurs de Polynésie qui ont porté haut nos couleurs par le passé, et cette belle discipline en particulier dont la promotion est ici mal engagée ! Par ailleurs, l’Établissement grands projets de Polynésie se serait vu confier les études de viabilité d’un tel projet mais nous n’en savions pas davantage au moment de la tenue de la commission. Au passage, on peut se demander pourquoi le pilotage du projet passerait sous la coupe de GPP alors que la réalisation des infrastructures incombait jusqu’à présent à l’IJSPF qui a une expertise en la matière. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises en prenant connaissance de l’arrêté no 302 CM du 14 mars 2024 par lequel une subvention d’investissement de 10 millions de F CFP vient d’être accordée à l’IJSPF pour financer des études préliminaires et de faisabilité pour la réhabilitation et l’extension de la piscine de Tipaerui. Cette nouvelle dépense, madame la ministre, est-elle l’illustration flagrante, qu’au fond, rien n'est encore acté définitivement pour que les épreuves de natation puissent se dérouler le plus sereinement possible ? Nous pourrions tirer la même analyse pour la piste en tartan du stade Pater qu’il va falloir entièrement refaire. Si tout le monde s’accorde à reconnaître que le revêtement s’est très vite dégradé, l’origine de cette usure est pleinement identifiée, à savoir : une surutilisation par les sportifs licenciés, mais pas seulement… compte tenu de la présence des scolaires et autres associations de jeunesse en journée. Quoiqu’il en soit, et au-delà des choix qui seront faits demain, nos dirigeants se dédouanent aujourd’hui en soutenant que le président du Conseil des Jeux du Pacifique, Monsieur Vidhya Lakhan, venu en personne au pays le 5 septembre 2023, aurait affirmé, je cite encore, que « nos installations actuelles suffisent… ». C’est tout simplement, incompréhensible ! Surtout, de la part de celles et ceux qui, depuis des mois, n’ont de cesse de fustiger l’état de dégradations avancé de nos infrastructures sportives, tout en jetant le discrédit sur l’Institut de la jeunesse et des sports qui, toujours selon vous, n’aurait pas « fait son boulot ». En conclusion, permettez-moi de vous dire, avec toute la gravité qui s’impose, que si l’intention du pays est de remporter les Jeux du Pacifique de 2027, nous n’en prenons pas vraiment le chemin alors même que cet événement était l’opportunité rêvée d’apporter un signal fort et de laisser un véritable héritable structurel à ce monde sportif et de la jeunesse que vous prétendez chérir. Je vous remercie de votre attention. Merci et que l’amour règne Le président : Merci. Merci bien. J’invite l’intervenant des non-inscrits. Mme Nicole Sanquer : Merci, Monsieur le président. Par lettre no 650/PR du 2 février 2024 le Président de la Polynésie française a transmis aux fins d’examen par l’assemblée un projet de délibération portant approbation de la convention du pays d’accueil pour la XVIIIe édition des Jeux du Pacifique en 2027. Compte tenu des enjeux de cet évènement pour la Polynésie française comme pour les 24 délégations des pays participants, nous tenons à saluer la présentation aujourd’hui de la convention modifiée à l’examen de notre institution laquelle fixe les conditions d’accueil et d’organisation des jeux sur notre territoire entre le Conseil des Jeux du Pacifique, le COPF et le pays et nous permettre d’être mieux informés sur le calendrier à venir comme des moyens budgétaires à mobiliser. Madame la ministre, recevez tout notre soutien et tous nos encouragements car il s’agit là d’une véritable course contre la montre que vous débutez pour être prêt à temps, mais nous connaissons déjà votre endurance, votre persévérance et votre ténacité. Outre ce qui nous est demandé d’étudier et de voter aujourd’hui, les travaux menés en commission ont mis en exergue des coûts d’investissement et de fonctionnement des jeux à hauteur de 18 milliards F CFP au lieu des 30 milliards F CFP annoncés pour accueillir durant 14 jours près de 4500 athlètes dans 24 disciplines et trois pour les Parasports sur 28 sites de compétition, lesquels seront complétés par des mesures. Ces investissements seront également accompagnés d’exonérations fiscales spécifiques qui seront présentées à notre assemblée. Nous regrettons que la participation financière de l’État n’apparaisse pas encore négociée à ce jour dans le cadre d’une convention État/Pays, mais sans doute allez-vous nous rassurez aujourd’hui sur l’état des discussions avec l’État. Nous le savons tous, les Jeux du Pacifique permettront le rayonnement du pays à la fois dans le Pacifique et à l’échelle internationale et engendreront un fort impact social en laissons un héritage humain, économique, infrastructurel et organisationnel conséquent dont il conviendra également que nous nous assurions d’une réelle prise en charge des frais de maintenance pour chaque entité concernée après la tenue des Jeux afin de préserver et d’optimiser l’ensemble des investissements réalisés. De même, et compte tenu du caractère public du financement directement ou indirectement par le biais d’octroi de subventions, il conviendra également d’ouvrir ces infrastructures aux particuliers afin qu’ils puissent en bénéficier dans les tranches horaires pertinentes. Par ailleurs, nous encourageons notre… On vous encourage Madame la ministre d’organiser en parallèle de celles des Jeux du Pacifique des conditions pour que nos jeunes athlètes puissent disposer des temps nécessaires et du meilleur accompagnement pour se préparer en vue de la tenue des épreuves, mais aussi en vue de la victoire. Madame la ministre, compte tenu des enjeux liés à la réussite de ces jeux, pourriez-vous nous indiquer si l’IJSPF en charge du suivi de la réalisation des infrastructures dispose de suffisamment de moyens humains et financiers pour répondre aux contraintes des délais de réalisation fixés à 2,5 ans selon les travaux menés en commission ? De même, pourriez-vous nous indiquer si la disponibilité des internats permettra de répondre aux besoins de logements des athlètes comme des personnels dédiés à l’organisation des Jeux ? Enfin, nous souhaiterions que des points d’étape réguliers puissent être effectués à l’assemblée afin de ne pas découvrir uniquement dans le cadre budgétaire l’état d’avancement des infrastructures nécessaires à l’organisation des jeux. Bon courage et merci ! Le président : Merci. La discussion générale est maintenant close. Madame la ministre, vous avez la parole. Mme Nahema Temarii : Volontiers. Merci, président. Bonsoir à tous ! Je vais, dans un premier temps, remercier notre rapporteur, mais également nos intervenants. Je suis particulièrement heureuse et fière qu’à l’approche des 1 an de mandature on embarque tous ensemble dans ce beau projet qui va, de toute manière, et j’en suis convaincue, servir nos intérêts. On va commencer peut-être par répondre à notre maire de Papara. Chère Madame le maire, effectivement, je confirme que lorsqu’on est arrivé, les équipes organisatrices étaient très très inquiètes, très très anxieuses, voire même au bord des larmes, très souvent en réunion. Et ceci par le simple fait que, sur l’année 2023, en 2022, lorsque l’équipe précédente — et je suis désolée de le dire même si vous me demandez de ne pas le dire — n’a pas budgétisé ce qu’il fallait pour mettre en marche l’organisation. Il y a effectivement des travaux, des études qui ont été entreprises du côté de l’IJSPF, mais sur le plan du fonctionnement les dotations, les subventions attendues par le Comité organisateur des Jeux Tahiti 2027, présidé par la dame que nous connaissons tous et qui est reconnue pour la qualité de son travail, Noelline Parker, n’ont pas été inscrits. Un oubli, un besoin, un choix à faire, je ne saurai pas vous répondre, mais ce dont je suis certaine, c’est que dès le troisième collectif de l’année 2024, nous sommes venus demander les crédits nécessaires pour les accompagner au mieux en attendant de prendre la pleine mesure des Jeux du Pacifique. La signature de la convention qui a été réalisée en 2021 et la présentation aujourd’hui à notre assemblée en 2024 passant par une deuxième signature le 5 septembre 2023 s’explique par le simple fait que lorsqu’on est arrivé au ministère, eh bien, on a cherché cette fameuse convention signée par l’ensemble des parties qui n’existe pas. Il y a un papier et pas la totalité, juste la dernière feuille — sinon ce n’est pas amusant — où il y a la signature de notre président du COPF Louis Provost, de Monsieur Vidhya Lakhan, président du Pacific Games Council et sur un autre papier la signature de l’ancien président du gouvernement qui, au final, s’engage au titre du pays. Donc avec cette situation, il n’était pas viable de continuer à avancer sans régulariser parce qu’en fait une convention signée d’un côté, puis de l’autre, mais pas rassemblée sur les mêmes feuilles, juridiquement, cela ne vaut pas… cela ne vaut rien. Et donc — et là je vais vous démontrer ma volonté d’aller aux Jeux du Pacifique, d’accompagner le mouvement sportif et nos athlètes — avec mes équipes, on s’est attelés à retravailler sur les conventions qui, en plus, sont écrites en réalité en deux langues. On a une version française et une version anglaise puisque la langue officielle du PGC c’est l’anglais et, en fait, d’une traduction à l’autre, les termes n’étaient pas exacts. Donc, quelle que soit la juridiction dans laquelle on étudie la convention, l’interprétation de la version anglaise n’était pas corrélée à l’interprétation de la version française, et on a travaillé d’arrache-pied. L’objectif n’était pas de remettre en cause les Jeux du Pacifique, mais de faire au mieux pour un maximum de monde, et là, je rejoins nos élus, nos intervenants sur la nécessité réellement sur ce type d’événement d’être inscrit dans l’héritage « qu’est-ce qu’on va laisser derrière ces jeux ? » ! En ce qui concerne le recadrage du Président de la Polynésie française après mon intervention à Teahupoo, la seule personne dans ce pays qui m’a recadré — et encore c’est une intervention que j’ai prise avec beaucoup d’humilité parce que je le maintiens, je suis jeune et j’ai beaucoup à apprendre de vous tous — c’est notre sénatrice Lana Tetuanui, c’est la seule. Il n’y a pas eu de recadrage du Président de la Polynésie française. Paris a tremblé à un certain moment — d’ailleurs, notre sénatrice est venue rapporter l’inquiétude — mais regardez où nous en sommes aujourd’hui : Teahupoo va beaucoup mieux, on a réduit l’envergure de cette fameuse Tour des juges, on est allé chercher le cofinancement de l’État à hauteur de 50 %, on a mobilisé les entreprises pour leur permettre d’être beaucoup plus vigilantes sur le site de Havae qui comporte toute une histoire et qui est notamment protégée par nos ancêtres. Donc non, je n’ai pas fait l’objet de recadrage de notre Président, bien au contraire. Et c’est peut-être la chance que j’ai en tant que jeune ministre, je suis soutenue dans mes projets, dans mes décisions. Et quand bien même, un jour recadrage il y aura, c’est comme ça, c’est le métier, c’est le job, et le Président de la Polynésie française est mon patron, donc je l’accepterai avec humilité. En ce qui concerne les infrastructures de Solomon Islands, des Îles Samoa, et le désir de vouloir être à la hauteur de ces pays, j’aurais aimé vous amener avec moi à Honiara, sincèrement. D’un côté, on avait les supers buildings, magnifiques, construits par la Chine de dernière minute, un an avant l’événement ; et de l’autre côté, on avait la misère et là, je vous parle d’une route qui ne fait même pas 2 kilomètres de largeur. Est-ce cela que l’on veut pour notre pays ? Je ne pense pas. Et donc, effectivement, nous n’aurons pas les infrastructures que les Solomon Islands ont eues ; effectivement, nous n’aurons pas les infrastructures que nos cousins samoans ont eues. Mais, cette discussion a fait l’objet de débats dans le Conseil des ministres des sports du Pacifique qui s’est tenu juste avant les Jeux du Pacifique dans lequel tout le monde a adhéré à ce que nous avons dit au titre de la Polynésie française : lorsque nos pays accueillent des événements internationaux, la responsabilité sociétale et environnementale est non négociable ; et s’inscrire dans le développement durable de nos pays par les sports, c’est une nécessité. Et du coup, je vais revenir sur les propos de Monsieur Vidhya Lakhan, qui est un Fidjien âgé de 84 ans et qui a une expérience exceptionnelle dans le Pacifique et notamment dans le sport, généralement — alors lui, il a parlé en anglais et donc il a parlé des parlementaires, en gros c’est les politiques — : on utilise les Jeux du Pacifique pour faire gonfler les budgets et faire passer des projets infrastructures qu’on voudrait voir. Ce qui nous amène aujourd’hui à un président du PGC qui nous a effectivement confirmé que nos infrastructures étaient suffisantes mais qu’il fallait tout de même les réhabiliter et les mettre aux normes internationales, puisque les Jeux du Pacifique répondent aux normes internationales de nos fédérations sportives. Et donc, c’est ce qu’on s’est attelés à faire, pas tout seul dans notre coin, puisque cela a fait l’objet de concertations au même titre que la concertation avec nos élus, mais également de concertation avec le comité olympique de Polynésie française, avec le comité organisateur des Jeux Tahiti 2027, et évidemment avec l’IJSPF. Et à l’heure où je vous parle, mes équipes tiennent la première réunion opérationnelle avec les clubs bâtisseurs. Demain, on tiendra une réunion avec les professionnels du BTP. C’est pour vous dire qu’on est réellement dans la concertation. Effectivement, il y a pu y avoir des moments où l’on ne s’est pas compris, il y a pu y avoir des moments où j’ai eu des craintes, où ils ont eu des craintes, mais au jour d’aujourd’hui, ce qui est certain — et on en a longuement discuté avec Louis Provost — c’est qu’on va y aller ensemble et on mettra tout en œuvre pour réussir ces jeux. En ce qui concerne le parc aquatique, effectivement, on a mis de l’argent dans les études, je vous le confirme, mais après avoir été reçus — et vous lui passerez le bonjour pour moi — par notre maire Michel Buillard, parce qu’en réalité ce parc aquatique n’est pas sur Pirae mais à Papeete, eh bien figurez-vous que j’ai appris que — et je trouve courageux et au fur et à mesure de ma mission, je me rends compte qu’en fait être maire c’est particulier et qu’il faut avoir énormément de courage, donc je vous remercie en passant — la piscine olympique de Tipaerui effectivement n’est plus aux normes. Mais, je sais exactement pourquoi elle n’est plus aux normes : en fait, on a reculé dans un coin de moins 12 centimètres, donc on n’atteint pas les 50 mètres, et on est bien au courant. Mais, c’est surtout que cette piscine olympique génère un déficit annuel de 100 millions dans les comptes de la commune et notre maire Michel Buillard a eu le courage de faire de cet outil un outil d’utilité publique en laissant le libre accès aux écoles, aux associations de Papeete, etc. C’est courageux ! Mais pourquoi a-t-il fait ça ? Parce qu’on a privatisé tous les littoraux de Papeete et qu’à Papeete, il est impossible que nos enfants aillent nager dans notre océan. Voilà un peu la situation sur le parc aquatique. Donc j’entends, mais je vous confirme avoir été soutenue puisque le maire Michel Buillard nous a donc donné les autorisations de mener des études préliminaires pour effectivement savoir si le deuxième bassin de 50 mètres pourrait être positionné juste à côté de l’actuel ; et que si jamais ce plan fonctionnait, cela permettrait à ce que — nous, on appelle depuis qu’on est tout petit — la piscine olympique, qui aujourd’hui n’en est plus une puisqu’il y a 10 centimètres qui ont reculé, de pouvoir bénéficier de rénovation et de réhabilitation dans son ensemble et pas que sur le bassin. Ensuite, si on regarde géographiquement, on a Pater (25 mètres), Papeete (50 mètres), Punaauia (25 mètres). Pourquoi on viendrait rajouter un deuxième bassin de 50 mètres à Papeete ? Cela n’aurait pas de sens. Est-ce qu’une autre commune de la côte ouest — tu vois, Madame le maire, que finalement ça t’intéresse le bassin éphémère — est-ce qu’un autre endroit… ? C’est une décision qu’il faut prendre le temps de réfléchir, mais compte tenu des délais, eh bien la solution qui se pose à nous, c’est ce bassin éphémère qui va pouvoir être déplacé post-événement. Mais assurez-vous que l’idée, c’est de faire de ces infrastructures un héritage pérenne pour les cinq, dix, quinze prochaines années puisque, si je ne me trompe pas, Tipaerui a été construit pour les jeux — je ne sais plus… — je crois les Jeux de 1995 ou de 1971, mais il n’y a qu’un seul monsieur qui pourra réellement le savoir. Sur la subvention de 10 millions attribuée à l’IJSPF, effectivement, elle a été réalisée au mois de mars, mais en réalité, les études ont été lancées puisque vous n’êtes pas sans savoir que l’IJSPF étant un EPA, il a un fonds de roulement qui permet à l’établissement de pouvoir prendre de l’avance puisque les délais de paiement dans notre pays, c’est très compliqué. Ensuite, sur le fait de remporter les jeux à Tahiti 2027 et sur votre inquiétude « parce qu’on n’y est pas tout à fait », je peux comprendre, mais je pense que nos athlètes ont fait la parfaite démonstration — et je souhaite vraiment les saluer dans leur ensemble au même titre que Maurea — en rapportant tout simplement la troisième place des Jeux du Pacifique de l’année dernière à Honiara. Tout ça sans aide supplémentaire. Je m’explique. Quand on est arrivé, le déplacement aux Jeux du Pacifique n’était pas prévu dans le Scop budgétaire, pareil. Souvenez-vous, au collectif no 3, on a inscrit 160 millions pour financer ce déplacement. Donc, en fait, au moment où on arrive, ils ne partaient pas. En plus, avec le CA de l’IJSPF dans lequel siègent le COPF et l’UPJ, on a décidé à la dernière minute d’ouvrir la gratuité de la salle de musculation de l’IJSPF pour permettre à nos fédérations de se préparer correctement. Pourquoi ? Parce que nos fédérations n’ont pas bénéficié de subventions spécifiques pour leur permettre d’aller briller à Honiara. Et donc moi je ne veux pas qu’on reste dans la critique, je veux qu’on soit dans la construction : tirons des leçons de ce qui s’est passé et faisons différent pour être sûr de gagner à la maison. Voilà, Madame Taae. J’espère avoir répondu à vos interrogations et à vos inquiétudes, mais je vous assure qu’on met tout en œuvre pour travailler tous ensemble main dans la main. Maintenant, je vais répondre du coup à Nicole Sanquer, et je compte sur ses collègues non-inscrits peut-être pour lui faire passer le message (Rire.), merci. Merci pour vos encouragements, que ce soit sur le dossier des Jeux Olympiques ou que ce soit sur ce dossier-là, vous avez toujours été constructifs et sincèrement je vous en remercie parce que ce n’est pas simple, mais on y arrive. En ce qui concerne la participation financière du Pays et de l’État, en collaboration en tout cas, un éventuel cofinancement, ce qui s’est passé, c’est qu’au mois d’août l’année dernière, on a reçu la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra. Elle est descendue spécifiquement pour les Jeux Olympiques, mais on a saisi l’occasion toutes les deux pour parler des différents projets d’infrastructures. Et dès le départ, quand elle a pris en main le dossier, elle m’a dit « je suis d’accord pour vous accompagner à une condition : je ne finance pas des projets comme un parc aquatique qui n’a — pour elle — pas de sens parce qu’on est entouré d’eau ». Je pense que c’est parce qu’on est aussi sur une métropolitaine qui vient chez nous et qui découvre notre paysage. Donc pareil, le parc aquatique, ce n’est pas sur un coup de tête ou parce que j’ai eu envie de bloquer les jeux, c’est sincèrement parce que dès le départ, la ministre, mon homologue hexagonal, me dit : « Ça, c’est trop et est-ce que c’est réellement ce dont vous avez besoin ? ». Donc, demain soir, je prends l’avion et je vais finaliser les négociations avec Paris puisqu’on s’est revus au mois de novembre l’année dernière, qu’on a acté que l’État allait nous aider sur le financement de l’investissement lié aux infrastructures. Et donc, en principe, la semaine prochaine, je suis en négociation et j’espère de tout mon cœur revenir avec de très bonnes nouvelles. Certainement pas avec une signature parce que cela prend du temps, mais en tout cas un accord de principe, et pour moi, cela voudra déjà dire beaucoup. Ensuite, est-ce que l’IJSPF dispose suffisamment de moyens humains ? Effectivement, cette année, l’IJSPF passe d’un budget de 900 millions à un budget de 5,8 milliards. C’est énorme ! Sans avoir anticipé, recruté le staff nécessaire pour venir gérer l’ensemble de ces frais. Donc, c’est une des raisons qui explique le changement de la tête de l’IJSPF parce que j’estime que quand on sait qu’on a des Jeux Olympiques, quand on sait qu’on va aller chercher un budget de 5,8 milliards et qu’on n’a pas anticipé en termes de compétences et de ressources humaines, c’est qu’on a peut-être un problème de projection. Le directeur de l’IJSPF prend ses fonctions lundi à 7 h 30 et on est allé chercher quelqu’un de compétent qui a déjà géré ce type de budget pour le compte du Pays. Donc, je suis confiante au jour d’aujourd’hui et croyez-moi, il n’est pas question pour notre gouvernement d’être le premier à mettre en difficulté financière cet établissement qui pour moi constitue en fait le bras armé du secteur de la jeunesse, des sports et de manière générale de la vie associative. En ce qui concerne les internats pour l’hébergement, il y a donc trois internats qui sont dans le Scop de l’organisation aujourd’hui : on parle de l’internat du collège de Tipaerui et on parle de l’internat du lycée La Mennais et de l’internat de Taaone. Au jour d’aujourd’hui, les capacités d’accueil sont suffisantes puisqu’à cela, il faut rajouter l’hébergement qui est disponible à l’IJSPF où l’on a pas mal de lits également, je crois qu’on est quasiment entre 60 et 80 lits en fonction de l’organisation, et puis certains staffs VIP vont forcément être logés en hôtel. Donc de ce côté-là, je n’ai pas d’inquiétude. Par contre, ça va être un vrai tremplin pour l’éducation et c’est tout l’intérêt de l’interministérialité puisque les Jeux du Pacifique vont tout simplement permettre la rénovation également de ces internats. Voilà. Et donc cette rénovation va également permettre demain au secteur de la jeunesse de pouvoir héberger nos enfants quand ils sont en centre de vacances, qu’importe, sur les grandes périodes, de pouvoir disposer d’infrastructures qui sont aux normes et qui sont un peu plus belles et accueillantes qu’elles ne sont aujourd’hui, puisque cela fait longtemps qu’on ne s’en est pas occupé. (Rire.) Donc voilà, je pense avoir répondu à l’ensemble des questions et je vous remercie pour votre engouement pour les Jeux du Pacifique. Et bien évidemment, je suis confiante pour que nos athlètes puissent gagner les jeux à la maison. Alors je sais que vous êtes fatigués, mais je vais en parler quand même. Parmi l’ensemble des sports qui vont être déployés, il ne faut pas oublier qu’on a six parasports et c’est important parce que systématiquement, quand on vient dans l’hémicycle, en fait, on ne vient pas avec, pour moi, le onzième membre du gouvernement, Nathalie Salmon-Hudry. Sauf qu’en fait, j’ai envie qu’on en parle parce que plus on parle de la situation des porteurs de handicap et au final, plus on fait en sorte que les choses bougent, et on ne va pas faire que parler. Et donc il faut que vous sachiez qu’en parasports, on a six disciplines : l’athlétisme, la natation, le tennis de table, le tir à l’arc, la pirogue et la voile qui vont se dérouler pendant les Jeux du Pacifique. Ce sera donc la parfaite occasion pour rendre nos infrastructures, qui ne le sont pas aujourd’hui, accessibles à nos personnes à mobilité réduite. C’est une nécessité. Et je vais terminer sur ce point. Merci. (Applaudissements dans la salle.) Le président : Merci bien. Monsieur le maire. M. Oscar, Manutahi Temaru : Merci bien pour nos échanges. Mon esprit est un peu confus. En effet, nous organisons les Jeux olympiques de surf à Teahupoo prévus pour ce mois de juillet et il y a ceux-là (NDT, Jeux du Pacifique) encore. Ne pourrait-on pas laisser de côté ces Jeux (NDT, du Pacifique) pour ces cinq prochaines années et nous concentrer plutôt sur les problèmes de ce pays ? Il y a tellement de problématiques ! « Pendant que vous jouez au football, que vous ramez, et dansez, nous, nous nous occupons de la situation de votre pays ! » C’est de la politique ! Et nous, quelle est notre politique ? Lorsque l’eau est trouble, la chevrette/langouste sait qu’elle doit aller vers la lumière. Cet animal a quelque chose dans sa tête… Elle sait que l’eau est trouble. Tous les ans, des milliers de jeunes disent qu’il n’y a pas de travail et partent en France. Plus de 70 000 personnes chez nous cherchent un travail, mais il n’y en a pas. J’ai rencontré beaucoup de champions : dans le domaine de la rame, plus de 40 ans au chômage ; champion de boxe, au chômage ; champion de rame, au chômage ! Lorsque l’on s’intéresse à Singapour, ce pays a obtenu son indépendance en 1965. Aujourd’hui, aucune personne n’est au chômage. La question concernant le statut de notre pays n’est pas encore prête. Ces Jeux (NDT, du Pacifique) ont déjà eu lieu ici en 1970. Je me rappelle de cette année où le Vanuatu avait participé à l’épreuve de football sans chaussures, oui sans chaussures ! On parle ensuite des îles Salomon et de la Chine qui a soutenu les Jeux (NDT, du Pacifique) qui s’y sont tenus et la ministre disait qu’il y avait des personnes pauvres. Et chez nous, ils sont à Papeete ! C’est ce que nous voulons montrer aux délégations du monde entier qui viendront chez nous ? ... Je suis vraiment inquiet. Il faut une organisation solide pour ces Jeux olympiques de surf prévus pour ce mois de juillet ! Par contre, il faut faire une pause concernant… et si un autre pays pouvait… L’on doit s’occuper de l’image de notre pays. S’agissant de l’aéroport de Faa’a, il y a des tensions. L’État français ne veut pas nous rétrocéder cet aéroport ! Il ne respecte pas la décision qui a été prise au sein de l’Assemblée générale des nations unies disant que tous les outils en faveur du développement de notre pays doivent être rétrocédés au gouvernement de notre pays ! Ce n’est pas le cas ! Samedi dernier, on était à Taravao et l’on a entendu ceux et celles de Afaahiti nous dire que leur eau était saumâtre (NDT, couleur de la boue). Cela fait 50 ans que j’entends parler cela ! C’est un lieu où il pleut abondamment. Il ne se passe pas un jour sans qu’il n’y pleuve et ce jusqu’à Taravao, et c’est pour cela que l’espèce herbacée melinis y pousse servant ainsi de nourriture aux vaches. Il y a des choses urgentes dans notre pays comme préparer sérieusement le statut de notre pays avant tout ; mener une réflexion sur la question de la création d’emplois pour les jeunes générations… Il y a énormément de choses qui méritent d’être mises en place : la question de notre zone économique exclusive (ZEE) ; celle de la pêche ; la préparation de conventions avec nos pays voisins (le Japon, la Corée, la Chine) … Ce sont les priorités à mettre en place. C’est à la politique de définir l’économie, et non pas à l’économie de définir la politique — ce n’est pas de cette manière ! Voilà pourquoi je suis inquiet. Je sais que nous avons un séminaire samedi et j’aimerais que l’on examine sérieusement cette question : la politique et l’économie, l’économie et la politique. L’on ne doit pas continuer ainsi, c’est à dire comme je viens de l’entendre cet après-midi. La chevrette/langouste est mieux que nous ! Ne voit-on pas que l’eau est trouble ?... Quand l’eau est trouble, la chevrette/langouste remonte et se dirige vers la lumière. Si nous persistons à gouverner notre pays de la manière dont nous le faisons actuellement, rien ne changera. Cela fait 50 ans que j’entends parler de l’aéroport international des Marquises ! J’ai un ami, Monsieur Guy Rauzy qui était également maire, et depuis son époque rien n’a encore été entrepris à ce sujet… Que constate-t-on aujourd’hui ? Qu’il y a beaucoup plus de marquisiens qui vivent à Tahiti qu’aux Marquises ! Je ne reproche rien aux maires. C’est la politique ! Le 17 mai 2013, l’Assemblée générale des nations unies a décidé que nous avons la pleine souveraineté sur ce pays et que nous, peuple polynésien, sommes propriétaires de toutes les richesses de ce pays (droit de souveraineté, droit de propriété) ! Où est-ce que cela en est aujourd’hui ? Entre les mains de l’État français. Rendez au peuple polynésien sa pleine souveraineté pour que nous puissions encore diriger notre pays. Leur politique, c’est comme je le disais précédemment : pendant que vous dansez, ramez, jouez au football, vous nous laissez diriger votre pays ! Ce temps est révolu, ce temps est révolu ! Par contre, œuvrons ensemble ! Nous ne devons pas nous monter les uns contre les autres, œuvrons pour Mā′ohi Nui (NDT, la Polynésie française). C’est ce que je voulais dire. Il y a encore beaucoup à dire, mais si l’on continue de parler, on y sera encore là ce soir. Merci. Merci bien. Article 1er Le président : Venons-en à l’article 1 de la délibération…Vous voulez intervenir sur l’article 1er ?… Voilà. Si vous voulez intervenir sur l’article 1, pas d’autres interventions ?... Je mets aux voix l’article 1. Vous voulez intervenir ? Allez-y. Mme Lana Tetuanui : Merci bien, Monsieur le président. J’avais envie d’applaudir notre président et père fondateur, mais vous arrivé un peu tard Monsieur le président. Je me suis dit : au fait, on dirait bien que le séminaire du Tavini huiraatira a commencé à cette heure-ci. Ce n’est qu’une remarque. Mais, je vais quand même retenir votre intervention car cela ne concorde pas vraiment avec ce qui a été dit ce matin. Ce matin, le son des percussions donnait : « tout va bien dans ce pays » et c’est ce que j’ai retenu aujourd’hui, et là, il se fait tard. J’ai entendu l’intervention des deux représentants sur ce projet et notre chère ministre a confirmé qu’ils allaient solliciter l’aide de la France, ce qui ne concorde pas avec ce que vous venez de dire. La ministre vient d’annoncer qu’elle partait la semaine prochaine et me voici en train de lui transmettre mes encouragements. Si vous voulez le soutien de Madame la sénatrice, vous l’avez, pour notre pays, je n’y vois aucun inconvénient à cela. Courage ! Dommage, je me suis dit : eh ben, en forme il est notre président Oscar à cette heure, mais il arrive un peu tard ! On est tous déjà fatigués depuis ce matin ! Parce que, c’est intéressant. Pour en revenir un peu sur le projet de texte, bon, j’ai retenu un peu de l’intervention de notre ministre, il y a quand même des choses qu’il faut quand même rappeler : non signature d’une convention en 2022. C’était normal, Madame la ministre, on sortait… Il ne faut pas oublier qu’il y avait la période Covid 2020 ! On avait d’autres priorités que d’aller s’occuper d’une convention pour l’organisation des futurs Jeux du Pacifique. Il ne faut pas oublier que nous avons vécu quand même deux ans de période de l’après-Covid difficile non seulement pour les finances du pays, mais aussi pour la population. Je tenais quand même à le rappeler. La Tour de Teahupoo revue, redimensionnée plus petite, oui peut-être, mais j’ai appris aussi — parce que contrairement peut-être à certains, je discute beaucoup avec tout le monde — que peut-être revue, redimensionnée en plus petit, mais cela a coûté quand même plus cher ! On me parlerait de 75 millions en plus, ni vu ni connu. En tout cas, on aura le temps de demander des comptes sur combien aura coûté exactement cette tour revue à la baisse. En préambule de ce que je voulais dire, je profite de cette occasion, de cette semaine, j’ai envie de féliciter tous les sportifs de nos archipels, avec toutes les manifestations sportives qu’il y a eu : festival des îles, challenge volley-ball, et tout le reste. Pourquoi je félicite nos athlètes des îles ? Parce que, même en s’entraînant sur du vāvara, de la soupe de corail, on a quand même des champions qui vont jusqu’en final ! Alors que ceux qui ont certains terrains mais bien comme il faut… Enfin, je n’allais pas dire qu’ils ont été battus par ceux des îles (Rires dans la salle.), mais enfin voilà ! C’est un message que je vous envoie, Madame la ministre. Cela veut dire que quoi en 2027, dans les sélections ? Parce que, ceux de Tahiti, quand il faut être sélectionnés pour partir, « nous en premier d’abord », et on oublie ceux des archipels ! Hé ! Là, je vais surveiller de très près… Prenez vraiment les champions, les vrais ! Non, mais il faut arrêter tout ça ! Qui c’est qui partent représenter ? Enfin, ceux que l’on voit une fois ou deux fois par an ! Et ceux qui viennent à toutes les rencontres, qui vont faire des levées de fonds pendant toute une année pour pouvoir venir participer aux rassemblements sportifs, une fois rentrés, c’est fini, on les oublie… C’est un vœu pieux, en tout cas. Je vous supplie, Madame la ministre, il faudra mettre un peu des directives, parce qu’on connaît aussi comment nos fédérations fonctionnent inh, il faut le dire, il faut le dire. Bon, pour la piscine olympique, à charge à la commune de Papeete. Tant mieux si la commune de Papeete…, et c’est là où je voulais en venir, on peut réussir mais ensemble. Parce qu’il n’y a pas seulement les infrastructures du Pays, il y a aussi les infrastructures des communes ! Vous ne pourrez pas faire sans aussi les infrastructures des communes. Et qui dit communes dit les maires bien évidemment, dit la population effectivement par derrière. Parce que cela aussi, cela nécessite des remises un peu en état de nos infrastructures communales. Bon, je suis contente qu’au moins le balltrap vienne à Raiatea. Normalement, tout le monde devrait venir à Raiatea au début bien sûr, au centre, avant d’aller ailleurs. Très bien, très bien, mais je profite de l’occasion qui vient d’être dit par notre président et maire de Faa’a, on va organiser le balltrap à Faaroa. Et le dépotoir à Faaroa, on fait comment ?... Enfin, c’est juste une suggestion, dans la poursuite de ce qui a été dit : « il y a tellement de choses plus urgentes pour la population de ce pays ». Pour ne pas trop noircir le tableau, je sais, Madame la ministre, parce qu’il y a eu aussi des engagements, il y a eu des rencontres. J’ai accompagné aussi votre prédécesseur justement dans la quête que l’État puisse venir nous aider à financer des rassemblements de cette envergure. Parce qu’on ne parlera pas simplement de sport, mais on parlera de la Polynésie toute entière, du pays d’accueil. Et ma dernière demande puisque, — je parle sous le contrôle du maire de Nuku Hiva — vous le savez tous, nous revenons d’un séjour de sept jours chez nos frères, sœurs de Rapa Nui et je vous conseillerais fortement, prochaine fois si vous avez l’occasion d’aller, allez-y ! Parce que trêve de plaisanterie, enfin une petite plaisanterie, ça va, on est en forme à cette heure-ci, cela fait deux fois que je retourne en trois mois. Je me suis dite, si je devais refaire ma vie, c’est là-bas. Ils sont beaux, elles sont belles ! (Rires dans la salle.) La question de nos frères et sœurs de Rapa Nui : pourquoi Rapa Nui a été exclue de l’organisation des Jeux du Pacifique sud ? Puisqu’on parle en tant que peuple du Pacifique, mais ils n’y sont plus. Enfin, je pose la question, je n’en sais rien. Je n’ai pas répondu parce que je ne sais rien. Je vous demande donc la question si on peut les réintégrer, nos frères, de l’île de Pâques. Voilà, Madame la ministre, sinon bon courage ! Ensemble, on va y aller ! Enfin, on va dire en quelque sorte que notre maire et patriarche, il est en forme, ce soir, mais on ne peut plus retirer cela, puisque nous passons au vote et le Tapura va soutenir, parce que là, il s’agit quand même de la jeunesse. Et il a raison quelque part, il y a plein de champions mais qui sont sans emploi. C’est une réalité, malheureusement, mais on ne va pas aussi… puisque le travail a déjà été initié. Bon courage aussi aux équipes techniques et surtout c’est un travail commun. Avec la population, on pourra réussir parce que je connais notre peuple, nous sommes un peuple qui savons recevoir des invités chez nous. Voilà, président. Merci. Le président : Merci. Avons-nous vidé notre boîte à questions ? Peut-on continuer ? Le vote… Ah, tu veux intervenir ? Oui, interviens alors. Mme Nahema Temarii : Merci, Madame la sénatrice. Je confirme qu’une des raisons pour lesquelles il n’y a pas eu de signature sur l’ensemble des papiers, c’est parce que le Covid est intervenu et que les priorités ont changé. En ce qui concerne les athlètes des îles — et Monsieur le maire est bien au courant puisqu’il est venu me rencontrer —, l’objectif des jeux des archipels, c’est aussi de faire de la détection dans les îles. Donc au mois d’août, les maires des Australes se sont entendus, du 4 au 9 août nous serons à Raivavae, et les maires des Marquises ont demandé à pouvoir accueillir les Jeux des Marquises au mois de décembre. Et donc je compte sur ton soutien au prochain collectif, parce que ce n’était pas prévu, pour que l’on puisse aller dans le sens de nos îles éloignées et aller chercher les budgets nécessaires à l’organisation de nos Jeux des archipels. L’objectif aujourd’hui c’est de tenir les Jeux des archipels jusqu’en 2026, et en 2026, les Jeux de Polynésie. Pourquoi ? Parce que du coup, on est à un an de l’évènement, on fait venir nos athlètes des îles, les champions, du coup, un, ils peuvent avoir leur moment de célébration, mais surtout on peut faire de la détection et roder l’organisation. Donc je viendrai te voir avec plaisir pour pouvoir avoir ton soutien dans les différents projets. On a effectivement revu les budgets à la baisse et, en fait, on a pris un cap différent qui, aujourd’hui, fait l’unanimité. Ce sont effectivement les infrastructures territoriales, les infrastructures communales et les infrastructures des clubs bâtisseurs. Il a juste fallu que l’on ait la visibilité nécessaire et donc cette fameuse vue d’ensemble sur : de quoi on a besoin en termes de développement sportif ? De quoi le comité organisateur des jeux a besoin en termes d’organisation, le flux ? Et derrière, l’idée c’est de pouvoir présenter l’ensemble des dispositions aux différents maires, aux différentes communes qui ont été choisies par l’organisation pour pouvoir accueillir les compétitions. Et ensuite, du coup, en ce qui concerne Rapa Nui, pareil, je n’ai pas l’explication. Par contre, le président du Pacific Games Council est au pays la semaine prochaine, Vidhya Lakhan, et si je ne me trompe pas, il rencontre notre président de l’assemblée, la date et l’heure sont fixées, donc ce sera l’occasion de lui poser la question. Généralement, les sports et notamment le PGC, le COPF, ce sont des organismes non gouvernementaux et donc très souvent il y a des décisions qui sont prises qui ne regardent pas forcément le politique, mais tu pourrais avoir la réponse la semaine prochaine. Merci pour votre soutien et puis faisons-le pour notre pays. Le président : Merci. Je mets aux voix l’article 1er. À l’unanimité. Merci. Article 2 Le président : Je passe à l’article 2. Je mets aux voix : à l’unanimité. L’ensemble de la délibération, à l’unanimité. Merci bien Les rapports peuvent être consultés sur le site internet de l’assemblée de la Polynésie française à l’adresse www.assemblee.pf |