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Rapport n° 25-2024 relatif à un projet de délibération une proposition de résolution relative au soutien de la candidature du bien mixte en série « Te Henua Enata - les îles Marquises » en vue de son classement sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO

Paru in extenso au JOPF n° 13 NA du 22/11/2024 à la page 920

Rapport n° 25-2024 relatif à un projet de délibération une proposition de résolution relative au soutien de la candidature du bien mixte en série « Te Henua Enata - les îles Marquises » en vue de son classement sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO


Présenté par Mme la représentante Teremuura Kohumoetini-Rurua

Le président : Je vous propose de vous reporter au rapport n° 25-2024 relatif à une proposition de résolution relative au soutien de la candidature du bien mixte en série « Te Henua Enata » des îles Marquises en vue de son classement sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Je demande à Madame la rapporteure Teremuura de bien vouloir présenter le rapport.

Mme Teremuura Kohumoetini-Rurua : Merci bien, Monsieur le président. À toutes et à tous ici présents aujourd’hui, mes chaleureuses salutations.

La candidature des îles Marquises a fait l’objet, en 1996, d’une première inscription sur la liste indicative des biens français, en tant que bien culturel. N’ayant pas été structurée juridiquement, elle n’enregistre que peu de progrès jusqu’en 2010, date à laquelle l’archipel marquisien est réinscrit en tant que bien mixte en série.

Le dossier réalise ensuite des progrès significatifs entre 2017 et 2023 puisqu’il se solde par le dépôt officiel de la candidature, le 24 janvier 2023, auprès de la délégation française de l’UNESCO, marquant ainsi le début d’un processus rigoureux d’évaluation.

Conformément aux Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial, le bien a été soumis à une mission d’évaluation conjointe par le Conseil international des monuments et des sites et l’Union internationale pour la conservation de la nature, du 15 au 28 octobre 2023. Elle a englobé un examen de l’ensemble des documents constituant le dossier de candidature ainsi qu’une évaluation sur le terrain.

Cet examen a donné lieu à un rapport intermédiaire adressé à l’État partie, la France, le 20 décembre 2023. Ce rapport a souligné certaines lacunes et a requis de la Polynésie française la production d’un rapport complémentaire. Ce dernier a officiellement été déposé par la Polynésie française le 26 février 2024.

La candidature du bien sera soumise à l’avis du Comité du patrimoine mondial lors de sa 46e session prévue à New Delhi, en Inde en juillet 2024. Cette étape cruciale représente une opportunité majeure pour la reconnaissance internationale du patrimoine exceptionnel des îles Marquises et de son importance culturelle et naturelle.

Par arrêté n° 134/CM du 9 février 2024, le gouvernement de la Polynésie française a fait vœu de soutien à cette démarche.

Il est ainsi proposé qu’à son tour, et dans la droite ligne de la réunion d’information que nous avons tenue le 29 février 2024, l’assemblée de la Polynésie française apporte son soutien au classement du bien mixte en série « Te Henua Enata – les îles Marquises » sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Pour rappel, cette proposition de résolution a été examinée une première fois en commission le 18 avril 2024. À cette occasion, il a été précisé que le dossier « Te Henua Enata – les îles Marquises » a été élaboré en s’appuyant sur une association « Culture-Nature », permettant ainsi une nette distinction avec d’autres dossiers candidats. Il répond par ailleurs à plusieurs critères définis par l’UNESCO, que ce soit d’un point de vue architectural, artistique ou encore traditionnel. Les paysages des îles Marquises et leur verticalité, la richesse de la biodiversité de l’archipel et notamment le lien entre la nature et la culture sont autant d’éléments qui soutiennent la force du dossier en prévision de son examen en juillet 2024.

À l’issue des débats, la proposition de texte a recueilli un vote favorable unanime des membres de la commission. Elle a été inscrite à l’ordre du jour de la deuxième séance de la session administrative du 25 février 2024. Lors de cette séance, l’assemblée a décidé à la majorité des représentants de renvoyer en commission l’examen de cette proposition de résolution pour permettre de mener des campagnes supplémentaires d’information sur ce dossier auprès de la population marquisienne. C’est ainsi qu’une délégation menée par Madame la vice-présidente, accompagnée par Madame Marielle Kohumoetini et moi-même, a effectué une mission dans l’archipel des Marquises du 7 au 13 mai 2024. Des réunions de consultation et d’information de proximité sur le dossier ont été organisées dans les îles de Nuku Hiva, Ua Pou, Ua Huna, Hiva Oa, Tahuata et Fatu Hiva, pour plus de 200 participants au total.

L’importance de ce dossier pour l’archipel des Marquises et la population marquisienne, la valeur exceptionnelle universelle qui caractérise le bien, les retombées et l’opportunité unique de sa candidature en vue de son classement sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO sont autant de sujets qui ont été développés lors de ces réunions.

Un bilan positif est dressé à l’issue de ce déplacement tant sur les réunions tenues et les informations communiquées que sur le nombre de participants et leurs avis récoltés, témoignant du fort intérêt que porte la population marquisienne sur la candidature du bien à l’UNESCO.

Suite à cette mission, la présente proposition de résolution a fait l’objet d’un examen en commission le 17 mai 2024 qui a permis aux membres d’être informés plus précisément sur certains aspects du dossier déposé auprès de l’UNESCO : les analyses comparatives effectuées pour justifier de l’unicité du bien, le nombre de réunions tenues depuis 2021 (soit 52), la composition du comité de gestion des sites retenus aux Marquises et ses prochaines missions dans la détermination des critères pour la promotion touristique à l’international.

À l’issue des débats, la présente proposition de résolution a recueilli un vote favorable unanime des membres de la commission. En conséquence, la commission du tourisme et de la culture propose à l’assemblée de la Polynésie française d’adopter la proposition de résolution ci-jointe.

Le président : Merci.

Pour la discussion générale, la conférence des présidents a prévu un temps de parole de 60 minutes réparties comme suit : groupe Tavini huiraatira 36 minutes, groupe Tapura huiraatira 15 minutes et les non-inscrits 9 minutes.

J’invite l’intervenant des non-inscrits à prendre la parole.

Mme Nicole Sanquer : Merci, Monsieur le président.

Monsieur le Président, Madame la vice-présidente, Mesdames et Messieurs les ministres, mes chers collègues, Mesdames et Messieurs de la presse, cher public, chers internautes…

Mme Teumere Atger-Hoi : Monsieur le président, Monsieur le président, pardon, excusez-moi de vous arrêter, il y a une intervention.

Le président : Alors, on est dans la discussion générale. Quand je vais rendre la parole au Tavini huiraatira, vous allez pouvoir vous insérer dans la discussion générale.

Mme Teumere Atger-Hoi : D’accord, merci.

Le président : Là, le rapport de présentation a été lu. Maintenant, c’est le temps de la discussion générale.

Voilà. (À l’adresse de Mme Nicole Sanquer) Vous continuez, s’il vous plaît, poursuivez.

Mme Nicole Sanquer : Merci, Monsieur le président. Bonjour à tous.

Il est soumis à notre examen pour la deuxième fois une proposition de résolution relative au soutien de la candidature du bien mixte en série « Te Henua Enata – îles Marquises » en vue de son classement sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO présentée par la présidente de la commission du tourisme, Madame Teremu Kohumoetini-Rurua, que je souhaite remercier pour son implication et sa volonté de faire de nous des élus éclairés. J’espère qu’aujourd’hui les doutes se sont dissipés et les tensions apaisées.

Le dossier de candidature des Marquises a presque 30 ans et est né de la volonté de l’association Motu Haka, puis repris par les maires et le Pays et qui, nous l’espérons, arrive très prochainement à terme avec l’inscription des îles Marquises sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’UNESCO a l’ambition de sensibiliser l’humanité sur l’importance de ces trésors qui relèvent du côté de la nature ou de la culture, et voire parfois des deux comme le cas des îles Marquises. En effet, en instaurant une liste du patrimoine mondial, l’UNESCO veut préserver ce patrimoine à travers son engagement dans la protection et la promotion des sites d’une valeur culturelle et naturelle exceptionnelle. L’UNESCO souhaite avant tout œuvrer pour que la beauté de l’histoire de ce patrimoine reste des témoins vivants de notre passé collectif. Ainsi, les futures générations pourront non seulement connaître le passé, mais continuer à admirer les vestiges construits par les anciens. C’est sans doute tous ces objectifs qui ont animé les Marquisiens à inscrire leur archipel sur cette liste.

Le dossier marquisien répond à six critères sur les dix : trois critères « Nature » et trois critères « Culture ».

Sur le plan « Nature », on ne peut qu’approuver les critères retenus car à l’unanimité, nous sommes séduits par la beauté des paysages. Le milieu et l’écosystème marin des Marquises est riche et est reconnu comme le plus intègre du monde avec sa grande diversité d’espèces maritimes. Il existe aux Marquises un habitat naturel exceptionnel et ce n’est pas un hasard que l’on doit aujourd’hui aux Marquises l’innovation pédagogique des aires marines éducatives sur le point d’être labellisées aussi, enfin je l’espère.

De par son extrême isolement, l’archipel a su conserver ses vestiges. L’absence de récif lui permet aussi de limiter l’activité anthropique qui affecte son écosystème. L’archipel a depuis très longtemps su séduire des hommes célèbres qui en font sa renommée aujourd’hui.

Sur le plan « Culture », on a su reconnaître aux Marquisiens une faculté exceptionnelle de se développer avec une organisation spatiale et humaine bien particulière. On lui reconnaît aussi un développement lithique avec un nombre important de tiki et de pétroglyphes. L’architecture marquisienne est spécifique avec ses sites cérémoniels (les tohua, les paepaehiamoe). Le peuple marquisien est aussi très attaché à la transmission de sa culture avec une persistance de la tradition orale ou encore de la transmission de son histoire avec un panel décrit de légendes et de mythes.

La liste n’est pas exhaustive, mais tels sont les critères retenus dans le dossier de candidature des Marquises pour convaincre avant tout l’État, puis la commission de l’UNESCO.

Le travail de recherche et d’écriture a été dense et nous souhaitons saluer toutes les personnes qui ont œuvré pour finaliser cette candidature : les maires et leur équipe municipale, les différents ministres, les services du Pays et de l’État, les associations, les bénévoles. Plus de 15 kilos de documents dans ce dossier, comme l’a souligné Monsieur le maire Kautai lors de la réunion du 29 février.

La population n’a pas été oubliée puisque des ambassadeurs ont été nommés dans chaque île pour informer, concerter et échanger avec les populations. Mais comme toute initiative, il serait faux de dire que ce projet a obtenu l’approbation de tous les Marquisiens. Il subsiste des inquiétudes et des doutes malgré la grande campagne de communication sur le terrain, une campagne renouvelée par vous, Madame la vice-présidente, accompagnée des élus de la majorité. Le travail d’information et de concertation de la population doit se poursuivre et des réponses concrètes doivent être apportées.

Pour avoir parcouru un peu les Marquises, voici quelques interrogations qui subsistent : une partie des familles craint des contraintes supplémentaires pour construire ou aménager leur terre, comme c’est le cas à Taputapuatea sur des zones classées.

Beaucoup de questions subsistent aussi sur le zonage (pourquoi classer telle zone et épargner d’autres ?), surtout sur l’île de Tahuata où deux grandes baies ont été sorties de la zone classée. Donc, ils regrettent une absence de transparence des critères de classement de zone, mais je suis sûre, Madame la vice-présidente, que vous allez les rassurer encore une fois.

Beaucoup d’inquiétudes sur les changements de PGA, motivés en grande partie par cette candidature plutôt que des besoins de la population ; un manque d’information sur l’organisation et la gestion de l’espace marin.

Nous savons aujourd’hui que l’UNESCO n’impose pas de règles de gestion et que c’est un comité de gestion qui s’occupe du suivi du maintien de la valeur universelle exceptionnelle du patrimoine. Pour nous, la réussite de ce projet réside, d’une part, dans l’établissement d’un plan de gestion sincère, réaliste et chiffré, car le plan doit identifier les conséquences de cette classification. À Taputapuatea, ils sont sur une mise à jour de ce plan avec une prévision de 1,5 milliard de francs CFP pour des aménagements supplémentaires. Bien qu’il existe des financements indirects venant de l’extérieur, le Pays doit engager et s’engager, doit engager surtout des budgets conséquents pour que le patrimoine continue de répondre aux critères de l’UNESCO. D’autre part, et afin d’avoir une adhésion unanime de la population, la composition du comité de gestion doit être représentative de toutes les populations des six îles. Il faut favoriser et organiser la communication constante avec les Marquisiens.

Malgré les quelques réserves que nous avons soulignées, nous voterons favorablement cette proposition de résolution.

Merci.

Le président : Merci.

On poursuit cette discussion générale avec l’intervenant du groupe Tapura huiraatira.

Oui, Monsieur le maire, la parole est à vous.

M. Benoit Kautai : Monsieur le président, bonjour. Monsieur le Président de la Polynésie, bonjour. Mesdames et Messieurs les ministres, Monsieur le député, Madame la présidente de la commission de la culture, Mesdames, Messieurs, chères maires, mes chaleureuses salutations.

Mon intervention sera très courte. C’est quand même regrettable d’avoir un rapport en une page et demie alors que le dossier a été mené depuis 30 ans. Et je découvre que l’on n’a même pas mentionné tous les travaux que l’on a menés depuis 30 ans, depuis une dizaine d’années avec des gouvernements qui se sont succédés, des ministres qui se sont succédés, les différentes missions, missions qui ont été organisées dans notre archipel avec les experts locaux, nos propres experts locaux, avec les experts nationaux, internationaux ! Cela n’apparaît même pas dans le rapport ! Cela n’apparaît même pas dans le rapport ! C’était comme si le dossier venait d’être initié depuis 2023 ! Ce n’est pas possible !

Ayez un peu de respect et respectez le travail qui a été fait !

Merci.

Le président : Merci bien. Y-a-t-il un autre intervenant pour le Tapura ? C’est à vous Madame Cathy.

Mme Cathy Puchon : Merci, Monsieur le président.

Monsieur le Président de la Polynésie française, Monsieur le président de l’assemblée de Polynésie française, Mesdames et Messieurs les ministres, Monsieur le député, Mesdames et Messieurs les représentants de l’assemblée de la Polynésie, Madame et Messieurs les maires des îles Marquises ainsi que les personnalités qui vous accompagnent, Mesdames et Messieurs de la presse, chers internautes, bonjour.

« Reculer pour mieux sauter », c’est certainement l’expression qui convient le mieux à la décision prise par votre majorité le 25 avril dernier de reporter sans raison valable, à mon sens, l’adoption par l’assemblée de la Polynésie française d’une proposition de résolution relative au soutien de la candidature des Marquises sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Indépendamment de cette nouvelle illustration d’un manque flagrant de concertation entre le groupe Tavini huiraatira à l’assemblée et la vice-présidence du gouvernement en charge de ce dossier, gageons que ce laps de temps supplémentaire aura tout de même servi à quelque chose. À moins que vous n’ayez cherché qu’à refaire le film pour paraphraser l’une de mes collègues. Car, au final — et c’est inscrit noir sur blanc dans le rapport —, cette mission d’information menée au pas de charge du 7 au 13 mai n’aura rassemblé en tout et pour tout que 200 personnes. Rapporté aux 9 500 habitants que compte l’archipel, ce bilan jugé positif est à nuancer. Effectivement, cela représente seulement 2 % de la population qui ont été consultés. Mais, s’il faut bien reconnaître une qualité à Madame Éliane Tevahitua, et avec tout le respect qui lui est dû, c’est l’art de l’habillage, le tout dans un déferlement de communiquer aux médias démontrant sur le sujet sa capacité presque surhumaine de parcourir les six îles habitées de l’archipel en l’espace de six jours.

Cette communication est en revanche moins détaillée sur l’importance des moyens déployés pour vous rendre subitement au contact des populations.

Objectif apparemment recherché : convaincre les plus sceptiques, d’une part, que cette démarche est plus une chance qu’une contrainte avec, à la clé, une multiplication des visites sur les sites officiellement reconnus et, d’autre part, l’assurance a été donnée qu’aucun des biens proposés au classement ne ferait l’objet d’une expropriation.

Mais tout cela avait déjà été exposé lors des précédents déplacements du groupe d’experts et des sessions de travail participatives. Rappelons quand même que 52 réunions ont été organisées sur place entre 2021 et 2023 sans parler des ambassadeurs chargés de faire du porte-à-porte.

Ceci étant dit, comme nous l’avons fait en commission législative le 18 avril dernier, le groupe Tapura huiraatira s’associe bien évidemment à l’ensemble de la représentation territoriale pour apporter son soutien inconditionnel à la candidature des Marquises sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ; et plus particulièrement, le groupe Tapura huiraatira apporte son soutien fort à tous nos maires ici présents qui ont porté et qui continueront à porter haut et fort les voix du peuple marquisien.

Un dossier qui, faut-il encore le rappeler, a été amorcé voilà plus de 30 ans et il est en passe aujourd’hui de connaître son épilogue après avoir enregistré une nette évolution favorable sous la précédente mandature, plus particulièrement durant la période 2017-2023. Sa bonne transmission à la nouvelle équipe dirigeante semble avoir produit les effets escomptés dans le prolongement de ce qui a été entrepris sous le gouvernement d’Édouard Fritch et nous ne pouvons que nous en féliciter. Preuve que nous étions sur la bonne voie.

C’est donc dans quelques mois en juillet 2024 et à New Delhi que nous connaîtrons l’avis du comité du patrimoine mondial gageant que les 21 pays représentés au sein de cette instance internationale sauront reconnaître le caractère exceptionnel de ce bien mixte. Car au-delà d’une méthodologie aussi complexe que fastidieuse, nécessitant le concours de nombreux experts en la matière, il a été fait le choix de rattacher la nature à la culture au travers de six critères distincts qui constituent autant d’éléments faisant la richesse de cet archipel.

D’autres ensembles d’îles et atolls formant notre collectivité française du Pacifique auraient certainement mérité une même reconnaissance planétaire. Pourquoi pas un jour ? Chaque chose en son temps. Ce qui ne doit pas nous empêcher en attendant de tout mettre en œuvre pour continuer de préserver nos paysages, nos spécificités culturelles et, plus que tout, notre qualité de vie que beaucoup nous envient à l’étranger.

Je vous remercie de votre attention. Que l’amour règne.

Le président : Merci. Y a-t-il d’autres intervenants dans le groupe Tapura ? Vous avez huit minutes. Après ? (M. Édouard Fritch, hors micro : « Après ! ») Après qui alors ? (Rires dans la salle.)

Tavini huiraatira vous avez la parole.

Mme Frangélica Bourgeois-Tarahu : Merci, Monsieur le président.

Monsieur le président de l’assemblée, Monsieur le Président du Pays, Madame la vice-présidente, chers ministres ainsi que vos collaborateurs, Monsieur le député, à nous, chers membres élus par le peuple, chers amis de la presse, à toi mon cher peuple qui nous suit par retransmission, mes salutations en cette nouvelle matinée dans les grâces de Dieu.

Comme nous l’avions annoncé lors de la séance en avril dernier, nous avons mené ces dernières semaines une ultime campagne d’information auprès de nos concitoyens marquisiens concernant l’inscription de certains sites de l’archipel des Marquises au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Nous avons donc parcouru les îles sur lesquelles nous avons multiplié les réunions publiques toujours animé d’un esprit de transparence afin de répondre aux dernières interrogations, aux doutes qui inquiétaient encore chez certains administrés de l’archipel des Marquises vis-à-vis de ce projet.

Pour rappel, notre démarche n’a jamais été de faire obstacle ou de saboter l’examen de cette proposition, sachant pertinemment que ce dossier est très important aux yeux des maires.

La délégation menée par notre vice-présidente, Madame Éliane Tevahitua, accompagnée notamment de deux représentantes à l’assemblée, Mesdames Marielle Kohumoetini et Teremuura Kohumoetini-Rurua, a permis de répondre aux inquiétudes et aux incompréhensions d’une partie de la population marquisienne.

La consultation populaire est aujourd’hui achevée, nous nous étions donné l’échéance du mois de mai pour examiner cette proposition de résolution relative au soutien de la candidature des Marquises, et donc nous y voici.

Mais avant de voter, chers collègues, je souhaitais prononcer quelques mots d’encouragement en faveur du vote de ce dossier, au risque de paraître redondante, puisque j’ai la ferme conviction qu’à ce point, il fera l’unanimité parmi nous.

Les Marquises (NDT, même vocable décliné dans les deux langues de l’archipel) sont un archipel des plus singulier dans le paysage culturel et naturel de notre pays. Ce sont 1 050 km² de terres au décor puissant, parfois brutale mais toujours saisissant de beauté et de majesté ; ce sont des îles qui s’étalent délicatement comme un collier de perles sur 700 000 km² d’océan. Elles sont depuis près de 1 000 ans le berceau d’une civilisation exceptionnelle, dont les héros mythiques ou historiques se comptent par centaines. De Tiki à Lucien Kimitete en passant par Pakoko et Kena, l’esprit des Marquisiens est indomptable et résilient, à l’image des falaises abruptes du littoral marquisien. Il s’est endurci au fil d’une histoire jonchée d’épreuves et de drames, mais malgré la chute démographique des XIXe et XXe siècle, malgré la colonisation et les tabous établis par le clergé avec la concupiscence de l’État jacobin, le peuple marquisien (NDT, même vocable décliné dans les deux langues de l’archipel) est animé par ce sentiment de joie, de fierté et d’amour qui caractérise les grands peuples, ceux qui ont vécu le pire mais qui se sont relevés et se tiennent debout.

L’archipel des Marquises, c’est aussi un écosystème naturel unique au monde. L’isolement insulaire associé à ce relief particulier a permis l’émergence d’une faune et d’une flore unique, aussi bien sur terre que dans l’océan, avec un taux d’endémisme important. Des montagnes qui dardent leurs cimes vers les nuages aux falaises imposantes battues par les vagues du Moana nui ā Hiva (NDT, de l’océan Pacifique), des pitons vertigineux, aux cascades spectaculaires en passant par des vallées à couper le souffle, tels sont les paysages puissants que ces îles offrent généreusement à l’humanité. Il va donc sans dire que nous nous devons de préserver ce patrimoine naturel.

Le peuple marquisien a également établi un lien profond avec son environnement qu’il a appris à exploiter dans tous les aspects de sa vie. Il a construit des habitats monumentaux et a développé des arts uniques, comme en témoignent les différents sites archéologiques et légendaires recensés aux Marquises, tels que les sites de Puamau, ou de Hatiheu.

L’excellence des marquisiens dans l’art du tatouage est de notoriété planétaire. Leur maîtrise de la sculpture sur bois et sur pierre a donné naissance à certains des tiki les plus célèbres du monde polynésien tel que Takaìi du site de Iipona. Les Marquises, c’est aussi ses danses traditionnelles comme la danse de l’oiseau et la danse du cochon, l’étoffe végétale de Fatu Iva, ses chants séculaires et caverneux qui font vibrer les plateformes à l’heure du Matavaa.

Ces éléments de la nature et de la culture marquisienne viennent contribuer à la renommée de tout un peuple, et c’est la raison pour laquelle nous devons apporter notre soutien à la candidature des Marquises au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’archipel des Marquises a aujourd’hui toute la légitimité pour rechercher la reconnaissance mondiale qu’il mérite, car cet archipel incarne parfaitement les valeurs universelles exceptionnelles qui sont recherchées par le Comité du Patrimoine mondial.

Je tiens par cette occasion à rendre hommage à ce long travail entrepris, qui a commencé en 1993 et qui s’est articulé autour de huit étapes majeures. La première étant l’inscription des Marquises sur la liste indicative des biens français en tant que bien culturel en 1996, puis en tant que bien mixte en 2010 suivie de différentes auditions entre 2018 et 2022 pour aboutir au dépôt officiel de la candidature auprès de l’ambassadrice de France à l’UNESCO en janvier 2023.

De nombreux acteurs ont été mobilisés, y compris les services du Pays, ceux de l’État, les élus de la communauté de communes des îles Marquises et également les Marquisiens qui attendent cette reconnaissance depuis plus de 30 ans.

À l’approche de la réponse finale du Comité du patrimoine mondial lors de la 47e session prévue à New Delhi, en Inde, en juillet 2024, il nous revient en tant qu’élus et enfants de ce pays, de réaffirmer notre soutien unanime à la candidature de l’archipel des Marquises au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette étape décisive représente une opportunité majeure pour que le patrimoine remarquable de ces îles soit enfin reconnu à l’échelle internationale.

Donc même si le travail n’a pas été mentionné comme notre maire Benoit Kautai l’a soulevé, n’a pas été soutenu ou mis dans ce rapport, j’aimerais insister sur le fait que le groupe Tavini huiraatira est favorable à cette proposition de résolution.

Merci bien de votre attention. Que l’amour règne.

Le président : Merci bien.

Y a-t-il un autre élu, à part celui que nous venons d’écouter, qui voudrait s’exprimer à ce sujet ? Y a-t-il d’autres intervenants du Tavini huiraatira ?

S’il n’y a pas d’intervenant… Marielle.

Mme Marielle Kohumoetini : Oui, bonjour à tous en cette matinée. Mes salutations aux maires des îles Marquises, à Monsieur le président de l’assemblée, à Monsieur le Président de la Polynésie française, à Madame la vice-présidente ainsi qu’à vous, chers ministres.

Le sujet de ce matin Je vais parler en marquisien, parce que mon message s’adresse aux natifs des Marquises, merci bien. Mon intervention, ce matin, portera sur… s’adresse à toi, cher enfant des Marquises : à toi l’enfant des Marquises qui vit dans l’archipel, ou à toi l’enfant des Marquises qui vit en dehors de notre archipel.

Effectivement, s’agissant de l’inscription des Marquises au patrimoine de l’UNESCO, nous ne sommes pas intervenus pour nous opposer (NDT, vocable en tahitien), non ! Nous ne sommes pas en train de nous opposer (NDT, vocable en marquisien) — merci bien, Félix. Nous venons seulement rassurer les propriétaires desdites terres qui sont sur la liste. J’ai entendu, j’ai ressenti au plus profond de mes entrailles leur clameur et leurs craintes. Si, si, je vous assure la véracité de mes propos. Nous ne sommes pas venus nous opposer.

Je remercie mes collègues représentants et représentantes du groupe Tavini de l’assemblée de Tarahoi, et je remercie Madame la vice-présidente, Éliane. Nous avons tous entendu les plaintes des propriétaires terriens de notre propre sol. Le voyage que nous avons effectué n’avait pour seul but que de fournir des éclaircissements, de venir — oui, je le confirme — les entourer. Par conséquent, je l’affirme à toutes et à tous qui nous observent, qui nous suivent par retransmission que j’ai expédié ce matin le rapport rédigé par mes soins au service compétent de l’UNESCO en France pour soutenir davantage ce projet, pour venir encadrer les propriétaires terriens des îles Marquises.

Nous ne sommes pas venus semer le trouble dans les esprits, non, pas du tout ! Je viens calmer les cœurs de tout le monde, car il y a des propriétaires terriens qui se plaignent et qui ont peur. Nous sommes les représentants, nous avons été élus, il est aussi de notre responsabilité de calmer les esprits. C’est ici que tout se joue ! La terre est sacrée, le sol est sacré. C’est pourquoi j’encourage mes collègues représentants et représentantes de voter favorablement. Et à vous, chers propriétaires terriens, je vous l’affirme en ce jour que j’ai écrit ce rapport pour renforcer davantage le soutien et la protection que nous vous apportons.

Merci bien.

Le président : Merci bien.

Y a-t-il d’autres interventions ? Vous avez trois intervenants. Qui passe en premier ? Une seule intervention, donc.

Mme Maurea Maamaatuaiahutapu : Président ! Président !

M. Édouard Fritch : Président, je vais laisser les Marquisiens discuter entre eux parce que je n’ai rien compris là.

Mme Maurea Maamaatuaiahutapu : Président, pardon, j’ai demandé la parole avant.

Le président : Après, on va ramener, comme cela, on va faire un petit discours.

Mme Maurea Maamaatuaiahutapu : O.K., merci.

Le président : Vas-y !

M. Benoit Kautai : Monsieur le président, oui, merci bien. S’il faut le faire en marquisien, faisons-le en marquisien alors.

Lorsque j’entends l’intervention de Marielle… Celle même qui a causé le retard de notre projet, celle qui a politisé notre affaire concernant l’UNESCO, car il s’agit bien là d’une manœuvre politique, on peut le dire. C’est ce rapport qui le prouve, on n’y trouve rien de ce qui a été accompli auparavant, comme si ce projet n’avait été initié que l’année passée lorsqu’ils sont venus au pouvoir. Alors que ce projet a réclamé 30 années pour inscrire l’archipel des Marquises au patrimoine de l’UNESCO, oui. Ce n’est pas parce que… où était-elle pendant ces 30 ans, nulle part, on ne la trouvait nulle part, elle vient à peine de voir le jour !

Concernant les propriétés foncières, c’est une question qui a été éclaircie, que nous avons éclairci. Nous savons qu’en Polynésie, pour ce qui est des projets, ce n’est pas toute la population qui… Nous en avons été témoins avec la tour des juges, ce n’est pas à 100 %, tous les grands projets. Tous les grands projets ne font jamais l’unanimité, il en est de même pour l’inscription des îles Marquises. Cela a été le cas lorsque l’on a inscrit Taputapuātea, toute la population n’a pas soutenu le projet, mais cela a été acté.

À mon avis, nous nous éparpillons, revenons-en donc au sujet des Marquises. Les propriétaires terriens ont été informés du fait que l’UNESCO n’allait absolument pas s’approprier vos terres, bien sûr que non ! Ces terres sont vos propriétés, elles vous appartiennent. Seulement, l’unique souhait a été de venir protéger ces richesses, ces îles ô combien honorables qui sont les nôtres. Rien ne sera donné à l’UNESCO, cela nous appartient, on n’en fera pas un mauvais usage mais on en prendra soin, au risque que nos enfants s’aperçoivent un jour que la beauté de nos îles aura disparu. C’est pourquoi je disais tantôt à propos de ce rapport qui faisait à l’origine au moins 15 pages avec de nombreux détails… Et maintenant, qu’a-t-on… car tous, c’est… c’est ridicule pour moi le rapport en une page et demie ! Rien n’est mentionné des travaux qui ont été menés les années passées.

Bon, je raccourcis mon intervention et y mets fin maintenant. Merci bien, Monsieur le président.

Le président : Merci bien, je cède maintenant la parole à Maurea.

Mme Maurea Maamaatuaiahutapu : Merci, Monsieur le président.

Bien le bonjour à toutes et à tous. J’adresse mes salutations à ma famille qui vit aux Marquises, à ma famille qui est parmi nous aujourd’hui ainsi qu’à vous, chers maires. J’aimerais aussi saluer les Marquisiens qui vivent sur Tahiti et dans le monde entier. Enfin, je souhaiterais que l’on commémore ensemble notre frère en la personne d’Edgar Kahumoehau Tametona que le Seigneur a rappelé à lui, lui qui a dirigé les groupes traditionnels de Fatu Iva à toutes les festivités du Matavaa dans l’expression des coutumes marquisiennes.

S’agissant du projet de l’inscription des Marquises au patrimoine de l’UNESCO, je comprends les propriétaires terriens. Unissons-nous, visons le même objectif, soit la réussite de ce projet. Pour le bien de ce projet, ayons du respect pour notre archipel. Merci de votre attention.

Je vais m’exprimer maintenant en français. Je suis émue parce que, derrière nous, je tiens à saluer les Marquisiens qui sont présents ici. Parmi eux, j’ai des oncles, même parmi nos maires, j’ai des oncles aussi. Je ne vais pas donner ma position personnelle parce que c’est un dossier qui pose difficulté pour moi, mais je vais suivre le groupe et donc je demande à nos Marquisiens de nous faire confiance. Ne vous inquiétez pas, nous avons le même amour pour nos terres, pour notre peuple, pour nos langues.

Maintenant, je voudrais m’adresser à nos maires. Toutes nos excuses si on n’a pas fait toute une page pour vous remercier, mais en 30 ans — on peut reconnaître quand même le travail que vous avez fait — mais en 30 ans, pourquoi on se retrouve aujourd’hui après 30 ans à devoir rassurer des propriétaires terriens ? Cela veut dire que quelque part, vous avez peut-être manqué de communiquer avec eux. Je m’interroge, chers maires. Je me pose la question. Bien sûr, il y avait d’autres avant vous qui ont porté ce projet, mais 30 ans après, pourquoi les inquiétudes ne sont pas levées ? Et je rejoins tout à fait ma collègue Nicole qui a très bien évoqué toutes les difficultés sur lesquelles, en fait, se questionnent les propriétaires.

Moi, je suis une enfant de Fatu Iva, descendante de la tribu Anainoa, de Iotete certainement, mais peu importe. Si les propriétaires se soulèvent aujourd’hui, c’est parce qu’il y a une raison. Donc de grâce, chers maires, avec tout le respect que j’ai pour vous et toute l’affection que je vous porte et vous le savez puisqu’on se connait depuis longtemps.

Lorsque vous dites à Marielle qu’elle fait de la récupération politique, je ne suis pas d’accord. Là, vous exagérez de dire cela. Elle a porté nos inquiétudes là-bas avec notre vice-présidente, avec notre collègue Teremuura. Cela n’a pas été facile. Tous les jours, je suivais leur mission là-bas. Comment voulez-vous expliquez les choses en six jours, des choses qui n’ont pas été expliquées en 30 ans ? (Applaudissements dans la salle.) Je suis désolée ! (Réaction hors micro de M. Édouard Fritch) Mais Monsieur Édouard Fritch, s’il vous plaît ! Je n’ai pas fini. Oui, mais vous n’avez pas assisté au séminaire sur la déontologie, c’est bien dommage.

Je poursuis donc. Je voudrais juste adresser mes salutations les plus profondes à ma famille marquisienne où qu’elle se trouve. Faites-nous confiance. Nous aimons nos terres, nous aimons notre peuple, nous aimons notre culture, nos traditions et nous ne sommes pas prêts à vendre cela à n’importe qui, vendre cela à qui que ce soit.

Voilà, je vous remercie. (Applaudissements dans la salle.)

Le président : Merci.

Monsieur Fritch.

M. Édouard Fritch : Merci bien, Monsieur le président. Mes salutations à tous pour cette rencontre en cette matinée.

Je voudrais juste commenter ce que vous avez évoqué. Dans la première intervention du Tavini huiraatira, vous faites l’éloge des îles Marquises comme si vous veniez de découvrir la qualité exceptionnelle de cet archipel qui se trouve au nord de notre pays, la Polynésie. Mais je ne comprends pas, pourquoi tarde-t-on de le classer au patrimoine de l’UNESCO ?

J’ai entendu tantôt que les Français seraient derrière… Et que l’UNESCO, c’est l’ONU ; les Nations unies, c’est l’UNESCO. Et je ne pense pas que l’ONU voudrait s’approprier ou prendre les terres des Polynésiens ! C’est nous même qui entretenons le débat. On entendait déjà cela lorsque l’on travaillait sur le projet de Taputapuātea, on entendait déjà que l’UNESCO pourrait voler vos terres ! Mais enfin, pourquoi débattre davantage, c’est une perte de temps !

Je voudrais remercier Madame la vice-présidente d’avoir donné de son temps pour se rendre aux Marquises. Même si, comme elle le dit, c’est un gros couac. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que nous retardons l’affaire et j’espère que, comme elle l’a dit à la radio sur Radio 1, j’espère qu’ils ne sont pas en train d’observer ce qui se déroule ici en Polynésie en ce qui concerne notre projet en rapport avec l’UNESCO. Car ce sont autant de signes qui prouvent que nous sommes divisés sur le sujet des Marquises. L’heure est maintenant très proche où ils prendront une décision au mois de juillet, comme cela a été dit, après 30 ans de travail sur ce projet !

Bien sûr, vous pouvez nous accuser de lenteur. Allez-y, accusez-nous autant que vous le souhaitez ! Mais ce qui m’inquiète, c’est que nous sommes tout près du but. Pourquoi avoir fait cela ? Pourquoi avoir dépensé de l’argent pour une promenade, pour s’occuper d’une tâche qui a déjà été accomplie par des experts il y a des années de cela, après avoir parcouru les Marquises pendant des années ? Et nous voilà encore en train de tourner en rond ! J’espère vraiment qu’ils ne sont pas en train d’observer en ce moment nos mesquineries politiques. Ne me dites pas que vous n’êtes pas en train de jouer un jeu politique ; si, vous l’êtes ! Vous n’avez fait que vous opposer à tout ce que le Tapura huiraatira a entrepris. Vous faites cela depuis le début : ça suffit, on enlève, on démolit et on reconstruit ; on enlève, on démolit et on reconstruit ! Pourquoi en est-on là ?

Allons de l’avant. Nous sommes arrivés au but, franchissons-le. L’on verra par la suite comment nous nous y prendrons. S’il faut nous critiquer, pas de souci, c’est ce que l’on fait ici : on parle et on parle, n’est-ce pas ? Mais pour ce qui est du projet, on n’avance pas. C’est ce qu’il se passe actuellement.

Merci.

Le président : Merci. Tapati, la parole est à vous.

M. Tafai, Mitema Tapati : Bonjour et merci bien. Messieurs les présidents, Monsieur le Président du gouvernement polynésien, chers ministres, bonjour.

Mes salutations à vous, chers maires des Marquises, merci pour cette rencontre en ce jour.

Tout à l’heure, en rentrant, Pascale s’est irritée à mon encontre, et j’ai dit à Pascale : « Il est encore tôt et tu es déjà sur la défensive ! » Elle a certainement passé une mauvaise nuit. Mon souhait est d’apaiser nos cœurs. Certes, vous nous accusez de lenteur. Pourtant, vous avez réussi à patienter 30 ans, mais lorsque l’on vous dit d’attendre trois semaines ou un mois tout au plus, vous vous aigrissez comme un cheval qui n’a pas été dressé. Nous ne sommes aucunement en retard. Cela n’a pris que trois semaines, sinon un mois.

Mais avant tout, je voudrais vous faire part de ma gratitude. Merci de votre courage, de votre ferveur, du cœur que vous avez mis à l’ouvrage quand vous avez plongé dans les profondeurs de l’océan pour en tirer une pleine connaissance du sujet, connaissance que vous avez placée à la vue de tous.

Je voudrais seulement vous partager ma pauvre pensée, puisque nous n’avons pas eu le loisir d’approfondir pleinement le sujet. Mais je dirais tout simplement au maire de Nuku Hiva, lors de notre rencontre à Ua Pou il y a trois semaines, je vous ai dit : « Vous serait-il possible, vous les maires des Marquises, de venir nous éclairer ici-même, nous qui sommes 38 ignares, puisque nous ignorons tout de la connaissance que vous avez puisée pendant 30 ans ? Partagez-en nous une infime partie pour que nous ayons de quoi méditer ; autrement nous lèverions et nous baisserions la main sans comprendre de quoi il est question. Nous qui sommes originaires des Tuamotu, de Raiatea et des Australes, nous lèverions la main dans l’ignorance la plus totale. Vous, vous avez disposé de 30 ans ».

Le maire de Nuku Hiva m’a répondu : « Voyons mon ami, l’affaire est close, on ne peut plus rien y rajouter. D’ailleurs, le dossier est déjà à l’étranger ». L’affaire que l’on est en train de traiter, elle est d’une inutilité ! Le dossier est clos. Charlie m’a dit à Hakahau : « On ne peut plus rien y rajouter ! ». Mais que sommes-nous, comment sommes-nous considérés ? Nous ne valons pas plus que des figurants dans ce lieu, nous n’avons pas le droit de penser ni d’être informés. Nous ne sommes bons qu’à lever la main et à la remettre dans nos poches, et une fois le mois révolu, nous touchons notre indemnité. Je pense que l’heure est venue de changer les choses ici. Si, bien sûr que je suis enchanté de parler de ce sujet, mais qu’en est-il de la majorité ? Le rapport n’est pas l’exclusivité de Marielle, non, il vient de tous ceux qui composent la majorité. (Applaudissements sur les bancs des Tavini.)

Je viens de Poau, tout comme Charly et Teve. Poumaka est notre héros, lui-même qui a vaincu Matahenua.

Ainsi, je voudrais dire à Édouard : Édouard, effectivement, l’objectif n’est pas de retarder — où est-il donc passé ?... C’est ce qu’on appelle une poule mouillée : il reproche au Président du gouvernement polynésien de s’absenter, il reproche au président de l’assemblée de s’absenter, et lorsque l’on souhaite s’adresser à lui… Nous ne sommes pas en train de retarder le projet, cela fait 30 ans que vous étudier le sujet. Nous demandons seulement trois semaines, patientez trois semaines que nous puissions nous informer sur les tenants et aboutissants de ce projet — c’est ce que je viens de dire aux maires. Toutes ces personnes ici ne savent pas de quoi il est question. Nous aurions souhaité, si cela avait été possible, être informés. Ainsi, lorsque nous lèverions la main, nous saurions exactement ce pour quoi nous votons. C’est tout.

Aussi, il ne s’agit pas d’une ruse politique de notre part puisque vous avez déjà décidé qui vous êtes. Par contre, s’il s’agit d’une ruse politique, on se trompe ; et là, je me tourne vers le Tavini huiraatira. Je m’adresse aussi au Tavini huiraatira, si c’est une manœuvre politique, on fait fausse route ! Par contre, si l’objectif est de développer, de bâtir et de sauvegarder les Marquises…

Mon souhait au plus profond de moi, ce n’est pas d’inscrire seulement les Marquises au patrimoine de l’UNESCO, mais tout Māʹohi Nui (NDT, toute la Polynésie française). Par contre, il ne faut pas le faire à compte-goutte. Car prochainement, quelqu’un se présentera et y inscrira le marae Arahurahu ; puis une autre personne viendra y inscrire autre chose, ainsi de suite… Il faut discuter de la culture, du patrimoine et de l’environnement, c’est tout. Surtout, il faut absolument préserver cela des jeux politiques.

Chers maires des Marquises, c’est là mon intervention. Merci bien et recevez mes salutations. (Applaudissements.)

Le président : Merci.

Avez-vous une dernière intervention ? Tepuaraurii.

Mme Tepuaraurii Teriitahi : Merci, Monsieur le président.

Monsieur le président de l’assemblée, Monsieur le Président du gouvernement, Madame la vice-présidente, Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement, chers représentants, mes chers collègues, chers amis du public, nos maires qui sont venus des Marquises, nos téléspectateurs qui nous suivent, l’ensemble du public, bonjour.

Alors, je voulais réagir parce que plus je nous entends là, au sein de cet hémicycle, plus je suis dépitée parce que je ne sais pas si on se rend compte de ce qu’on est en train de faire : on assiste à des joutes verbales, on assiste à des règlements de compte… Alors, évidemment on ne va pas tomber d’accord. Ce que vous considérez comme une perte de temps de 30 ans, moi je vais dire que, au contraire, je suis contente que cela ait mis 30 ans. Parce que cela veut dire qu’on est allé doucement, qu’on n’a pas imposé les choses, que les choses se sont construites avec le temps.

Après, on rappelle la référence à la déontologie. La déontologie nous parle de l’intérêt général qui doit primer avant l’intérêt individuel. Et effectivement cela a été dit, on ne pourra pas avoir 100 % d’adhésion, mais on essaye effectivement d’expliquer et de fédérer, mais jamais on arrivera à avoir 100 %. C’est comme nous, on peut discuter, vous avez une idéologie, j’ai la mienne, on ne va jamais arriver à tomber d’accord. Mais en tout cas on en parle, on essaye d’argumenter. Mais tomber 100 % d’accord, on ne va pas y arriver. Donc, le fait d’avoir pris le temps, c’est quand même un signe effectivement qu’on a pris le temps.

Mais, quand je dis « se rend-t-on compte de ce qu’on est en train de faire », finalement pourquoi est-on est dans cette situation ? Il faut ramener les choses à l’origine, je pense. À un moment donné, on a proposé cette résolution, vous nous avez soumis cette résolution. Finalement, avant de soumettre cette résolution, n’auriez-vous pas pu alors faire ce voyage aux Marquises pour consolider et avoir l’avis des uns et des autres ? Non.

Qu’est-ce qui a mis le trouble et qui nous amène aujourd’hui à montrer le plus visage qu’on peut montrer à l’UNESCO ? C’est parce que la résolution est passée en commission ; en commission, on a l’unanimité, il n’y a aucun problème ; et finalement on arrive en séance et en séance, on nous dit : « Ah tout à coup, on retire ! Parce que tout à coup, on vient de découvrir qu’on veut faire une mission aux Marquises pour consolider. » C’est là que le trouble est venu. On ne serait pas en train de se chamailler comme cela et de finalement jeter une ombre sur ce dossier qui devrait effectivement avoir notre adhésion à tous.

Là, finalement, comme le président Fritch vient de dire, on est tout près du but. Les 30 années qu’on a mis, là, depuis le début que l’idée a germé, le vrai travail a commencé il y a 20 ans, tous les autres qui présentent leur dossier ont le même temps. Mais l’UNESCO, finalement, quand ils vont voir les différents dossiers, ils vont se rendre compte que le nôtre finalement « eh bien, oh lala, il n’est peut-être pas aussi propre que cela parce qu’il n’a pas une adhésion franche », à cause de ce temps qu’on est en train de perdre à débattre. Donc effectivement, parfois, cela se joue à peu de chose près. Mais peut-être qu’on va louper notre inscription à cause de notre comportement ici aujourd’hui, et cela, c’est regrettable !... Cela est regrettable. Parce qu’effectivement, au bout du compte, finalement là, cela fait quoi ? Cela fait une heure qu’on débat, une heure qu’on se chamaille, mais finalement on va tous voter pour. Ah bien super ! Voilà. Mais que va-t-il rester auprès de l’UNESCO ? C’est que pendant une heure — et plus, parce qu’il faut rappeler ce qui s’est passé la dernière fois et tout ce qu’il y a eu entre les deux —, ils n’étaient pas d’accord. Donc finalement, c’est peut-être l’élément qui va faire qu’on ne va pas retenir l’inscription.

Enfin, je souhaite que non parce que je souhaite que ce travail, qui a été porté par tous et qui aujourd’hui est porté par vous également, aboutisse positivement. Parce que c’est vrai que c’est bon pas seulement pour les Marquises, mais c’est bon pour l’ensemble de notre pays, la Polynésie. Enfin, au nom — je ne sais pas — de la raison, mais à un moment donné, passons au vote, soutenons et montrons la meilleure image, mettons tous les atouts pour que ce dossier aboutisse enfin.

Merci.

Le président : Bien. Il n’y a plus d’intervention au niveau du Tavini, c’est bon ?

Vous, vous avez épuisé votre temps de parole.

Oui, Niva.

Mme Pauline Niva : Bonjour à toutes et à tous, chers ministres, cher public et internautes, chers élus, que cette journée soit bonne et que nos projets de la journée réussissent.

Dans mon intervention, effectivement, j’aborderai le déplacement de notre vice-présidente que je félicite grandement. Je comparerais ce déplacement au vaccin. Lorsque l’on se fait vacciner une première fois, il est requis de faire une deuxième piqûre, puis une troisième, puis une quatrième pour renforcer notre immunité afin de ne pas tomber malade — n’est-ce pas ? —, même si nous avons déjà été vacciné il y a 30 ans. Prenez par exemple le vaccin contre le tétanos que nous avons reçu il y a 30 ans, il nous a fallu le renouveler pour renforcer nos défenses immunitaires afin de ne pas l’attraper.

Ce qui a été accompli, je souhaiterais que ce soit rajouté au rapport qu’a montré Monsieur le maire Benoit Kautai. Si celui-ci fait 99 pages, rajoutez-y la page de la vice-présidente, l’on atteindra alors les 100 pages. Et qui sait si cela ne contribuera pas au succès du projet au mois de juin.

J’aimerais maintenant aborder brièvement un deuxième point. Édouard Fritch mentionnait tantôt que l’UNESCO est une filière de l’ONU. Tout à fait, nous avons inscrit Māʹohi Nui (NDT, la Polynésie française) à l’ONU, et nous sommes en train d’inscrire notre culture au patrimoine de l’UNESCO. Je lance donc cette invitation à tous : soutenons tous ce que nous entreprenons avec l’ONU puisque nous sommes en train de soutenir pleinement l’UNESCO.

Merci et recevez mes salutations.

Le président : Voilà. Une dernière intervention, Frangélica.

Mme Frangélica Bourgeois-Tarahu : Merci, Monsieur le président.

Je voudrais rebondir sur un point dans l’intervention de notre collègue Cathy Puchon. À entendre son discours, il semblerait qu’elle n’en est pas l’auteur, une tierce personne a sans doute rédigé son intervention. Or, lorsque je me suis exprimée, ce sont mes pensées que j’ai évoquées. Sachez que j’ai aussi un lien d’attache avec Ua Pou puisque je descends de la famille Pautu. Mon grand-père, mon ancêtre est décédé à Ua Pou, il est d’origine espagnol. Je remercie le président du comité du tourisme d’avoir donné, ce n’est évidemment pas… étonnant. Et d’un.

Dans l’intervention de notre collègue Cathy Puchon, à l’entendre, on a l’impression que nous, les membres du Tavini huiraatira, sommes des enfants. Oui, dans votre intervention, vous nous avez pris pour des enfants, mais soit. Car ce qui vous différencie de nous, c’est que nous avons des touristes ; et aussitôt que Madame la vice-présidente nous appelle au rassemblement, nous nous exécutons. Et nous avons aussi du respect pour notre collègue Marielle, la seule représentante des Marquises, qui nous a informé que certains parmi la population des Marquises sont encore inquiets. C’est ce que nous avons fait, mais ne venez pas nous prendre pour des enfants.

C’est tout ce que j’ai à dire. Cependant, renforçant notre détermination comme Pauline l’a dit, comme Tepuaraurii l’a dit, et soyons unis dans ce projet.

Merci de votre intervention, mes salutations.

Le président : Bien, nous allons ramener la parole au gouvernement.

Mme Lana Tetuanui : Il nous reste 3 minutes.

Le président : Non, il n’y a plus de minute qui reste, mais vous avez dépassé de 3 minutes effectivement.

M. Édouard Fritch, hors micro : Ne nous quittez pas !

Le président : Je me fais remplacer au perchoir. (Réactions sur les bancs du groupe Tapura huiraatira.)

M. Édouard Fritch, hors micro : Tu viens de rentrer, là !

(Présidence de M. Bruno Flores, deuxième vice-président de l’assemblée de la Polynésie française.)

M. Moetai Brotherson : Bonjour, mes salutations à tous en ce jour.

Je ne pensais pas que l’on serait là ce matin à se chamailler. On est tous d’accord, on va tous voter cette résolution et on trouve encore le moyen de se chamailler, c’est extraordinaire ! Moi, je ne suis pas venu pour polémiquer.

Je suis venu pour remercier, remercier tous ceux qui ont travaillé sur ce dossier et ils sont nombreux, tellement nombreux que s’il fallait tous les citer, on passerait la journée. Donc, je suis venu pour remercier tous ceux qui ont travaillé sur ce dossier depuis 30 ans — cela a été dit. Je suis venu pour remercie, non pas… avec tout le respect que j’ai pour vous, on n’est pas là pour faire plaisir aux six maires. Ce n’est pas cela l’objet de cette réinscription et ce n’est pas cela l’objet de cette assemblée ou ce n’est pas cela l’objet du gouvernement. On est là pour répondre aux aspirations des Marquisiens, de ces jeunes et moins jeunes qu’on a vus danser, chanter, embrasser leur culture avec tant de passion au Matavaa et même en dehors du Matavaa. C’est pour eux qu’on est là aujourd’hui, donc la polémique…

Vous savez, je pense que s’il y a des gens de l’UNESCO qui regardent nos débats, ce qu’ils retiendront — en tout cas moi, c’est ce que je veux retenir de ce début de séance —, ce n’est pas la polémique. C’est qu’au travers de ces discussions qu’on a, c’est l’amour, l’amour viscéral qui est le nôtre pour notre terre, (Applaudissements sur quelques bancs du groupe Tavini huiraatira.) parce que d’un bord à l’autre dans cet hémicycle, si nous n’aimions pas notre terre, nous n’aurions pas ces débats passionnés.

Donc aujourd’hui, voilà, disons merci à tous ceux qui ont travaillé. Disons merci aussi à ceux qui ont douté et qui doutent encore parce que le doute est salutaire. Sans le doute, on est pétri de certitude et on avance sans se poser des questions, c’est là que c’est dangereux.

Merci à Marielle, merci à la vice-présidente, merci à Teremu. Elles sont allées aux Marquises pour essayer de convaincre les derniers non convaincus, c’est pour cela qu’il n’y a pas eu 2 000 personnes, 12 000 personnes, que sais-je. Ceux qui sont venus, c’est peut-être ceux qui n’étaient pas allés aux 52 réunions qui avaient été menées précédemment. Mais peu importe, aujourd’hui on est là et je pense qu’il y aura l’unanimité sur ce soutien.

Le gouvernement, lui n’a pas hésité. Mais cela ne veut pas dire que l’assemblée, dans cette hésitation qui finalement ne changera rien au calendrier — le dossier sera examiné les 25, 26 à New Dehli, quels que soient nos débats —, ce qui sera retenu de nos débats, c’est que nous aimons tous notre terre, que les Marquisiens aiment leur terre, qu’ils sont un peuple fier et amoureux de leur culture. C’est cela que je veux retenir.

Donc oui, on vous invite évidemment à tous voter pour cette résolution. On aurait pu la voter avant, on la vote aujourd’hui, il faut retenir ça. Le Tavini huiraatira, je crois — mais notre vice-présidente nous le confirmera —, avait déjà en 2009 apporté son soutien à cette initiative. Donc, ce n’est pas quelque chose de nouveau.

Et puis je voudrais m’adresser également aux propriétaires terriens qui sont représentés aujourd’hui, à ces Marquisiens qui ont encore des inquiétudes : venez nous voir, venez à notre rencontre, venez à la rencontre de vos représentants, et ensemble, nous trouverons les moyens de vous rassurer.

Voilà. Merci bien.

Le président : Madame la vice-présidente.

Mme Éliane Tevahitua : Merci, Monsieur le président. Bonjour aux élus du peuple, bonjour au public marquisien présent dans cet hémicycle, et bonjour également aux internautes, aux journalistes qui nous suivent actuellement.

Alors, mon intervention sera objective, factuelle et rationnelle. Donc, je vais m’efforcer de répondre aux différentes questions qui ont été posées.

D’abord, les interrogations de Madame la représentante Nicole Sanquer qui m’interrogeait sur les contraintes liées au classement, qui s’interrogeait également sur les zonages qui ont été effectués. Et en même temps, cela me permettra de rassurer les propriétaires fonciers présents dans la salle. Alors les contraintes liées au classement, ce sont les contraintes tout simplement liées à nos codes de l’aménagement et de l’environnement. Il faut bien comprendre que l’UNESCO n’apporte pas une réglementation à imposer dans notre Pays. La réglementation qui s’applique à l’intérieur de la Polynésie, ce sont nos codes polynésiens de l’aménagement, de l’environnement, ce sont nos PGA et nos PPR quand ils existent dans une île. C’est cette réglementation qui s’applique. L’UNESCO ne vient pas pour exproprier les terres. Les propriétaires fonciers restent propriétaires de leurs terres. Voilà.

Pour ce qui concerne les zonages, vous citiez le cas de Tahuata où deux familles apparemment ont été épargnées. La réponse est toute simple — c’est cette réponse-là que j’ai apportée lorsque nous nous sommes réunis justement à Tahuata, grâce justement à l’obligeance de Monsieur le maire Félix qui nous a prêté une salle —, j’ai tout simplement répondu qu’au niveau de Tahuata, le zonage des vallées qui a été effectué, a été fait par les experts qui ont été envoyés par l’UNESCO ; et que les deux vallées dont vous parlez qui n’ont pas été retenues, tout simplement c’est parce que la végétation primaire qui existe a été dégradée et que c’était un endroit qui était hyper fréquenté. Donc, ils n’ont pas retenu ces deux vallées justement en raison de l’état de dégradation de la flore, tout simplement.

Pour répondre à Monsieur le maire Benoit qui se plaignait du fait que dans la résolution qui émane de l’assemblée, il n’ait pas été fait mention du travail effectué durant 30 ans. Je voudrais pondérer vos propos, je pourrais aussi remarquer que l’arrêté qui a été pris le 4 septembre 2009 par le Président Oscar Temaru ne figure pas non plus dans le rapport de présentation. Et dans cet arrêté du 4 septembre 2009, justement le Président Temaru portait création de différents comités pour les communes de Fatu Iva, Hiva Oa, Nuku Hiva, Tahuata, Ua Huka et Ua Pou dans le cadre de la candidature des Marquises à l’UNESCO. Et d’ailleurs à cette occasion, le Président affirmait devant un parterre de journalistes que c’était tout l’archipel des îles Marquises qu’il fallait demander de classer par l’UNESCO. Voilà, en réponse à Monsieur le maire Benoit.

Pour en venir à l’intervention de Madame Cathy Puchon. De votre intervention, Madame, je ne retiendrai que les roses, je vous laisse les épines. Merci de constater ma capacité surhumaine à faire six îles en six jours. Pourquoi ? Cela montre ma conviction à défendre ce dossier. Et au total, c’est vrai, nous avons rencontré 200 propriétaires terriens. 200 propriétaires sur 8 000 habitants des îles Marquises, cela ne fait pas grand-chose. Mais c’était 200 propriétaires qui étaient récalcitrants, qui étaient hésitants, qui se posaient encore des questions. Et j’estime qu’au cours de la mission que nous avons menée avec les représentantes, Madame Marielle Kohumoetini ainsi que Madame Teremuura Kohumoetini, avoir apporté toutes les informations rationnelles et objectives pour répondre à leur inquiétude.

Pour ce qui concerne Madame Marielle Kohumoetini. Je tenais à vous remercier, même si cela n’a pas été évident, pour cette mission. Ce fut une belle mission où nous sommes allés à la rencontre des Marquisiens. C’est vrai, ils ne sont que 200 ; mais si on a pu réussir à persuader ces 200 propriétaires terriens, eh bien c’est déjà un grand pas. Et comme je l’ai toujours exprimé lors de nos réunions d’information, nous sommes en démocratie. Donc, on n’est pas dans un pays dictatorial où il est demandé l’unanimité, c’est la majorité qui décide. Et je pense que les personnes qui étaient présentes à nos réunions ont bien entendu le message et aussi retenu qu’ils n’allaient pas être expropriés de leur terre, parce que c’était leur grande inquiétude. Et donc, merci à ces héroïnes, Marielle et Teremuura, pour cette très belle mission.

Et enfin, j’en viens à l’intervention de Tafai comme quoi il aurait fallu classer l’ensemble du territoire de Mā′ohi Nui (NDT, la Polynésie française)Moi, je suis d’accord avec ce que tu dis. C’est d’ailleurs ce que j’ai exprimé auprès de Madame Rachida Dati lors de ma mission en France, que c’était en fait tout notre pays qu’il fallait classer et même tous les états insulaires à l’intérieur du Pacifique, mais commençons déjà par notre propre pays.

Voilà, quelques réponses amenées aux interrogations des élus. (Applaudissements dans la salle.)

Le président : Merci au gouvernement.

Maintenant, nous allons passer à l’examen de la résolution. La discussion est ouverte.

Nicole, et après Oscar.

Mme Nicole Sanquer : Merci, président.

Madame la vice-présidente, merci pour toutes vos précisions. Par contre, il y a un engagement que j’avais demandé, c’est l’accompagnement financier parce qu’on voit aujourd’hui avec Taputapuatea qu’il y a quand même de grosses sommes qui sont engagées et, là, j’aimerais que le gouvernement s’engage à accompagner financièrement ce projet et aussi bien une fois que ce sera classé.

Merci.

Le président : Merci, Nicole.

Monsieur le maire Oscar.

M. Oscar, Manutahi Temaru : Mes salutations à toutes et à tous réunis en cette matinée. Cher gouvernement de notre pays, Mesdames et Messieurs les ministres, à nous chers membres élus du peuple, Mesdames et Messieurs les maires (NDT, des Marquises), à nos amis des Marquises, recevez mes salutations.

Je voudrais m’adresser à notre pasteur Tapati : lorsque vous faites notre prière du matin, remerciez le Seigneur pour avoir créé ce magnifique pays qu’est Mā′ohi Nui (NDT, la Polynésie française). Il n’y a pas que les Marquises, les Australes, les Tuamotu, les Gambier, les Îles sous-le-vent, les Îles-du-vent puisque notre pays fait 5 millions de kilomètres carrés, c'est-à-dire 15 fois la superficie de la France. De plus, la décision qui a été prise au sein de l’assemblée générale des Nations unies le 17 mai 2013 précise bien que nous sommes pleinement souverains sur notre terre et sommes propriétaires de toutes les ressources également présentes dans notre pays — alors que d’autres disent que ces ressources appartiennent à la France.

Où étiez-vous donc ? Lorsque notre pays a été réinscrit, vous étiez la première personne que j’étais venue rencontrer, Monsieur Fritch — vous vous en souvenez ? — pour vous annoncer cette merveilleuse nouvelle : notre terre-mère (NDT, pays) est désormais entre nos mains. Vous n’y avez pas prêté attention.

Le 17 mai 2013, que s’est-il passé ? La première chose qui a été faite par leur gouvernance, celle de du Président Flosse, fut d’envoyer un courrier à New-York pour arrêter cette réinscription afin qu’elle n’ait pas lieu. La France n’a pas réussi à arrêter cela. Sur les 993 pays, il y en avait 989 ! Vous entendez cela ? 989 pays ! Cela fait combien de milliards de personnes nous soutiennent ?! L’État français compte sur vous ! Elle compte sur vous !

Chers amis, l’on ne doit pas vendre notre patrie ! Non ! Ni l’argent ni l’or ne peuvent acheter ce pays qu’est le nôtre ! C’est le combat mené par l’ensemble des pays de ce monde ! Tout peuple digne de ce nom peuple, qu’il soit libre. C’est cela notre combat ! Que ce soit les Marquises, les Tuamotu et les Gambier, les Îles sous-le-vent et l’ensemble de Mā′ohi Nui (NDT, la Polynésie française), cela nous concerne tous ! Pour les générations futures, si l’on continue à fonctionner comme aujourd’hui, on n’y arrivera pas ! Vous avez essayé depuis plus de 40 ans maintenant et cela n’a pas fonctionné ! Cela n’a pas fonctionné ! Mā′ohi Nui (NDT, la Polynésie française) est un territoire immense. L’on ne peut rien y faire. Un proverbe disait ceci : « il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et il n’est pire sourd que celui que ne veut pas entendre ».

Merci de votre attention. Mes salutations. (Applaudissements dans la salle.)

Le président : Merci.

Fritch.

M. Édouard Fritch : Merci bien, Monsieur le président.

Je voudrais vraiment remercier le président du Tavini huiraatira, Monsieur Oscar Temaru, pour son intervention. Effectivement, il m’avait contacté pour m’annoncer que votre projet d’inscrire Mā′ohi Nui, enfin pas Mā′ohi Nui mais la Polynésie française sur la liste des pays à décoloniser avait réussi. On me l’avait annoncé de cette manière-là.

Mais, je voudrais dire à notre président : « ne dites pas que je n’ai pas prêté attention à vos demandes ». Eh, qui vous a donné la parcelle qui vous a permis d’y poser vos parpaings afin que l’on sache que c’est bien ici que cela s’est produit ? Si cela avait été un autre gouvernement que le mien, je n’aurai pas pu considérer que la place de Outumaoro — enfin non pas Outumaoro — Outuaraea ait été le lieu exact où ces faits, que vous évoquiez, se sont déroulés. Mais enfin, c’est parce que je vous apprécie ! Ne dites donc pas que je ne vous ai pas prêté attention ! Je ne vous ai pas traité autrement car nous sommes pareils, nous sommes des enfants de Dieu ! De plus, avec tous les projets qui ont été fait pour Faa’a, je ne peux pas accepter vos propos disant que je n’ai pas prêté attention à vos demandes.

Maintenant, concernant ces milliards (NDT, d’individus) qui nous observent, ces milliards d’individus n’en ont que faire de nous ! Nous partageons le même point de vue et je vous l’ai déjà dit ici. La seule chose qui oppose nos visions respectives, ce sont les moyens qui permettront de mettre en œuvre nos projets. N’est-ce pas ? Vous avez déjà parlé ici de l’allégorie du sein : il faudra téter au fur et à mesure ce « sein » afin que nos projets se réalisent car c’est cela qui est attendu. N’est-ce pas ? Et c’est exactement ce que fait votre gouvernement ! Arrêtez de nous pointer du doigt car les vôtres sont également très proches de la France. D’ailleurs, je ne peux pas les blâmer pour cela car, à l’heure actuelle, nous ne sommes pas encore sortis (NDT, de la France). « Prenez donc ce sein et tétez le tout doucement » vous nous disiez alors. Cet enseignement fut aussi le vôtre (NDT, à l’adresse de M. Oscar Temaru) et celui du « vieux (NDT, allusion à M. Gaston Flosse « Vieux lion ») » — n’est-ce pas ? — dont vous parliez précédemment.

Et notre position sera également la même s’agissant de ce projet pour les Marquises. N’est-ce pas ? Il est vrai que, de l’autre côté, certains parlent de « ce serait bien que ce soit le pays en entier » … Chers collègues, c’est impossible ! Ne nous lançons pas dans des projets irréalisables ! Prenons notre temps : pour Taputapuatea, c’est fait ; aujourd’hui, il s’agit des Marquises, et demain… je ne sais pas pour qui vous demanderez une… — De qui ? (Un représentant, hors micro : Faa’a !) — Oui, peut-être pour Faa’a. L’on pourrait inscrire également Faa’a à l’UNESCO. Pourquoi ce ne serait pas possible ? Pourquoi pas ? Mais, prenez les nôtres et on va soutenir sans problème. C’est comme aujourd’hui, nous allons soutenir parce que l’on souhaite être unis concernant l’avenir des îles Marquises. Et donc, même s’il y a eu des débats, on n’a pas le choix, c’est ainsi. Nous sommes en démocratie et il est nécessaire d’en débattre.

Et donc, merci bien, Monsieur le président (NDT, à l’adresse de Monsieur Oscar Temaru), nous aurons l’occasion de nous revoir encore — n’est-ce pas ? — pour examiner d’autres sujets essentiels pour notre pays.

Le président : Merci.

On va passer à l’amendement, maintenant. J’invite Teremuura.

Mme Teremuura Kohumoetini-Rurua : Merci, Monsieur le président.

Il est proposé de modifier la proposition de résolution comme suit :

« Conformément aux compétences dévolues à la Polynésie française et dans le respect de l’unité et de l’intégrité du territoire polynésien, l’assemblée de la Polynésie française apporte son soutien total à la candidature du bien mixte en série « Te Henua Enata – les îles Marquises » en vue de son classement sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

La présente résolution sera publiée au Journal officiel de la Polynésie française et transmise, accompagnée de son rapport de présentation, au haut-commissaire de la République en Polynésie française, au Président de la Polynésie française, aux présidents de l’assemblée nationale et du sénat et aux parlementaires de la Polynésie française. »

Exposé sommaire : Le classement des sites à valeur universelle exceptionnelle de « Te Henua Enata – les îles Marquises » sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO honore l’ensemble de la Polynésie française, dans toute son unité. Il s’intègre aux politiques patrimoniales, touristiques et environnementales de la Polynésie française, dont les compétences dans ces domaines lui sont attribuées par la loi organique statutaire de 2024. Par son impact et sa notoriété, il renforce la visibilité mondiale de notre collectivité et ouvre une nouvelle page de ses politiques de développement.

Le président : Merci à Madame la rapporteure Teremuura.

Le débat est ouvert.

Madame Frebault.

Mme Joëlle Frebault : Merci bien, Monsieur le vice-président. Monsieur le président de l’assemblée, Monsieur le Président du Pays, Mesdames et Messieurs les ministres, Monsieur le président et maire de Faa’a Oscar, Monsieur le député, à toutes et à tous réunis ici aujourd’hui, à nos maires des îles Marquises, à celles et ceux qui nous suivent ce matin, mes salutations à toutes et à tous en cette séance.

Moi, j’ai une petite question. Est-il nécessaire encore de mettre un amendement à cette proposition de résolution, ce matin ? On en a tant discuté depuis deux heures. J’aimerais savoir quelle sera la plus-value de cet amendement ? Et est-ce que cela ne fera pas de l’ombre encore au dossier ? N’y aura-t-il pas d’incidence sur ce dossier qui passe très bientôt en commission à New Delhi le 26 juillet ? Je me pose des questions.

Merci.

Le président : Merci.

Président Tony.

M. Antony Géros : Oui, merci bien pour cette occasion qui nous ait donné de nous réunir. Chers maires et collègues au sein de l’assemblée, mes salutations une nouvelle fois à toutes et à tous.

Une réponse solide pourra vraiment être apportée par les députés ainsi que les sénateurs car il y a de cela trois semaines maintenant, un courrier provenant du Sénat nous a été transmis me demandant une audience par visioconférence. Puis, plusieurs semaines après, c’est l’Assemblée nationale cette fois-là qui me demandait s’ils pouvaient me poser des questions sur un certain nombre de sujets.

Aujourd’hui, l’État français envisage de faire adopter leur Code général de la propriété des personnes publiques. Je suis tombé des nues lors de nos investigations, c'est-à-dire lorsque nous avons examiné dans le détail cette décision, car l’État français souhaiterait revoir certaines de nos compétences, qu’il s’agisse de la culture ou de la reconnaissance de la propriété des lieux où nous faisons vivre ou célébrons cette culture. Nous sommes tombés des nues et avons demandé à notre sénatrice et à nos députés de déposer des amendements disant qu’il fallait retirer cela et que nous ne voulions pas que l’État français reprenne ces compétences, mais cela n’a pas été accepté.

Et donc, concernant la présente décision, nous sommes bien conscients que cela n’est pas de notre ressort. Nous, nous proposons un projet, mais la décision, elle, revient au président de la République, et c’est lui qui a la compétence pour soumettre cette décision au sein de l’Assemblée nationale et du Sénat, c'est-à-dire au Parlement français.

Nous avons voulu lui faire comprendre qu’il fallait faire attention. Cette décision prise par nos soins a été prise en union au sein du territoire polynésien, et non pas seulement selon la vision des îles Marquises, non, mais bien en union. Dès qu’il (NDT, l’État français) pensera de la sorte — et nous l’espérons —, peut-être qu’il comprendra mieux notre souhait de ne plus empiéter sur les compétences qu’ils nous ont octroyées.

C’est la différence entre la Nouvelle-Calédonie et nous (NDT, la Polynésie française). En ce qui nous concerne, ils peuvent nous reprendre les compétences qu’ils nous octroient, alors qu’en Nouvelle-Calédonie, cela ne fonctionne pas ainsi. Il faut saisir le Parlement, c'est-à-dire l’Assemblée nationale et le Sénat pour faire cela. C’est d’ailleurs pour cela que nous restons vigilants et que nous avons décidé d’amender. Cet amendement ne remet pas en question l’étendue de notre décision, mais envoie un signal à l’État français disant qu’il faut faire attention : cette décision que nous soutenons se veut aussi être une demande quant au respect qu’ils nous doivent.

Merci. (Applaudissements dans la salle.)

Le président : Merci, président.

Madame Lana.

Mme Lana Tetuanui : Merci bien, Monsieur le président. Tu peux aussi préciser Madame Lana Tetuanui parce que, quand tu m’appelles, c’est un jeu d’enfant.

Par la grâce de Dieu, bien le bonjour en cette matinée. À notre Président, Mesdames et Messieurs les ministres, à notre population, Mesdames et Messieurs les élus de notre pays, à nos maires des îles Marquises, à toutes et à tous, bien le bonjour.

Dommage que j’aie raté un peu le début du film là ! Un film que l’on avait tenté de projeter en première — je pense et si mes souvenirs sont bons — il y a à peine trois ou quatre semaines, je pense. C’est toujours le même film, toujours le même intitulé. Là, on revient… On revient… En fin de compte, on n’a rien de nouveau aujourd’hui à part peut-être la fin du scénario où on veut rajouter une petite ligne écrite en bleu, bleu turquoise parce que c’est en fin de compte la réalité de ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui. La France dirait : « tout ça pour ça ! ». Heureusement que le ridicule ne tue pas parfois !

Je félicite notre vice-présidente et elle a bien fait de répondre puisque le premier exemple concret d’un classement de site au patrimoine de l’UNESCO ne se situe que sur la plus belle île de la Polynésie française qui s’appelle Raiatea à Opoa et Dieu sait qu’il y a eu toutes les polémiques puériles que j’ai pu entendre au début de l’aventure Taputapuātea.

Je vous confirme que personne n’a été chassée ou privée de leurs terres comme l’insinuaient certaines accusations d’alors ! Les propriétaires terriens sont toujours propriétaires de leurs terres situées tout autour de notre marae. De ce fait, je remercie vraiment Madame la vice-présidente d’avoir confirmé ce point. Cela est important car l’autre partie cherche à politiser cela ! « Si vous donnez votre accord ou acceptez, vous perdrez vos terres et vous ne disposerez plus des ressources sur terre et en mer » alors que la compétence — et merci bien Madame la vice-présidente — nous revient.

J’ai bien écouté notre Président sur l’attachement profond du Polynésien à sa terre, et c’est vrai. J’espère que c’est bien le cas depuis que vous êtes Président car, sauf erreur de ma part, vous avez donné des autorisations afin qu’ « eux autres (NDT, étrangers) », oui « eux autres », puissent acheter une parcelle de terre à Teahupoo peut-être et un autre sur Papeete peut-être, sauf si la publication au journal officiel du gouvernement a fait une erreur. Il y a les paroles et il y a les actes qui ne coincident pas. Ils ne coincident pas.

On n’est pas là pour faire plaisir aux maires marquisiens, bien sûr. Nous répondons à une demande de tous les Marquisiens.

Mais, moi-même, je vous ai posé la question : pourquoi le retrait de ce dossier en bonne et due forme, bien bouclé, il n’y a pas plus tard que trois semaines ? Mais, en fin de compte, on a tous appris, après, — il n’y a pas besoin d’aller sur Facebook, les langues se sont déliées après — qu’en fin de compte, c’était pour faire plaisir à Madame Marielle Kohumoetini ! On a regardé votre mission depuis Paris, on vous a suivi de très près. Peut-être que vous aviez raison sur le coup, il y a quatre semaines ici ! On n’est pas dupes non plus ! Il y avait peut-être 200 personnes au total de la mission, mais ce sont tous ceux qui ont soutenu le Tavini qui étaient venus à votre rencontre. C’est cela la réalité ! C’est cela la réalité !

Pour en revenir à la résolution, et comme notre président de l’assemblée, Monsieur Antony Géros, l’a dit précédemment, il est vrai que l’on nous a interrogé, en pleine campagne politique au moins d’avril l’année dernière, sur un projet de décret — et non une loi — dans lequel l’État français souhaitait apporter des précisions sur son domaine public maritime et s’interrogeait sur — comment dire ? — les biens du patrimoine culturel. La France n’a pas repris notre compétence ! Cela est bien claire dans notre statut : cette compétence nous appartient. Par contre, il est vrai que s’agissant de la question portant sur les terres immergées dont la France serait propriétaire… Il n’y a pas de souci pour cette Polynésienne-ci (NDT, parlant d’elle-même) car j’ai interrogé ces métropolitains : « Montrez-moi un peu où se trouve votre domaine maritime public en Polynésie ? » Et si l’on découvre toutefois un marae (NDT, plate-forme en pierres, lieu de culte ancien, associé souvent à des cérémonies à caractère social ou politique) dans ce domaine maritime, qui serait alors compétent ? C’est la question qui a été posée par notre président de l’assemblée au Sénat et peut-être aussi à nos députés. Notre position en France a été très claire et nous avons confirmé ceci : qu’il s’agisse du domaine maritime ou bien des biens présents dans le domaine maritime, ce pays nous appartient et donc cette compétence nous revient, respectez donc cela. Notre voix fut celle-ci et notamment de cette Polynésienne-ci (NDT, parlant d’elle-même) ! Cette Polynésienne-ci, à la peau bien foncée.

C’est pour rejoindre, président, c’est pour rejoindre l’interrogation de notre maire de Hiva Oa, la pertinence de cet amendement. Il ne faut pas qu’on ait peur de notre ombre. J’ai l’impression qu’on a peur de notre ombre là ! Je pense que la délibération est bien inscrite. Rajouter cet amendement, je ne vois pas la pertinence de venir rajouter. Si c’est pour conforter notre position, peut-être, mais je me pose aussi la question. Je ne vais pas dans le sens de rejeter. S’il faut le voter à l’unanimité, on le votera, mais je ne vois pas pourquoi on va venir conforter une chose pour laquelle on sait à 2000 % que c’est nous, ce sont nos compétences en parlant de culture et de patrimoine. C’est dans notre statut d’autonomie.

Voilà, Monsieur le président. Merci bien.

Le président : Merci, Madame Tetuanui.

Tapati.

M. Tafai, Mitema Tapati : Nos travaux avancent puis reculent.

Monsieur le président, avançons dans nos travaux. Même si l’on étale nos échanges, ce projet de résolution sera adopté de toute manière. C’est bon, le temps des discussions est amplement suffisant. Il faut faire voter l’amendement ; après, s’il est adopté, c’est adopté.

Voilà, c’est tout.

Le président : Merci.

Tematai.

M. Tematai Le Gayic : Merci bien, Monsieur le président. Monsieur le président de l’assemblée qui nous reçoit ce matin, bonjour. Monsieur le Président du gouvernement polynésien, Madame la vice-présidente, cher gouvernement polynésien, Monsieur le président fondateur, Messieurs les anciens Présidents de nos pays, Madame la sénatrice, Mesdames et Messieurs les membres élus par le peuple, aux six maires (NDT, des Marquises), à toutes et à tous réunis ici, bonjour.

Je voudrais tout d’abord apporter mon soutien à notre gouvernement polynésien concernant le travail qui a été réalisé vis-à-vis de ce projet de résolution portant sur l’inscription de Te Henua Enata- les îles Marquises à l’UNESCO. Je suis un des élus qui, le mois dernier, a demandé à notre vice-présidente de reporter. La raison : faire en sorte que la population polynésienne qui vit aux Marquises soit unie sur ce projet.  

Je vais donner un exemple : il y a deux mois maintenant, avec une délégation de députés, nous nous sommes rendus aux Marquises pour rencontrer les maires s’agissant du projet de modification du statut de notre pays. Un dimanche matin, une partie du groupe avait été à l’office religieuse catholique et à la fin de la messe, nous avions rencontré avec les députés le Monseigneur. Lors de cette rencontre avec le Monseigneur de Taiohae, il avait quelques réticences car l’on souhaitait inscrire un terrain appartenant à l’église catholique situé à Nuku Hiva — c’est bien cela ? — à l’UNESCO. Il y avait un désir de la part de l’église catholique d’être éclairé car en tant que propriétaire de ce terrain, ils ne savaient pas quelles seraient les charges qui leurs incomberaient si ce terrain était inscrit à l’UNESCO. Plusieurs propriétaires étaient également préoccupés par cela. Et c’est la raison pour laquelle nous avons voulu reporter, et non nous opposer, mais reporter d’un mois afin que le gouvernement polynésien élu par le peuple polynésien aille à la rencontre du peuple polynésien qui est installé aux îles Marquises.

Deuxièmement, merci à notre sénatrice de nous avoir éclairé sur ce projet qui a été adopté il y a de cela deux mois maintenant au Parlement français. Nous avons tous deux, elle de son côté au niveau du Sénat et moi-même au niveau de l’Assemblée nationale, déposé des amendements sur ce projet qu’avait l’État français de modifier leur Code général de la propriété des personnes publiques concernant les biens présents dans ce qu’ils appellent le domaine public maritime de l’État. L’on sait au sein de notre pays que, depuis 1977, il n’y a plus de domaine maritime de l’État dans notre pays.

Depuis 1977, le domaine public maritime a été transféré à la Polynésie française. L’ordonnance qui a été votée il y a trois mois, la sénatrice et moi-même avons déposé des amendements. Pour la sénatrice, retiré avant son examen, pour le mien qui est allé jusqu’au bout des explications et voté contrairement à ce qui a été dit ces derniers jours sur un amendement ni examiné ni voté sur la compétence du transfert des communes au Pays. L’objectif de nos amendements et des préoccupations à la fois de la sénatrice et à la fois de moi-même, c’était que l’État nous informe : où est son domaine public maritime et quels sont les biens culturels qu’eux souhaitent intégrer à leurs biens culturels français ? Je crois, il me semble — et c’est ce que j’ai entendu de la part de notre sénatrice — que nous sommes tous attachés au respect du statut d’autonomie, au respect de l’empiètement ou du non-empiètement de l’État dans les compétences du territoire.

Il a été rappelé, à la fois à la sénatrice lors de l’examen du texte au Sénat et à la fois aux trois députés lors de l’examen à l’Assemblée nationale, qu’il existe effectivement encore des domaines publics maritimes. Ces domaines publics maritimes sont des zones où il existe des zones militaires — c’est à la rade de Papeete, Moruroa et Fangataufa — ; et tout autre site qui a vocation d’être militarisé, s’il y a un domaine public, ils seront intégrés à l’intérieur des biens culturels français. Donc ce n’est pas quelque chose de figé, c’est quelque chose qui est en mouvement. Et c’est la raison pour laquelle je suis content qu’on soit unis sur cette question et qu’on arrive à dépasser nos clivages politiques.

Cet amendement vient réaffirmer l’intégrité territoriale de la Polynésie conformément au statut d’autonomie de la Polynésie. Il me semble que quelles que soient nos divergences politiques, nous sommes tous attachés à l’intégrité territoriale de notre Pays. Et même si aujourd’hui cela semble politisé — ce n’est pas le cas — de proposer cet amendement, il est important de réaffirmer que nous souhaitons — aujourd’hui, cela parle des Marquises —, quels que soient les sites qui ont vocation à être classés dans n’importe quel site comme bien français, quels que soient les sites dans notre territoire qui ont demain pour vocation d’être militarisés par les services de l’État français, qu’on rappelle l’intégrité territoriale de notre pays et la place, en tout cas le pouvoir, de la Polynésie française dans l’exercice de ses compétences sur ses terres, et c’est cela l’importance de cet amendement. Et je crois qu’il existe des clivages à l’intérieur de votre groupe politique sur des questions d’évolution statutaire aux îles Marquises. Je suis content, je remercie le Président du Pays d’avoir engagé des groupes de réflexion, je me suis moi-même engagé auprès de la CODIM pour les accompagner dans l’évolution du statut des îles Marquises. Mais il y a un plafond et le plafond, c’est l’intégrité territoriale et l’unité de la Polynésie française, et il me semble que le Tapura huiraatira est également attaché à l’intégrité territoriale de la Polynésie française. C’est la raison pour laquelle nous vous demandons de soutenir cet amendement.

Merci. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe Tavini huiraatira.)

Le président : Merci bien.

Teremuura.

Mme Teremuura Kohumoetini-Rurua : Merci bien.

Il y va de soi, Madame la sénatrice. Il s’agit simplement ici, chère Joëlle Frebault, d’écrire noir sur blanc l’engagement du Pays dans ce dossier parce que ce classement aura des incidences sur les politiques de la Polynésie et les responsabilités qui sont induites (politique environnementale, patrimoniale, touristique), mais aussi les politiques de transport et de logistique — parce qu’il faut se préparer, il faut préparer l’archipel des Marquises à accueillir les flux touristiques.

Voilà, il s’agit juste d’écrire noir sur blanc ce qui se fait déjà.

Le président : Merci.

Madame Tetuanui.

Mme Lana Tetuanui : Merci, Monsieur le président.

Merci, Madame la représentante de l’assemblée, de rappeler. Mais il me semble que depuis 1984, nous sommes bien sûr attachés à notre culture, à notre patrimoine.

Écrire noir sur blanc ? Le statut de la Polynésie française est écrit aussi noir sur blanc dans ses divers articles que je vous proposerai d’aller lire, relire peut-être parfois ; mais c’est écrit aussi noir sur blanc, à savoir la compétence qui nous est dévolue. C’est clair aussi comme l’eau de roche.

Quand vous parlez de « bouleversements », comme je viens de dire, il faut un peu sortir peut-être de Papeete ou de Moorea et aller un peu dans nos territoires. « Bouleversements à Raiatea », il n’y a pas du tout eu, comme certains avaient prédit. Depuis le classement du patrimoine du marae (NDT, plate-forme en pierres, lieu de culte ancien, associé souvent à des cérémonies à caractère social ou politique) de Taputapuātea, bien sûr, nous rencontrons beaucoup de touristes qui arrivent — et même des locaux ! —pour venir visiter. Quant à parler de « bouleversements », se préparer, les bouleversements, il faut préparer aussi bien les transports, oui, peut-être ; mais le plus bel exemple est à Raiatea. Je vous inviterai, venez un peu voir, ça n’a pas si bouleversé que cela. Par contre, ce travail qui a été fait, comme l’a rappelé le Président du Pays, il faut rendre hommage à ceux qui ont initié ce travail-là et depuis très longtemps, d’où mon intervention au départ. En quatre semaines, on aurait dû déjà voter cette délibération. Mais peu importe, mais peu importe, si vous avez besoin d’être rassurés, je ne vois pas aussi pourquoi on voterait contre cet amendement puisqu’il s’agit quand même de répondre à un besoin de nos îles Marquises.

Par contre, je vais interpeller mes collègues députés, puisqu’il n’y en a qu’un qui est présent aujourd’hui. Il s’agira surtout pour nous aussi de relayer auprès de nos contacts à Paris pour que le petit épisode — on va dire de cacophonie qui a eu il y a quatre semaines et aujourd’hui — puisse être mis dans une parenthèse : « Non, c’était juste un petit… moment d’égarement », on va dire ça comme cela. Mais le dossier doit vraiment arriver à son but au mois de juillet. Et je compte, comme l’a évoqué notre député Tematai Le Gayic, voilà un dossier qui devrait tous nous rassembler à Paris et apporter tout notre soutien auprès de toutes les personnes — je sais qu’à l’Assemblée nationale, il y en a qui participent aussi aux travaux de la commission, pareil aussi au Sénat. Je pense qu’une fois que nous allons voter à l’unanimité ce dossier-là, nous allons relayer de notre côté, au niveau national, le dossier des îles Marquises.

C’est tout. Merci bien.

Le président : Merci bien.

Monsieur Temaru.

M. Oscar, Manutahi Temaru : Madame la sénatrice ou Monsieur le député, nous avons besoin d’être informés. Nous n’avons pas ce décret, il doit être quelque part par-là. Mais, me semble-t-il, le parlementaire qui m’en a parlé parle de « gisement » dans ce décret. Confirmez-vous cela ou pas, Madame la sénatrice ?

Mme Lana Tetuanui : Nous voilà partis. (Rires dans la salle.) Puisque notre président-fondateur, maire de Faa’a, m’interpelle, c’est vrai qu’il faut répondre. Bien le bonjour, Monsieur le maire de Faa’a, Monsieur le président.

À la question que tu viens de poser, à savoir que le décret parle de « gisement », non. Dans l’écriture proprement dite du décret, quand on parle de gisement… enfin, lorsqu’on a évoqué le mot « gisement » — en tout cas pour ma part, à moi, en tant que sénatrice au Sénat —, c’est lors de nos interrogations pour clarifier ce que l’État voulait faire de ce projet de décret, mais il n’est pas écrit noir sur blanc. Parce que quand on vous envoie un décret, on vous envoie des chiffres, des grands I, c’est modifié tel, tel, tel… Mais comme nous, on guette tout ce qui se passe, on s’est amusé à aller un peu fouiller, fouiller, fouiller, fouiller, on en est arrivé à parler de gisement. Mais, comme le député vient de dire, il n’est pas encore arrivé au bout de ce qu’ils veulent faire de ce décret parce que le travail n’est pas encore fini. Parce qu’on a tellement plombé, plombé aussi bien du côté de l’Assemblée nationale et du côté du Sénat, on dirait que les Français ne savent plus quoi faire. Parce que nous leur avons bien dit « faites attention à la façon dont vous rédigez », parce que ces parlementaires de nos jours ont des oreilles et des yeux, on veille sur tout. Et ce, pour ne pas que l’on regrette les années à venir, et que vous veniez dire que c’est Lana et compagnie qui ont bazardé les biens fonciers ou même notre culture à la France.

Non, juste pour rassurer notre maire de Faa’a, pour le moment, ce n’est pas le cas. Mais c’est lors de notre travail parlementaire, nous avons voulu aller jusqu’au fond pour justement éviter, éviter surtout de parler de gisement dans ledit décret.

Si le député veut confirmer, infirmer ou continuer ce que je viens de dire…

Le président : Merci.

Monsieur Fritch.

M. Édouard Fritch : L’intervention de notre président Oscar Temaru fait sens pour moi. En effet, dans le discours de notre député, celui-ci affirme que le domaine public maritime nous a été transféré depuis 1977. C’est probablement cela qui crée cette confusion, car ces discussions ne datent pas d’aujourd’hui, ici à l’assemblée ou à l’Assemblée nationale. Nous y avons déjà demandé la compétence sur tout le domaine, depuis la surface de l’eau jusqu’aux profondeurs, puisque nous sommes des plongeurs, n’est-ce pas ? Ainsi, nous voulons savoir avec certitude qui a la compétence. Cependant, selon les idées exposées tantôt, il semblerait que nous disposions effectivement de la compétence sur le domaine public maritime. C’est sans doute ce qui a motivé cette question.

Cependant, il serait préférable de convenir d’un moment, plus tard, pour discuter de cela. Nous demanderons alors au président de l’assemblée que l’on puisse s’entretenir sur le sujet. Pour l’heure, ce n’est pas le moment opportun puisque nous discutons de l’UNESCO.

Le président : Merci bien.

M. Oscar, Manutahi Temaru : Monsieur le président, j’ai visionné une conférence qui s’est déroulée en France après la visite du ministre rwandais d’origine française qui est venu chez nous. Un colloque de trois heures a eu lieu en France à propos des richesses que contiennent les profondeurs de nos domaines maritimes. Nous n’avons pas été mentionnés ! Nullement ! Ils en sont les propriétaires.

Vous avez raison, Monsieur le président Édouard, entretenons-nous, discutons-en. C’est ce qui se passe là-bas, n’attendons pas que cela soit appliqué, mais soyons prévoyants.

Merci.

Le président : Merci bien. N’y a-t-il plus d’intervention ?

Nous passons au vote de l’amendement : unanimité ?... Merci bien. (Applaudissements dans la salle.) L’amendement à l’unanimité.

On passe maintenant au vote de la résolution amendée : même vote, unanimité ?... Merci bien. (Applaudissements dans la salle.)

Madame Frebault.

Mme Joëlle Frebault : Merci, Monsieur le président.

Explication de vote. Merci bien, un grand merci à vous d’avoir voté en faveur de notre résolution. Merci donc à vous.

Cela fait 30 ans maintenant que notre population des Marquises attend l’aboutissement de notre projet d’inscrire l’archipel au patrimoine de l’UNESCO. C’est un projet très important pour notre archipel, c’est un projet que nos administrés attendent depuis longtemps. Et pour cause, nous avons rencontré de nombreux soucis et plusieurs oppositions. Quoi qu’il en soit, à la date du 26 juillet, notre projet sera acté, accompli en bonne et due forme. Notre projet se verra inscrit le 26. C’est une fierté pour nous, enfants des Marquises, nos divinités sont vraiment puissantes. Mais pour l’heure, je vous demande de nous respecter, laissez aux Marquisiens le soin de prendre en charge son histoire, notre histoire, celle des Marquises. Ayez du respect pour nous. Un bon courage aux enfants des Marquises. Merci. (Applaudissements dans la salle.)

(Présidence de M. Antony Géros, président de l’assemblée de la Polynésie française.)

Le président : Merci bien. Pas d’explication de votre côté Tavini, c’est bon… Oui, Teremu.

Mme Teremuura Kohumoetini-Rurua : Merci bien, Monsieur le président.

Je voudrais simplement tous vous remercier d’avoir voté en faveur de cette résolution pour le bien des Marquises et pour le nôtre, pour l’ensemble des îles polynésiennes.

Merci et merci bien. (Applaudissements dans la salle.)

Le président : Voilà, merci beaucoup. Nous avons terminé avec les remerciements.



Les rapports peuvent être consultés sur le site internet de l’assemblée de la Polynésie française à l’adresse www.assemblee.pf
Les interventions en langues polynésiennes ont fait l’objet d’une traduction surlignée en gris.

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