COMMUNICATION Paru in extenso au JOPF n° 17 NA du 13/12/2024 à la page 1207 | COMMUNICATION COMMUNICATION DE MONSIEUR LE MINISTRE RONNY TERIIPAIA SUR LA SITUATION DES CAPESIENS EN DIFFICULTÉM. Ronny Teriipaia : Merci, Monsieur le président, de me permettre de prendre la parole ce matin.Mes salutations à toutes et à tous en cette occasion qui nous est donnée de nous rencontrer ce matin. Chers représentants de l’assemblée de la Polynésie française, Mesdames et Messieurs les parlementaires. Cette année scolaire 2024-2025, la Polynésie française vit une situation inédite. En effet, le taux de réussite au concours du second degré est exceptionnel : nous comptabilisons 67 lauréats contre 38 l’année dernière. Le 4 juillet 2024, la commission académique réunie au vice-rectorat de la Polynésie française a déterminé les modalités d’affectation et de formation. Elle a également établi la liste des lauréats pouvant être maintenus en Polynésie française. Le 5 juillet 2024, mes services constatent que la liste des affectations arrêtée initialement lors de la commission académique était différente de celle transmise par la DGRH de l’Éducation nationale. Plusieurs réunions et échanges ont eu lieu entre la DGRH, la DGEE, le vice-rectorat et mon cabinet, en étroite collaboration notamment avec la députée, Madame Reid Arbelot, que je remercie au passage, et de nouvelles listes ont été arrêtées. Ainsi, sur les 67 lauréats : sur les 2 non affectés en Polynésie, 1 renonce et l’autre reporte son stage à l’année prochaine. 16 (dont 3 n’ont pas d’attache polynésienne) sont non affectés en Polynésie car il n’y a pas de poste disponible. 49 (dont 5 n’ont pas d’attache polynésienne) peuvent être accueillis dans notre pays. Au 24 juillet, sur les 49 lauréats prévus en Polynésie avec leur poste d’accueil, 8 Polynésiens ont obtenu un refus d’affectation sur le territoire par l’Éducation nationale. Nous sommes dans l’incompréhension totale car nous avons la capacité de les accueillir. Comment allons-nous dire à ces huit enfants du pays qu’ils devront quitter leur pays ? Qui allons-nous accueillir sur ces postes, des mises à disposition ? À ce jour, nous ne savons pas qui vont prendre leur place. Si la Polynésie est dépourvue de candidats sur ces huit postes, comment répondre à ses besoins ? Le cas particulier de la Polynésie n’est pas comparable à celui des académies classiques. Le vivier de recrutements en CDD est plus restreint en Polynésie qu’en métropole. Le représentant de l’Éducation nationale en Polynésie française est censé accompagner la politique éducative de notre Pays et je regrette l’absence de son soutien. Aujourd’hui, je souhaite vivement que les huit lauréats que l’on a la capacité d’accueillir en Polynésie soient affectés en Polynésie. C’est une manière de décourager nos enfants à passer des concours et à évoluer professionnellement. Pendant des années des CIMM ont été attribués à des mises à disposition qui n’avaient aucune attache avec la Polynésie. Aujourd’hui, ils occupent des postes que des originaires auraient pu obtenir. Je souhaiterais que ceux qui n’obtiennent pas d’affectation en Polynésie mais qui désirent poursuivre leur stage en France puissent bénéficier d’une prise en charge de la continuité territoriale. Quant à ceux qui ne pourront pas l’effectuer cette année, que la DGRH accepte le report de stage. Aujourd’hui, je tiens à vous exprimer ma colère et ma tristesse. Je souhaite que tous ensemble, nous soutenions nos lauréats de concours pour qu’ils puissent rester chez eux, chez nous. Nous demandons à l’État d’assumer ses responsabilités, de tenir compte des spécificités des citoyens d’Outre-mer. Je sais que nous sommes tous fiers de la réussite de nos enfants et lorsqu’il s’agit de défendre leurs intérêts, nous sommes tous unis. Merci de votre attention. Une agréable journée à vous. (Applaudissements sur les bancs du groupe Tavini huiraatira et sur le banc du gouvernement.) Le président : Merci bien. Les rapports peuvent être consultés sur le site internet de l’assemblée de la Polynésie française à l’adresse www.assemblee.pf |