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Rapport nº 72-2024 relatif à un projet de délibération relative à l'approbation du protocole d'accord visant à la création de la Team Polynésie Export

Paru in extenso au JOPF n° 17 NA du 13/12/2024 à la page 1273

Rapport nº 72-2024 relatif à un projet de délibération relative à l’approbation du protocole d’accord visant à la création de la Team Polynésie Export


Présenté par M. le représentant Tevaipaea Hoiore

Le président : On poursuit notre séance avec le rapport n°72-2024 qui est relatif à un projet de délibération relative à l’approbation du protocole d’accord visant à la création de la Team Polynésie Export.

Et à ce titre, je demande au gouvernement d’exposer l’économie générale du projet.

Oui, explication de vote. Édouard.

M. Édouard Fritch : Oui. Président, merci bien. Non, je n’ai pas d’explication de vote, j’ai voté pour.

Non, je n’arrêtais pas de penser à la demande du président du Tavini huiraatira. Qu’est-ce que l’on fait là maintenant ? Parce qu’apparemment, nous sommes complètement pollués ! Et effectivement, il a raison, si on est pollué, il ne faut peut-être par laisser les enfants surfer à Teahupoo, nos invités. J’aimerais bien savoir qu’est-ce que l’on fait là. Il faudrait peut-être… Moi je vous propose de suspendre la séance. C’est important ce qui vient d’être dit là. J’aimerais avoir la décision et de l’assemblée et du gouvernement sur ce sujet important, bien sûr.

Le président : On a bien vu que les accusations étaient portées contre l’État, donc on va laisser le gouvernement s’exprimer. Mais ce qu’on pourrait faire, c’est de demander des explications à l’État pour vérifier la véracité des propos qui ont été tenus dans le New York Times parce que c’est l’État qui détient l’information, ce n’est pas nous.

Monsieur le Président.

M. Moetai Brotherson : Oui. Concernant cet article du New York Times, effectivement, ce n’est pas le gouvernement de notre pays ni l’assemblée qui sont mis en cause, c’est l’État. Donc je me joins à l’analyse du président de l’assemblée, laissons l’État se justifier par rapport aux accusations qui sont portées par ce journal.

Le président : Que pensez-vous si l’on adressait un courrier d’opposition à l’État français que l’on signerait respectivement tous ensemble afin de demander à l’État des réponses face à ces accusations portées à son encontre ?

Tapati.

M. Tafai, Mitema Tapati : Il serait préférable effectivement — merci bien pour cette proposition — que l’on prenne une décision, comme celle dont vient de parler Monsieur le président (NDT, de l’assemblée), afin d’encourager l’État français à apporter un éclairage sur cet article. Sinon, nous allons nous contenter de lire cet article et nous n’allons pas bouger le petit doigt. Je partage l’idée selon laquelle l’on devrait tous signer un courrier pour demander à l’État quelques explications et éclairages sur cette nouvelle dont nous entendons parler aujourd’hui.

Voilà, c’est tout. Merci.

Le président : Bien. Qu’en pensez-vous ? 

Tepuaraurii.

Mme Tepuaraurii Teriitahi : Non, Monsieur le président, moi je veux juste poser une question : depuis quand ce qui est écrit dans le New York Times, c’est parole d’Évangile ? Parce que je suis sûre qu’en cherchant bien, dans le New York Times, on va voir aussi un article qui critique l’Azerbaïdjan et la liberté de vie, d’expression, de religion dans l’Azerbaïdjan. Donc, s’il faut prendre pour argent comptant tout ce qui est dit par le New York Times, eh bien on va aller regarder tous les articles que le New York Times a pu écrire sur des sujets sensibles, et puis on va y aller ! Enfin, il faut être un peu sérieux. Je ne suis pas en train de faire de déni par rapport à la situation. Ce que le New York Times écrit aujourd’hui, c’est exactement — je n’ai pas lu tout l’article —, mais me semble-t-il, ce que le livre Toxique écrivait déjà il y a quelques années.

Maintenant, pourquoi le New York Times écrit cela, comme par hasard maintenant parce qu’il y a les Jeux Olympiques en Polynésie pour essayer de nous salir ? Enfin, je ne sais pas si l’on se rend compte de l’impact de tels articles sur l’économie de notre pays et sur l’image de notre pays ! Cela veut dire quoi alors ? Cela veut dire qu’à partir de maintenant, eh bien il ne faut plus faire d’enfant. (M. Édouard Fritch, hors micro : « Ah non !... Ah non ! ») Parce que si on fait des enfants dans ces pays, on condamne nos enfants à mourir ! (M. Édouard Fritch, hors micro : « Ah non ! ») Donc on ne va plus faire d’enfants alors… (M. Édouard Fritch, hors micro : « Ah non ! »)

Alors moi je refuse qu’effectivement on prenne pour argent comptant ce que ces journaux disent — alors je ne sais pas pourquoi ils choisissent ce moment, comme par hasard —, mais enfin, à un moment donné, voilà, il ne faut pas non plus laisser salir l’image de notre pays même s’il y a un fond de vérité, je ne le renie pas. Toxique l’a bien dévoilé, a mis les pieds dans le plat. On est d’accord, cela ne date pas d’hier.

Voilà. Donc moi, ma proposition, Monsieur le président, c’est de ne pas faire de cet article du New York Times parole d’Évangile. Merci.

Le président : Voilà. Y-a-t-il d’autres interventions ?

Président.

M. Oscar, Manutahi Temaru : C’est la parole de la France la parole d’Évangile ?... Ce n’est pas possible ça… ! Nous sommes des élus responsables. Je répète encore une fois, je suis sûr que 95 % des gens qui sont là-bas, surtout les étrangers (les jeunes) ne sont pas au courant de cette information. Il faut qu’ils soient informés et c’est de notre responsabilité à nous tous (gouvernement du Pays, élus de cette assemblée territoriale) de demander à l’État français, seul responsable de cette situation. Il faut qu’il fasse une expertise neutre. Il y a le Japon, il y a d’autres pays qui sont prêts à faire ce travail-là, qu’on sache au moins la vérité.

Nous n’avons pas à faire à un État providentiel, hein ! S’il faut comparer ce que la France a fait chez nous et ce que l’Azerbaïdjan a fait, attention !... Il en meurt tous les jours dans notre pays des personnes contaminées par ces essais. Tous les jours !... Oui, la France a une dette vis-à-vis de la Polynésie, c’est ça la réalité, et elle est énorme !...

Il est de notre devoir d’en informer les gens qui sont là-bas, ils le ne savent pas. En plus, ce sont des jeunes, donc ils ne prêteront attention qu’à leur divertissement ; et cela vaut aussi pour les touristes en visite chez nous.

Vous avez raison, Madame Tepuaraurii, de poser cette question ; par contre, ne nous la posez pas à nous mais plutôt à l’État français ! C’est lui (NDT, l’État français) qui a causé cette catastrophe, ce n’est pas nous ! On ne peut pas laisser faire de telles choses. 

Le président : Merci.

Je vous propose, pour qu’on continue, que l’on récupère donc l’article, et ensuite on corédige avec le gouvernement une lettre adressée au haut-commissaire, représentant de l’État en Polynésie. Et demain, on vous la présente et tout le monde cosigne la lettre. Ça vous va comme ça, c’est bon ?...

M. Édouard Fritch : Oui, oui. Non mais, président…

Le président : Oui, Édouard.

M. Édouard Fritch : Non, nous, on travaillait gentiment, calmement, et vous venez… C’est de la polémique qui est créée là ! On est en train de nous demander parce que…

Le président (NDT, du Tavini huiraatira) disait qu’il ne fallait pas laisser les choses comme elles sont en train de se faire aujourd’hui. Autrement dit, c’est nous que l’on interpelle. Nous tous ! Il a eu raison de demander car c’est vous qui êtes aux commandes du pays. C’est vous qui gouvernez le pays !

Mais comme vous le savez aussi, bien sûr que la France se fait agressée, c’est normal puisqu’ils ont organisé les Jeux Olympiques en Polynésie française. Donc, ils se pourraient que ces derniers soient un jaloux !

Quand la WSL (World Surf League) organise des compétitions de surf à Teahupoo depuis combien de temps maintenant, vous avez entendu ces Américains dire qu’il y a des problèmes, qu’il y a eu un nuage en 1974 ? Jamais puisque c’est bénéfique pour l’Amérique. Eh bien, non, non, non bien sûr que non, il faut le faire ! Mais là, que la Polynésie bénéficie — parce qu’ils ne vont jamais faire cela à Hawaii —, mais qu’on bénéficie de l’opportunité d’organiser, il faut qu’ils viennent bien sûr, on parle de l’Azerbaïdjan, on va parler de la bombe atomique, on va parler de tout ce qui est…

Président, hé, il faut arrêter ! Il faut arrêter ! Vous avez constitué des commissions, des sur-commissions, aujourd’hui on a même… Enfin, faites-le, c’est votre droit ! Mais ne venez pas interrompre nos travaux, là. On a commencé pourtant à voter pour à chaque fois. Maintenant, je vais voter contre !... (Réactions dans la salle.) Cela ne sert à rien ! La preuve que ce n’est pas sérieux ce qui se passe ici puisqu’il y a d’autres préoccupations au sein même de votre groupe !... Mettez-vous d’accord. Mais c’est sûr, s’il y a un problème, il faut purger ces problèmes ! Mais c’est vous qui avez le pouvoir aujourd’hui, faites-le !

Le président : Bien. Donc on récupère le texte parce que je ne l’ai pas lu, je ne l’ai pas récupéré. Ensuite, on travaillera dessus.

Mais pour l’heure, moi je vous propose d’adopter le texte sur lequel nous étions, il s’agit du rapport no 72 relatif au protocole d’accord visant à la création de la Team Polynésie Export. Et à ce titre-là, nous étions sur la présentation du projet par le gouvernement, par le ministre.

M. Oscar, Manutahi Temaru : Monsieur le président.

Le président : Oui.

M. Oscar, Manutahi Temaru : Monsieur le président, c’est pour cette raison que l’on n’avance pas. Lorsque l’on dit que les essais polluent et sont toxiques, vous, de votre côté, vous allez dans la mer vous filmer en train de manger du poisson et vous dites que ce n’est pas toxique. N’est-ce pas ?... Combien de milliards ont été déversés dans notre pays pour mentir à notre population qu’il n’y avait aucun souci à Moruroa ? Combien de milliards ? Monsieur le président Édouard, vous le savez ! C’est même vous qui avez tenu ces propos, vous, devant la population : « Cela fait 30 ans que l’on vous ment ! » (Réaction inaudible de M. Édouard Fritch.) et vous continuez de mentir encore ! C’est vous, vous-même qui aviez tenu ces propos ici-même : « Ça fait 30 ans que l’on vous ment ! ». (Réaction inaudible de M. Édouard Fritch.) On devrait continuer ainsi alors ? C’est pour cette raison que l’État français persiste à camper sur ses positions : c’est vous, il s’appuie sur vous.

M. Édouard Fritch : Effectivement, je me suis repenti ici. En quoi cela vous dérange-t-il ? Je me suis repenti ici car sachez que moi-même j’ai également mangé ce que vous mangiez alors ! Les denrées « contaminés », nous en avons tous mangé ! En 1968, j’étais encore à l’école et nous courrions à l’extérieur sans short parce que je le pensais vraiment ! En grandissant, je pensais vraiment que c’est bon, c’étaient propres ! En quoi est-ce une faute que d’aller dire devant la population que j’avais menti ?

Il n’y a pas beaucoup d’hommes politiques qui ont tenu de tels propos lorsqu’ils se sont rendu compte qu’ils avaient également menti. Tous autant que nous sommes ici ! Mais, aujourd’hui, Monsieur le président Oscar, si vous avez une solution, faites donc, cherchons un moyen pour réparer cela.

Vous dites qu’'il faut faire une enquête. L’IAEA, une agence non gouvernementale n’appartenant pas à l’État français, était venue pour faire une étude. Qu’a-t-elle conclu ?... S’il y en a, saisissez-la ! C’est vous qui devrez la mettre en place, et non pas nous ! Nous, nous n’allons que suivre votre décision ! C’est d’ailleurs pour cela que je suis un peu inquiet : nous ne faisons que vous suivre en approuvant et en soutenant votre politique, et vous venez ensuite nous dire que c’est de notre faute !

Et donc, je ne souhaite plus voter en faveur de cela. Ah, il faut arrêter ! C’est une perte de temps !... Il ne faut pas agir ainsi. Il y a un temps pour tout : si nous voulons parler de ces sujets-là, parlons-en alors ! Par contre, pas au moment où l’on est sur le point de voter des lois comme celle-ci, ce n’est pas bon ! Il ne faut pas agir ainsi !

Allez, poursuivons !

M. Tevaiti-Ariipaea Pomare : Le texte suivant consiste en la constitution d’une Team Polynésie Export au travers d’un protocole d’accord entre l’État et la Polynésie française pour soutenir l’internationalisation des entreprises polynésiennes et favoriser les exportations. Cette Team Polynésie Export regrouperait Business France, Bpifrance, la CCISM et l’Agence de développement économique ainsi que les conseillers du commerce extérieur de la France. L’Agence de développement économique (ADE) a pour objectif de venir piloter l’ensemble des actions et de créer de la synergie entre ces acteurs économiques.

Merci.

Le président : Merci bien.

Maintenant, je cède la parole au rapporteur, Tevaipaea.

M. Tevaipaea Hoiore : Merci bien, Monsieur le président.

Par lettre n° 3669/PR du 24 juin 2024, le Président de la Polynésie française a transmis aux fins d’examen par l’assemblée de la Polynésie française, un projet de délibération relative à l’approbation du protocole d’accord visant à la création de la Team Polynésie Export.

Selon les dispositions de l’article 170-1 de la loi organique statutaire, l’assemblée de la Polynésie française se voit soumettre, pour approbation, les projets de conventions-cadres par lesquelles l’État et la Polynésie française s’accordent, de façon pluriannuelle, pour la réalisation d’actions intervenant dans le champ des articles 169 et 170 du statut. 

L’alinéa 3 de l’article 169 précise que dans l’éventualité où les services publics de la Polynésie française nécessitent les concours d’organismes ou d’établissements publics métropolitains, dont les modalités seraient fixées par des conventions passées entre eux et la Polynésie française, après avis préalable du haut-commissaire de la République en Polynésie française.

La Polynésie française, qui détient la compétence en matière de développement économique, souhaite mettre en œuvre une nouvelle dynamique pour l’export, en coordonnant tous les partenaires, dans un objectif de lisibilité et d’efficacité dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de conquête à l’international et de soutien aux activités innovantes à forte valeur ajoutée. Pour ce faire, les parties prenantes souhaitent se réunir au sein d’une même entité, celle de la « Team Polynésie Export ».

Celle-ci réunira l’ADE, la CCISM, Business France, Bpifrance et l’association des conseillers du commerce extérieur de la France. La Team Polynésie Export se veut être le guichet unique export en Polynésie française, afin de bâtir et d’optimiser l’accompagnement des entreprises par la mise en œuvre de services unifiés structurés, dont l’accès leur sera facilité. Cette plateforme doit être en mesure de répondre aux spécificités de la Polynésie française et à ses besoins en matière d’accompagnement export des filières dans leur structuration comme dans leur développement commercial.

L’ADE doit fédérer tous les acteurs de cet écosystème, tant du secteur public que privé. Pour assurer ses missions, l’Agence mettra à disposition de la Team Polynésie Export au moins 0,5 ETP (donc l’équivalent d’un emploi à temps partiel), au même titre que la CCISM. Le manager international de l’ADE, affecté à la mission de la TPE, assumera les fonctions de pilotage et de supervision du conseiller international de la CCISM, qui est le référent de l’entreprise dans le dispositif public.

Conduite et coordonnée par le Pays, la Team Polynésie Export devra mettre en place un comité stratégique, comprenant les signataires et pouvant être élargi à d’autres partenaires, qui devra se réunir deux fois par an. Le protocole d’accord prendra ainsi effet dès sa signature par les parties.

Par lettre du 28 mai 2024, le haut-commissaire a émis un avis favorable au projet de protocole, faisant l’objet du présent projet de texte, qui vise à la création de la Team Polynésie Export.

L’examen du présent projet de texte en commission le 23 juillet 2024 a suscité des échanges portés principalement sur : les perspectives de développement à l’export de la Polynésie française, grâce au dispositif TPE et à sa mise en œuvre opérationnel ; l’objectif de régionalisation à l’export pour la Polynésie française, dont les principaux marchés demeurent la France métropolitaine et l’Europe ; et enfin, le réel besoin de diagnostic sectoriel et d’accompagnement dans le secteur de l’export. Le but de la Team Polynésie Export est de créer du lien pour réussir la transition vers la régionalisation.

À l'issue des débats, le présent projet de délibération a recueilli un vote favorable unanime des membres de la commission. En conséquence, la commission de l'économie, des finances et du budget propose à l'assemblée de la Polynésie française d'adopter le projet de délibération ci-joint.

Merci bien.

Le président : Merci.

Pour la discussion générale, la conférence des présidents a prévu 60 minutes réparties : 36 minutes pour le Tavini, 15 minutes pour le Tapura et 9 minutes pour les non-inscrits.

J’invite l’intervenant du Tavini huiraatira à prendre la parole. Heinui.

M. Heinui Le Caill : Merci, président.

Notre assemblée est appelée à se prononcer sur un projet de délibération relatif à l’approbation du protocole d’accord pour la création de la Team Mā'ohi Export… pardon, Polynésie Export.

Depuis les années 60, le marché extérieur de la Polynésie de Mā'ohi Nui (NDT, de la Polynésie) est structurellement déficitaire. C’était la belle époque où l’État français donc, on vient d’en parler, expérimentait ses bombes atomiques.

Actuellement, notre marché extérieur présente donc un déséquilibre significatif, avec des importations largement supérieures aux exportations. La valeur annuelle des importations varie entre 150 et 200 milliards F CFP, soulignant notre forte dépendance donc aux produits étrangers, notamment les denrées alimentaires, les énergies comme le pétrole, les matériaux de construction, et divers biens de consommation tels que les vêtements, véhicules, les meubles, etc.

En revanche, les exportations restent très modestes, oscillant entre 10 et 15 milliards F CFP par an. La majeure partie de cette somme provient des exportations de perles noires, représentant environ 5 à 7 milliards F CFP. Il est important de noter que le marché des perles est une niche dans le secteur du luxe, ce qui le rend à la fois restreint et sujet à des fluctuations importantes.

Donc, le projet de délibération que nous examinons aujourd’hui marque une étape importante et intéressante pour renforcer ce point faible de notre économie et avancer vers une plus grande autonomie de notre territoire.

En France, la Team France Export a prouvé son efficacité en promouvant les produits et les entreprises françaises à l’international. Elle offre un accès à un réseau mondial, des services d’expertise et de conseil pour élaborer des stratégies d’exportation, des formations pour développer des compétences, et des programmes de financement cruciaux.

Donc, notre gouvernement fait le pari aujourd’hui de suivre ce modèle.

La Team Polynésie Export bénéficiera donc de l’appui des divers organismes qui composeront ce nouveau pôle export. Je reprends l’exposé de notre rapporteur. Parmi eux, Business France, qui fournira des informations et une veille sur les marchés étrangers. Les Chambres de commerce régionales, telles que la CCISM pour notre projet, qui apporteront leur expertise en matière de marchés locaux et leur réseau de partenaires commerciaux. Bpifrance, qui proposera des programmes de financement, des garanties et des assurances pour soutenir les projets des entreprises locales.

La Team Export sera placée sous la direction de l’Agence de Développement Économique du Pays (ADE), dont les missions incluent la création des conditions pour une croissance économique durable et la conduite de la stratégie de développement économique.

La Team Polynésie Export devrait ainsi avoir tous les outils nécessaires pour réussir et pour booster nos exportations, espérons-le.

Donc, chers collègues, je vous invite à voter pour. Merci.

Le président : Merci. 

On poursuit avec le groupe Tapura huira′atira. Édouard.

M. Édouard Fritch : Merci, Monsieur le président. Nous serons deux à intervenir avec Monsieur Gaston Tong Sang.

Mais je m’interroge sur l’utilité de ce texte après les déclarations que nous venons d’entendre, sur les essais nucléaires. Donc, nous sommes aujourd’hui décidés à exporter notre poisson, à exporter nos perles qui sont complètement irradiés, en d’autres termes, nous prenons la responsabilité d’empoisonner ceux qui importe de la Polynésie française, où nous avons des comportements complètement hypocrites.

Nous savons, puisque vous le dites, mais nous continuons. Au contraire même, nous faisons la promotion, ou alors je ne comprends plus rien. Et je crois qu’il faut chercher à savoir comment ça se fait que cet article a été écrit dans le New York Times ? Je suis un petit peu étonné, je ne pense pas que c’est le New York Times qui a fait une enquête sur ce qui se produit en Polynésie, mais ça peut être une dénonciation de polynésiens auprès de New York Times. Je vous donnerai des réponses demain, merci.

Le président : Il n’y a plus d’interventions ? Oui ? Gaston Tong Sang.

M. Gaston Tong Sang : Merci, Monsieur le président.

Monsieur le Président de la Polynésie française, Madame la vice-présidente, Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les représentants de l’Assemblée, mes chers collègues, bonjour.

Le gouvernement Brotherson souhaite engager une nouvelle dynamique pour l’export. Et dans cette perspective, il entend s’inspirer du modèle français regroupant un certain nombre d’acteurs spécialisés dans la promotion du « made in France » à l’international.

Sur le principe, cette initiative est louable et nous ne pouvons que la soutenir. D’autant plus que dans le contexte actuel de croissance économique, il importe pour nos entreprises les plus novatrices de trouver de nouveaux débouchés pour continuer de se développer et créer de l’emploi.

Dans ce cadre, une nouvelle structure baptisée « Team Polynésie Export » est appelée à fédérer toutes les énergies grâce notamment à l’apport de nouvelles compétences, d’une nouvelle expertise, auquel s’ajoutera la force des réseaux de communication moderne dans tout l’outre-mer français.

En préambule, les cinq entités signataires — à savoir l’Agence de développement économique de la Polynésie française, la Chambre de commerce, d’industrie des services et des métiers, l’établissement public Business France, l’organisme de financement Bpifrance, sans oublier l’association des conseillers du commerce extérieur de la France — prennent pour référence la stratégie de l’État en matière de commerce extérieur présentée le 23 février 2018 ; un nouveau dispositif d’accompagnement qui, il faut s’en féliciter, confère aux territoires, dans toute la diversité et la richesse qui les caractérisent, une place importante pour remporter cette bataille de l’export.

Mais de la théorie et des intentions, à la pratique commerciale, il y a encore tout un univers à découvrir ! Pour l’heure, le constat est sans appel : les exportations polynésiennes sont traditionnellement tournées, presque exclusivement je dirai, vers la France et le marché européen, comme nous l’a confirmé le représentant de la CCISM. Pourtant, Tahiti et ses îles disposent d’un certain nombre d’atouts comme la perle noire, le poisson, la vanille, le noni ou encore le rhum dont la qualité intrinsèque des produits n’est plus à démontrer. Mais il faut croire qu’en matière de commerce extérieur, le lustre et le raffinement trouvent rapidement leurs limites.

C’est encore plus vrai pour le bassin Pacifique dans lequel nous baignons, et qui paraît beaucoup plus compliqué à percer. Et ce n’est pas faute de pouvoir compter sur une correspondante en Nouvelle-Zélande, chargée de rencontrer et d’identifier les entreprises polynésiennes les plus aptes à échanger avec nos voisins kiwis. Saluons tout de même au passage la démarche initiée par la Chambre de commerce pour coordonner, sur le plan logistique, l’acheminement de quatre containers par an en faveur de nos exportateurs potentiels. Quand bien même ces envois ne font pas le plein à chaque fois !

Dans ce contexte, la mise en service d’une future plateforme Team Polynésie Export, doublée d’une assise digitale à l’échelle de l’outre-mer, ne peut qu’être bénéfique. Seul regret, si vous me permettez, c’est l’insuffisance des moyens humains déployés par l’ADE et la Chambre des commerces dans le cadre de ce dispositif à raison, pour chacune des entités, d’un emploi à temps partiel.

Enfin, pour conclure sur une note optimiste, retenez qu’en 2023 la Polynésie française a vu ses exportations de biens et services augmenter de 17% en valeur et de 9,4% en volume, contribuant ainsi à la croissance économique à hauteur de 2 points.

Merci, merci bien.

Le président : Merci.

On poursuit avec l’intervenant des non-inscrits.

Mme Nicole Sanquer : Merci, Monsieur le président.

Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les ministres, chers collègues, cher public, chers internautes.

Le Président de la Polynésie française a transmis aux fins d’examens par l’Assemblée de la Polynésie française, un projet de délibération relatif à l’approbation du protocole d’accord visant à la création de la « Team Polynésie Export ». Conclu entre différentes parties prenantes spécialisées dans le développement économique des entreprises tel que la chambre de commerce, l’ADE, Business France, Bpifrance et la CCE, ce protocole s’inscrit dans la continuité du dispositif d’accompagnement à l’export initié par l’État et en cohérence avec les stratégies définies par les collectivités.

Il fait ainsi état de la volonté des différentes parties prenantes à mieux structurer les filières à l’export, en faveur de la mise en place d’une coopération pour coordonner sur le territoire les partenaires à l’export et développer un soutien aux activités innovantes à forte valeurs ajoutées.

Mes chers collègues, il s’agit en d’autres termes de créer un guichet unique en mutualisant l’ensemble des moyens des acteurs publics, comme privés, au service de l’entreprise qui souhaite développer ses exportations au travers d’une nouvelle dynamique, en se réunissant sous une même bannière, la « Team Polynésie Export ».

Le pilotage stratégique sera confié à l’ADE en collaboration avec tout autre partenaire local, œuvrant à l’internationalisation des entreprises polynésiennes, et le pilotage opérationnel à la CCISM, avec une mise à disposition de personnel dédié. Sur le fond, A here ia Porinetia ne peut que soutenir les initiatives en faveur du libéralisme et l’internationalisation des échanges économiques, en ce qu’ils concourent au développement de nos entreprises, de la croissance et de nos emplois, et invitent parallèlement le gouvernement par le soutien public, à s’inscrire en faveur de la structuration de nos filières de production afin que l’export soit d’avantage encouragé, je vous remercie.

Le président : Merci.

Article 1er

Le président : S’il n’y a pas d’intervention, je vous propose de vous reporter à l’article 1er. La discussion est ouverte au titre de l’article 1er. Pas d’intervention ? Oui, Tapati.

M. Tafai, Mitema Tapati : Oui. Merci bien, pour nos échanges. Merci bien, Monsieur le président.

J’ai juste une question : n’y aurait-il pas un nom plus polynésien pour cette nouvelle société ? En effet, je m’interroge sur la place du polynésien au sein de cet hémicycle. Est-ce un sujet délicat, la question du polynésien ? Pourquoi ne pas appeler cette société « Team Māʹohi Export » ? Un terme polynésien verra-t-il le jour durant notre mandature ou non ? C’est juste une question afin de mieux comprendre. Le polynésien a-t-il sa place dans notre vie ? Parce que, de part et d’autre, on entend parler de l’évènement des sports traditionnels polynésiens, et bien d’autres encore. Est-ce que la place du polynésien dans cette assemblée pose problème ?

C’est tout ce que je voulais dire.

M. Tevaiti-Ariipaea Pomare : Merci, Tapati pour ton intervention. Bon, on ne s’est pas posé la question, mais effectivement, on aurait pu proposer un autre nom, notamment celui que tu évoques, voilà.

Le président : Plus d’intervention sur l’article 1er ? S’il n’y a plus d’intervention, je mets aux voix l’article 1er. Article 1er qui est pour ? À l’unanimité ? Très bien.

L’article 1er est adopté.

Article 2

Le président : Article 2, même vote ? Même vote. Adopté.

Pour l’ensemble de la délibération ? Même vote ? Même vote. Adopté. 



Les rapports peuvent être consultés sur le site internet de l’assemblée de la Polynésie française à l’adresse www.assemblee.pf
Les interventions en langues polynésiennes ont fait l’objet d’une traduction surlignée en gris.

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