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Rapport n° 86-2024 relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier de l'exercice 2023 de l'Institut de la Statistique de la Polynésie française et affectation de son résultat

Paru in extenso au JOPF n° 20 NA du 20/12/2024 à la page 1527

Rapport n° 86-2024 relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier de l’exercice 2023 de l’Institut de la Statistique de la Polynésie française et affectation de son résultat


Présenté par M. le représentant Tematai Le Gayic

Le président : Nous passons au rapport suivant : rapport no 86-2024 relatif à un projet de délibération portant approbation du compte financier de l’exercice 2023 de l’Institut de la Statistique de la Polynésie française — plus pour longtemps — et affectation de son résultat.

Je demande au gouvernement d’exposer l’économie générale du projet.

M. Warren Dexter : Monsieur le président de la commission permanente, Mesdames et Messieurs les représentants, Mesdames et Messieurs, bonjour.

Comme annoncé, le dossier que l’on vous propose là, c’est l’approbation du compte financier de l’ISPF au titre de l’exercice 2023. Vous connaissez l’importance de l’ISPF, surtout pour l’économie, c’est une instance qui mène des enquêtes économiques et sociales dans plusieurs domaines (tourisme, variation des prix, logement). C’est bien parce que cela permet d’informer la population sur ce qui se passe vraiment dans l’économie ; cela sert aussi d’aide à la décision pour le gouvernement. Donc, comme chaque année, vous êtes amenés à approuver le compte financier de cet établissement, qui est un établissement public administratif.

Merci.

Le président : Messieurs les conseillers du Tapura huiraatira…

Ah, Monsieur Le Gayic Tematai, député, la parole est à vous. On continuera à vous appeler député, c'est comme ça puisque vous avez occupé la fonction de député. C'est comme ça.

M. Tematai Le Gayic : Merci bien, Monsieur le président fondateur. Cher gouvernement, Mesdames et Messieurs les ministres, Madame la vice-présidente du gouvernement polynésien, à nous Mesdames et Messieurs les membres élus du peuple, mes salutations à tous pour cette occasion qui nous est donnée de nous réunir en cette nouvelle matinée. Merci bien à notre pasteur d'avoir remis nos travaux entre les mains du Très-Haut.

Monsieur le président, permettez-moi pour cette intervention de retirer le substrat politique de ce rapport analytique que vous avez, je pense, déjà pris connaissance. En 2023, les ressources de l’ISPF s’établissaient aux alentours de 597 millions F CFP, dont 90 % venaient de subventions de la Polynésie : d’abord une subvention globale pour financer le fonctionnement de l’ISPF ; et ensuite deux autres subventions qui émanent du ministère du travail et de l’emploi et notamment du ministère de l’agriculture.

Dans cette enquête de 2023, j’aimerais qu’on puisse retenir le recensement agricole qui a été effectué. Ce recensement agricole n’a plus été effectué depuis 2012. Donc après 11 ans, un autre recensement agricole a été fait dans notre pays qui a permis de mettre en avant la perdition de 22 % du nombre d’exploitations agricoles en 11 ans : c’est-à-dire chaque année, depuis 2012, nous avons perdu 2 % des exploitations agricoles dans notre pays. Ce qui équivaut à un stock global de 6 000 travailleurs dans le secteur primaire que nous avons perdu sur ces onze années alors que le secteur primaire dans les précédents gouvernements et dans le nôtre aujourd’hui a toujours été mis comme secteur prioritaire dans cet engagement de lutte contre la vie chère, de souveraineté alimentaire. Et on le voit, que les politiques publiques qui ont été menées dans les onze dernières années n’ont pas permis d’endiguer cette chute du nombre d’exploitations agricoles. Au contraire, nous avons perdu un cinquième de nos exploitants agricoles.

Permettez-moi de faire une petite disgression sur l’engagement que la commission de l’économie et des finances a souhaité pour l’ISPF pour les deux prochaines années dans la continuité des deux enquêtes que l’ISPF a pu faire sur l’emploi et sur le recensement agricole. Comme vous le savez, et cela a été mis dans le recensement agricole, l’objectif de souveraineté alimentaire que nous avons dans notre pays doit passer par des axes prioritaires qui est : l’ouverture de nouvelles terres agricoles ; le soutien des filières professionnelles dans le secteur primaire mais un soutien qui doit être véritable, c’est-à-dire aller jusqu’à la rémunération des lycéens et des étudiants qui pratiquent ces filières professionnelles pour les rendre attractifs ; et enfin — et je remercie et ça me permet de féliciter la nomination du ministre des finances, Monsieur Warren Dexter — le soutien du secteur primaire doit aussi passer par un prix rémunérateur pour les agriculteurs et surtout la lutte contre les monopoles verticales que nous voyons dans notre pays avec des groupes déjà monopoles dans leur secteur qui vont dans le secteur primaire s’agrandir en monopole et qui détruit année après année les petites exploitations agricoles.

Je me permets aussi, parce que nous avons des élus des îles, d’engager une réflexion sur nos archipels hors des Îles-du-vent. On le sait, dans les archipels, il y a moins de terres agricoles, une économie plus réduite et donc pour eux l’objectif, c’est l’exportation vers des zones plus denses (les Îles de la Société ou encore Tahiti). Mais ces petites exploitations, pour qu’elles soient pérennisées, on doit leur permettre une mutualisation de leur moyen de production et d’exploitation de transformation si on veut avoir de véritables filières agricoles dans les archipels et, dans l’engagement qu’a le ministre des finances depuis sa nomination, la possibilité d’ajustement fiscal de manière à ce que les archipels puissent véritablement être soutenus, et qu’on voit les archipels comme des opportunités plutôt que comme des difficultés comme nous le voyons aujourd’hui.

Il a été demandé au ministre de tutelle de l’ISPF, sur les deux prochaines années, d’engager une grande enquête sur le budget des familles. Cette enquête est importante, importante de par son coût mais aussi importante de par ses objectifs puisque, comme le ministre l’a rappelé, l’ISPF est important dans cette récolte de données parce que ces données permettent au gouvernement de notre pays d’engager des politiques publiques adaptées aux réalités socioéconomiques de notre pays. C’est la raison pour laquelle j’encourage le gouvernement de notre pays à engager rapidement la mise en place de cette enquête sur le budget des familles qui va nous permettre de véritablement ressentir les réalités économiques et sociales de notre pays.

Voici, Monsieur le président, le substrat politique de ce rapport que je voulais vous faire.

En conclusion, je voudrais remercier les agents de l’Institut de la statistique de notre pays qui fournissent un travail de qualité, année après année, qui se structurent, qui s’organisent. Et remercier toutes les personnes, tous les citoyens qui ont accepté d’être enquêtés. Parce qu’on le sait, dans un monde globalisé ou fake news sur fake news sont relayés sur les réseaux sociaux, il est difficile d’accueillir, même dans nos foyers polynésiens, des personnes qui souhaitent produire une enquête, et je souhaite remercier à la fois les agents de l’ISPF pour leur travail de sensibilisation auprès des citoyens, et nos citoyens d’accepter de participer à ces enquêtes.

Voilà, Monsieur le président, le rapport sur l’ISPF avec un avis qui a été unanime et positif de la part de la commission de l’économie et des finances.

Le président : Merci, Monsieur le député.

Tapura, Tavini, qui souhaite intervenir ?... Oui. Bonjour, Monsieur le maire.

M. Tahuhu Maraeura : Monsieur le président de la commission permanente, Mesdames et Messieurs les ministres, Madame la vice-présidente, chers collègues, bonjour.

À la fin de l’exercice 2023, l’Institut de la statistique de la Polynésie française a dégagé un résultat excédentaire de 19 717 208 F CFP (dont plus de 13,7 millions F CFP en section de fonctionnement).

Malgré des frais du personnel relativement importants qui constituent l’essentiel des charges d’exploitation de l’établissement public à caractère administratif, l’ISPF conserve une situation financière des plus saines comme en atteste son fonds de roulement en croissance constante avec un montant jamais atteint jusqu’ici à plus de 169 millions F CFP. Mais l’examen budgétaire dans le cas présent n’a qu’un intérêt très relatif.

Au regard de la qualité du travail rendu par ses observateurs de la vie économique de notre pays grâce auxquels nous bâtissons politiques publiques, qu’il s’agisse de recensement de la population ou du monde agricole, les analyses statistiques de l’ISPF sont extrêmement précieuses pour déterminer d’où l’on part et là où le Pays veut aller. Il en sera de même s’agissant de la prochaine étude « Budget des familles » dont la dernière version datant de 2015 a perdu tout son intérêt.

Rappelons à toutes fins utiles que l’étude « Budget des familles 2015 » a porté sur l’ensemble des dépenses (alimentation, transport, habillement, santé, etc.) et des ressources des ménages, de manière à fournir une information suffisamment précise sur la consommation et le budget annuel des familles résidentes dans chacune des cinq subdivisions administratives. Autant dire que l’on ne vit pas de la même manière dans la zone urbaine de Tahiti et dans un atoll reculé des Tuamotu-Gambier.

Cette étude procure, en outre, une estimation des transferts entre ménages ainsi que l’apport de l’autoconsommation (produits non achetés) dans le volume global de consommation. Toujours est-il que nous prenons bonne note de l’engagement pris par l’ancien ministre des finances, Monsieur Pomare, pour la renouveler tous les cinq ans, ce qui constitue un excellent point de départ pour toute nouvelle mandature. À condition bien entendu d’en avoir les moyens budgétaires.

Sur ce point, il semble que la demande de cofinancement par l’État ait déjà recueilli un accord de principe favorable, ce qui représente une charge en moins et donc une économie substantielle pour le Pays de l’ordre de 230 millions F CFP.

Du point de vue technique enfin, les phases de test devraient démarrer courant octobre prochain, tout en sachant que la consultation des 4 000 ménages sélectionnés, contre 3 792 très exactement en 2015, prévoit pas moins de cinq visites par foyer. Raison de plus à nos yeux pour indemniser ces ménages où à tout le moins de prévoir une gratification à la hauteur du temps consacré aux enquêteurs.

Je vous remercie de votre attention.

Le président : Merci.

Un intervenant du Tavini ?... Oui, Heinui, vous avez la parole.

M. Heinui Le Caill : Merci, Monsieur le président, et bonjour. Madame la vice-présidente, Madame la ministre, Monsieur le ministre, Madame la directrice de l’ISPF, chers collègues représentants et représentantes, membres de la presse, internautes et public, bonjour.

L’ISPF, comme je l’ai déjà précisé lors de l’examen du compte financier de 2022, a un rôle capital dans nos politiques publiques. Ses activités permettent d’établir ainsi une base solide pour construire nos politiques publiques de façon éclairée, avec un point de situation en temps réel et des données chiffrées fiables. Elles sont essentielles pour pouvoir donc évaluer l’impact, comme on l’a dit, de nos décisions, anticiper les besoins futurs et stimuler le développement durable de Mā'ohi Nui (NDT, Polynésie française).

Je remercie et salue les propos de notre rapporteur qui a très bien développé la situation et l’utilité de l’ISPF au niveau politique et au niveau économique et sociétal.

Par rapport au rapport, il est bien précisé que l’Institut de la statistique a fait preuve d’une gestion exemplaire en 2023. Il affiche donc un résultat excédentaire et un fonds de roulement de près de 170 millions F CFP comme il a été dit, soit 108 jours de fonctionnement, ce qui témoigne d’une administration rigoureuse et d’une planification avisée.

La gestion des ressources humaines, avec 46 agents dévoués et des ressources financières, montre que l’ISPF est prêt à relever les défis futurs. Qu’il s’agisse de la mise à jour de nos statistiques démographiques, de la tenue du fichier électoral unique, ou des nouvelles enquêtes qui se profilent, comme l’étude sur le budget des familles, nous avons les outils, le savoir-faire, et la détermination pour faire face à l’avenir.

Et nous avons félicité la directrice de l’établissement en commission du 9 juillet, et sommes assurés que nos encouragements trouveront écho auprès de ses équipes. Vous faites un travail remarquable, merci beaucoup.

Au-delà de ces résultats satisfaisants, le rapport cite les faits marquants de l’exercice passé, distincts de l’enquête emploi annuelle. Qualifiés d’opérations dites « spéciales », le recensement général de l’agriculture (nos 1427 et 1434) que nous avons également reçu par voie de courrier, le recensement de la population (no 1396), l’enquête sur les dépenses touristiques (no 1393) ainsi que la tenue du répertoire électoral aujourd’hui dématérialisé, ont représenté une dépense atteignant 132,479 millions F CFP.

Durant mon intervention en 2022, j’ai abordé trois points.

Le premier portait sur l’océanisation des cadres au sein de nos administrations publiques. La montée en compétences des talents polynésiens, comme nous le voyons dans les choix d’orientation aux prépas aux grandes écoles ou l’attribution d’allocations aux études supérieures ou encore l’aide aux jeunes diplômés, sont à prendre en compte. Les dispositifs d’aide mis en place n’ont pas l’air de suffire pour les faire revenir, souvent découragés soit par l’absence de postes ou l’exigence d’une expérience de plusieurs années au minimum. Donc, courage à nos jeunes et à nous aussi !

TT 5 (Orastre@m 11:18 – 11:48)

Deuxième point évoqué : il s’agit de la fréquence des enquêtes sensibles liées au coût de la vie et au budget des familles. J’avais également souligné que le gouvernement envisageait de réviser les indicateurs sociaux afin d’estimer la mesure de la pauvreté, de relever les inégalités de revenus et des conditions de vie de notre peuple. Donc quand est-ce que cela va être lancé ?

Enfin, exprimé et souvent repris dans les interventions de mes collègues : à quand une carte de formations adaptées aux besoins du marché du travail ? Je souligne tout de même les efforts réalisés. Je sais que le chantier est ambitieux. Je lisais une enquête de 2022 où 13 600 personnes ne souhaitaient pas travailler, pour des raisons qui leur appartiennent. Quelle analyse pouvons-nous en tirer ou en déduire ?

J’aurais également souhaité pouvoir disposer, au-delà de la méthodologie, des résultats de l’enquête « Le lycée et après » de 2022, il me semble, pour illustrer mes propos sur le système éducatif polynésien français et les perspectives d’avenir ici et surtout là-bas, loin du territoire. Ils sont nombreux, nos jeunes, à vouloir partir, chanceux à pouvoir partir et volontaires tout de même à revenir pour exercer dans notre pays. Mais combien sont-ils ? L’ISPF aurait-il ces éléments ?

Et que peut-on dire également des personnes qui prennent un aller simple depuis la Nouvelle-Calédonie pour la Polynésie ? Avez-vous un point de situation ?

Notre marché de l’emploi a besoin d’être plus attractif et sans cesse actualisé, tout comme les moyens mis en œuvre pour élaborer et conduire nos politiques publiques en matière d’emploi, de logement, de tourisme, etc. Un bon courage à tous, nous avons un projet de société où chacun a sa place.

En définitive, nous devons aussi réfléchir à ce que ces chiffres nous disent sur l’état de notre société, ils sont le miroir de nos décisions. Ils nous montrent où nous devons concentrer nos efforts : sur l’amélioration de la vie de nos familles, sur la protection de nos ressources naturelles et sur le développement économique qui respecte notre culture et notre environnement. Je veux croire que nous sommes sur la bonne voie.

Alors chers collègues, continuons de soutenir ces efforts, car ce sont eux qui nous permettront de bâtir un pays où chaque décision, chaque projet est fondé sur des données fiables, précises, et pertinentes.

Merci bien.

Le président : J’invite le gouvernement à répondre aux interventions. Madame la ministre ou Monsieur le ministre ?

M. Warren Dexter : Oui, merci pour les observations. Je vais notamment répondre à quelques-unes du représentant Le Caill, notamment sur le thème de l’océanisation. C’est vrai que j’ai parlé clairement du sujet avec la directrice qui est derrière moi. L’océanisation pour un poste de direction de l’ISPF, c’est tout simplement parce que, aujourd’hui en tout cas, on n’a pas identifié de personne qui a le niveau de diplôme requis en tant que statisticien. Ce ne sont pas des fonctions qui s’improvisent, ce sont des fonctions qui sont très techniques. C’est un peu comme le gestionnaire d’hôpital, il faut quand même avoir un sacré background et une formation très adaptée. Donc je peux vous rassurer sur le fait que dans leur politique d’attribution des bourses pour 2025, on va essayer d’encourager la formation de statisticiens, parce que curieusement on n’en trouve pas à ce jour. Je ne sais pas si j’ai… je n’ai pas noté toutes vos questions.

En ce qui concerne la gratification des enquêtes, on prévoit des cadeaux pour les enquêtes, de rétribution en nature.

En ce qui concerne l’océanisation des cadres, aussi à noter le recrutement de deux jeunes qui sont issus de l’université de la Polynésie. Et effectivement comme je le disais tout à l’heure, on n’a pas mal de frein en termes de compétence et de conditions de travail.

Alors le résultat de l’enquête « Le lycée et après », c’est en cours de relecture nous dit notre directrice, et la sortie sera prochaine. Donc probablement courant de ce mois-ci, septembre, donc patience.

Et enfin, arrivé aux ressortissants de Nouvelle-Calédonie, c’est en cours de quantification. C’est vrai qu’on en parle beaucoup, mais on aurait besoin de quantifier. À ce que l’on entend, il y a beaucoup de nos frères tahitiens qui vivaient là-bas et qui reviennent. Alors est-ce qu’il y a aussi des Caldoches, des Métropolitains ? C’est en cours de quantification, l’ISPF est sur ce dossier, c’est vrai que c’est très utile.

Voilà, merci. Et puis il y a d’autres questions, peut-être que j’en ai oubliées, excuse-moi, si tu peux répéter alors.

Le président : Est-ce qu’il y a d’autres interventions ? Oui, Madame Pauline Niva.

Mme Pauline Niva : Merci, Messieurs les intervenants, Monsieur le rapporteur, Monsieur le ministre.

J’étais en train de parcourir un peu par rapport au statut de l’ISPF et je tombe — au-delà du fait que nous avons une convention avec l’INSEE pour la nomination du directeur jusqu’à ce qu’on soit prêt pour avoir un directeur de taille comme tu l’as dit, un polynésien pour venir diriger cette institution. Après 40 ans quand même, 40 ans de convention avec l’INSEE, voilà…

Je vois dans l’organisation des agents de cet établissement qu’ils ont des horaires un peu particuliers, c’est-à-dire de 7 h 30 à 13 h 30 et de 7 h 30 à 12 h, je crois, le vendredi. En sachant quand même que nos agents, ils sont des fonctionnaires publiques territorial, ils sont dans l’obligation de faire huit heures de travail comme tous travailleurs de notre pays. Donc c’est juste des questions que… je réagis par rapport à ça, parce que je me dis 7 h 30 – 13 h 30, cela ne fait pas huit heures de travail, donc merci.

Le président : Merci.

Est-ce qu’il y a d’autres interventions ? Non ? Madame Pascale.

Mme Pascale Haiti : Merci, Monsieur le président.

Monsieur le ministre, ma question, c’est concernant l’enquête du budget familiale. Surtout qu’aujourd’hui depuis la crise Covid et puis tous les problèmes qu’il y a sur le plan international, nous savons très bien que nous subissons les augmentations de tout ce qui vient de l’extérieur, surtout sur le plan alimentaire, le logement. Tout cela à un impact, bien sûr, chez nous. Mais aujourd’hui, il me semble que cela se stabilise.

Est-ce que… Ce qui est intéressant, c’est que l’institut puisse faire une enquête très poussée et pour pouvoir donner au gouvernement une certaine ligne politique, pour qu’il puisse l’adapter au budget familial. L’idéal, c’est que nous ayons — bon c’est vrai que ce qui est dommage, c’est que bon… c’est que cet institut ne nous permet pas à J, sur l’année qui suit, d’avoir un résultat qui vous permet de savoir où vous en êtes. Mais c’est intéressant de voir sur deux, trois ans, peut-être des années précédentes, surtout la partie Covid, après, d’avoir une étude réelle et cette faisabilité pour éviter qu’il y ait un coût qui soit répercuté au niveau des usagers, au niveau des familles et peut-être surtout du consommateur. C’est intéressant d’aller dans le détail et permettre au gouvernement de réajuster et puis d’avoir un impact peut-être financier moins lourd au niveau du consommateur. C’est bien si on pourrait avoir, c’est vrai que ça demande beaucoup, beaucoup… il faut des techniciens, mais il faut que le ministère se… je veux dire, ait quelqu’un à son ministère qui puisse faire cette étude, vous épauler dans votre mission parce qu’il est important que le coût de la vie soit vraiment important pour les 5 ans, pour les dernières années à venir. Mais encore une fois, le coût de la vie a un impact et l’institut peut nous orienter, voilà.

Le président : Monsieur le ministre.

M. Warren Dexter : Réponse tout d’abord à Madame Niva. D’après la directrice, « non », 7 h 30 – 15 h 30 ; possibilité d’option 8 h 30 à 16 h 30. À la semaine, 39 heures de travail effectivement, je ne sais pas d’où tu tiens tes sources. (Rire.) Ah ! L’ouverture au public, tu dis ? Ah oui, l’ouverture au public, ce n’est pas pareil. Il faut leur laisser le temps de travailler un peu quand on ferme au public. Oui c’est l’ouverture au public, ce n’est pas pareil, mais sinon ils travaillent bien jusqu’à 15 h 30. (Rire.)

Après, pour répondre à l’observation de Madame Haiti, effectivement, la remarque est pertinente. C’est vrai que cette enquête sur les budgets de famille va avoir une importance toute particulière dans le contexte inflationniste que l’on a connu ces dernières années. Cette année, les chiffres le montrent, l’inflation est contenue, mais les prix ne rebaissent pas. C’est toujours élevé à l’international et comme vous savez que l’on est ultra dépendant de dehors. Comme on dit, quand on tousse dehors, on est malade ici. Donc effectivement, il va falloir que l’on se dote de moyens pour bien mesurer l’enquête par rapport à ces phénomènes inflationnistes.

Le président : Merci, Monsieur le ministre.

Tapati, la parole est à vous.

M. Tafai, Mitema Tapati : Oui, bonjour. Merci bien, Monsieur le ministre.

Mon intervention porte sur… à entendre nos échanges, pratiquement tous les secteurs de la vie publique se portent bien si ce n’est l’agriculture. C’est très embêtant, car je ne comprends pas pourquoi ce secteur est appelé en français « secteur primaire ». Il n’a de primaire que le nom, alors qu’en réalité, c’est le cadet de nos soucis. Je citerai par exemple les carottes de Tubuai dont c’est la saison actuellement. Les agriculteurs les vendent à 36 tārā (NDT, auparavant 5 francs français) soit 180 F CFP le kilo, tandis que Carrefour les revend à 540 F CFP le kilo. Combien l’agriculteur peut-il se réjouir de ce gain alors que le dernier acteur du circuit gagne tant. Et ensuite, les Polynésiens disent que nos produits locaux sont chers. Comment puis-je tolérer un tel vol ? Qui délibère les lois règlementant les prix de vente de nos produits chez nous ? Comment un jeune peut-il s’intéresser à l’agriculture ? Le producteur de mitihue (NDT, purée fermentée de chair de coco) vend sa bouteille de mitihue à 600 F CFP ; puis elle est revendue à 1 500 F CFP en magasin. Mais où allons-nous ? Et d’un.

Deuxièmement. Avant, quand je pratiquais l’agriculture, je vendais mes récoltes à Carrefour. Aujourd’hui, Carrefour cultive aussi des champs dans les hauts de Taravao. À qui dois-je vendre mes récoltes à présent ? Et lorsque vous dites aux personnes de se lancer dans l’agriculture, ils vous répondent « et à qui dois-je vendre mes récoltes ? » C’est ce que vient d’exposer Tematai tantôt. Les agriculteurs de nos jours, ce sont les grands investisseurs, les milliardaires se sont aussi mis à l’agriculture. Auparavant, lorsqu’on se rendait au marché, on trouvait du taro sur pratiquement tous les stands ; on n’en trouve plus du tout aujourd’hui. Je me suis rendu au marché dimanche dernier, il n’y avait plus de taro.

Je voudrais seulement demander au ministre s’il serait possible — je m’adresse aux deux, aux trois ministres plutôt —, s’il serait possible de mettre en place un dispositif. En effet, un jeune qui plante du taro, puisque le taro ne se récolte qu’au bout de neuf mois, le pauvre enfant devra attendre neuf mois sans que cela lui rapporte un sou ! Pour encourager nos jeunes à planter du taro, ne pourrait-on pas lui accorder une petite indemnité mensuelle jusqu’à ce qu’il soit temps de récolter son taro ou son taruā (NDT, variété de Caladium, un tubercule). Autrement, nous ne mangerions que du riz, des lentilles, des pâtes puisque plus personne ne plantera du manioc, du taruā, de la patate douce, du taro. Et tout cela parce que nous n’aurions mis en place aucun dispositif ! Nous avons plein de dispositifs pour l’acquisition de grandes machines, mais cette indemnité permettra au moins de fournir du pain sur les tables des enfants chaque matin avant d’aller à l’école.

Je me suis toujours rendu à la foire agricole d’Outumaoro depuis plus de 20 ans maintenant. Lorsque j’irai cette année, je ferai le constat que les productions agricoles ont chuté, encore, encore et encore… Mais alors le budget, l’argent ! Combien de milliards cela représente-t-il ? Je ne vois l’utilité d’un budget aussi grand, probablement pour payer les employés, les fonctionnaires certainement ? Il y a tant à faire.

Mesdames et Messieurs les ministres, si seulement l’on pouvait… en effet, on parle beaucoup de ces grandes propriétés foncières, oui, ces grands domaines. N’attendons pas que des investisseurs étrangers s’en emparent, achetons-les ces grands domaines, que le gouvernement les achète. Commençons dès à présent à préparer d’immenses champs, pas des champs de tailles dérisoires ! Au moins que l’on puisse nourrir notre population.

Pour le reste, ce service mérite notre gratitude, merci.

Merci de votre attention.

Le président : Merci.

Monsieur le ministre.

M. Warren Dexter : Tapati, ne le prenez pas mal. Je vous rappelle que nous sommes sous un système français qui prône la liberté d’entreprendre, c’est-à-dire que toute personne a le droit de mener une activité commerciale. Il y a donc une concurrence qui se créée, et ne vous étonnez pas qu’aujourd’hui certains gagnent et que d’autres perdent.

Par contre, nous, le ministère, avons le pouvoir de venir en aide à nos enfants du côté de la commercialisation, depuis les plus jeunes jusqu’aux plus âgés. C’est ce dont nous avons envie de soutenir, et des dispositifs d’aide existent et seront exposés par Vannina. Merci.

Le président : Merci, Monsieur le ministre.

Nous passons à l’examen de la… Madame Pascale.

Mme Pascale Haiti : Monsieur le président, merci.

Je ne peux pas laisser notre ministre dire que nous sommes sous le gouvernement français. Non, c’est nous qui gouvernons notre pays ! Nous avons nos compétences tout comme le gouvernement français a les siens. Tout est une question de courage ! Fixez un programme d’actions clair, affirmez votre politique ! Il n’y a ni projet de développement ni objectif. Votre président Oscar Temaru vient de mettre le point dessus, faites de grands projets ! Et quels grands projets y a-t-il ? C’est la preuve qu’il n’y a pas d’organisation. Voilà, c’est pour cela que les Français n’en font qu’une bouchée de nous ! Rappelez donc quelles sont les compétences de notre pays, et défendez-les. Mais si vous vous montrez faibles, évidemment que le gouvernement français dévorera… Prenez par exemple la convention État-Pays pour le satellite météorologique, que s’est-il passé ? C’est un établissement de l’État ! Et qu’avons-nous obtenu ? Nous payons la moitié et l’État français paye… L’État français vous avale tout cru ! Refusez et dites-leur que c’est de leur compétence ! Ce sont là les manœuvres que le gouvernement français utilise pour vous ronger petit à petit, mais courage ! Œuvrez !

La compétence sous-jacente… Tapati a raison ! Vous pouvez faire l’acquisition de ces terres. Qu’entendait-on dire à l’époque où siégeait le Tahoeraa ? C’est cela, notre ancien Président le sait « Flosse est en train de racheter vos terres ! » Non ! Flosse faisait l’acquisition de terres pour les inclure dans le patrimoine de notre Pays. Voyez, par exemple, le Mahana beach. Qui est le propriétaire de ces hectares ? Nous sommes les propriétaires ! C’est nous qui avons la main sur ces terres, le gouvernement français n’y a rien à voir ! Il faut unir nos forces et l’utiliser pour faire développer notre pays, c’est ce que nous souhaitons pour ces terres. Nous ne désirons pas qu’il nous ronge petit à petit, mais il faut s’armer de beaucoup de courage avant d’aller à la rencontre de ces personnes. Merci.

Le président : Merci.

Monsieur le ministre.

M. Warren Dexter : Pascale, peut-être n’avez-vous pas entendu. J’ai confirmé que nous allons effectivement venir en aide à nos enfants, nous ne baisserons pas les bras.

Mais ce que j’ai dit à propos du système, que nous sommes soumis au système français, je veux dire que nous ne pouvons pas sanctionner ces grandes entreprises. Toute personne a le droit de faire fructifier ses affaires. Bien que nous ne puissions pas sanctionner, nous pouvons par contre venir en aide à nos enfants en les formant à devenir des personnes pleines de sagesse capables de concurrencer ces grandes entreprises. C’est ainsi que nous pourrons faire diminuer le coût de la vie.

Cependant, Tapati a aussi raison de dire que nous ne donnons pas tous les moyens à nos enfants. Nous connaissons ces moyens, il faut mettre à disposition des terres, car les terres à cultiver sont rares, surtout à Tahiti. Il faudrait aussi les soutenir quant aux dépenses car nous savons qu’au début, les premiers gains ne vont pas dans leurs poches. Vannina a quelques moyens pour palier à cela.

Enfin, le dernier point concerne la vente de leurs produits. Vous avez raison, certaines grandes entreprises n’acceptent plus de prendre les récoltes des petits producteurs. C’est à nous d’agir en mettant en place, par exemple, des coopératives. Peut-être serait-il judicieux de remettre en place les coopératives pour faciliter la vente des produits récoltés par nos enfants auprès de la population. Merci.

Le président : Votre statut de l’autonomie date d’il y a 47 ans maintenant, n’est-ce pas ? C’étaient deux voix que l’on entendait débattre de ce statut de l’autonomie, celle du patriarche Gaston Flosse et la mienne. Avant-hier, ce premier déclarait que ce statut était aujourd’hui à l’image d’une culotte usée qui était bonne pour le dépotoir. Je me suis donc dit « il a mis 50 ans pour comprendre ». Ce n’est pas trop tôt.

Je lui ai pourtant dit depuis le début que cela n’allait pas fonctionner ! C’est l’État français qui a la suprématie sur ce pays. Rappelez-vous par exemple le projet de Hao, combien de milliers d’emplois cela représentait, combien ? Son aéroport que l’on voulait relancer, tout était prêt ! Pareillement pour son quai, qui a mis des bâtons dans les roues ? L’État français. Qu’a-t-on envoyé là-bas ? L’armée française ! À qui est cette politique ? C’est la vôtre ! En effet ! Je souhaite plutôt notre indépendance.

Quand le patriarche a eu vent de ce projet, il me dit « d’où viendra les fonds, avec quel argent ? » Je lui ai donc apporté cette fameuse roche — écoutez-moi bien —, et le patriarche me dit « ah ! le peuple vous demande du pain, et vous lui apportez de la roche ». C’est ce qu’il disait à l’époque en 1996. Cette roche est là aujourd’hui, et on n’entend plus de contestations car tout le monde l’admet, c’était vrai ce qui se disait. L’argent est ici, sous la plante de nos pieds !

Nous sommes d’accords, le pays est le nôtre. Alors, prenons une décision, saisissons notre indépendance ! Mais voilà, le problème, c’est que quand on aborde le sujet, vous vous arrêtez-là et vous dites « Maman la France, on a besoin de vous là-bas ». Allez donc jusqu’au bout de votre raisonnement et agissez ! Oui ! Le pays n’a pas été inscrit sur la liste de l’ONU seulement pour le Tavini huiraatira, mais pour nous, pour Māʹohi nui (NDT, la Polynésie française), oui.

Comment fonctionne le gouvernement français, dites-moi ? L’agence appelée AFD vient se placer sous les banques françaises et les limites fixées. Saviez-vous qu’une certaine année, nous n’avions plus d’argent dans les caisses de notre pays, j’étais alors Président. J’ai donc été en France pour rencontrer le directeur de cette agence, l’AFD, et que m’a-t-il dit ? « Vous avez une très bonne capacité d’emprunt, mais vous savez c’est la politique qui décide, il faut aller voir de ce côté-là ». On m’envoyait ici et là comme une balle de ping-pong. Finalement, c’est l’État français qui fixe cette limite.

Après ces plus de 40 ans maintenant, quel est le résultat ? C’est cent… disons 160 milliards de dette que nous avons, oui, que vous avez laissé, 160 milliards. J’ai pourtant pensé que le séjour d’Édouard en France avait pour but de demander une aide. Je m’étais donc dit « bien, Macron va nous aider ». Pour finir, c’est une dette. Il faut s’en acquitter, il faut payer toutes ces dettes., oui. Notre vie se résume-t-elle à cela ? « Vous ne pouvez pas aller plus loin ». Mais le jour où ce pays sera indépendant, il n’y aura plus de limite !

Il faut étudier minutieusement toutes les ressources de ce pays. Il y a un travail d’exploration, d’évaluation à faire, avant exploitation. Il faut faire attention à l’environnement. L’argent est là ! Quand ce pays sera indépendant, le peuple connaîtra alors la valeur de cette terre. Il n’y aura plus de pauvre dans ce pays, tout le monde aura un emploi. On supprimera alors toutes ces taxes. On peut se permettre, ce sont les chiffres qui le prouvent. Si vous êtes prêts, moi je suis prêt à calculer avec vous ! Les chiffres sont là. Voilà ce que ça peut rapporter sur 1 000 kilomètres carrés : un trillion cinq-cent-milles milliards F CFP, C’est beaucoup d’argent, ce n’est pas 200 milliards comme le dit la France, là on nous donne les 200 milliards, et beaucoup de cet argent retourne en France. Non on n’a pas besoin d’eux, on n’a pas besoin d’eux ! Comment pourrais-je le dire autrement ? Nous avons un pays plein de ressources, mais c’est nous, c’est nous qui devons prendre la décision !

M. Ernest Teagai : Président, bonjour. Recevez mes chaleureuses salutations.

Président, parmi nous tous qui sommes rassemblés aujourd’hui, j’entends parler d’agriculture. À mon avis pour le bien de notre peuple, il ne faudrait plus accorder d’autorisation aux grandes entreprises comme Carrefour de pratiquer l’agriculture. Si nous leur accordons ces autorisations… parce qu’ils ont les moyens, ils feront un recours auprès du gouvernement pour obtenir l’autorisation de planter. C’est ce que nous constatons avec Carrefour qui a obtenu la sienne. À l’avenir, d’autres grandes entreprises feront probablement aussi leurs demandes. Ainsi, il nous faut penser que si nous accordons encore une autorisation à d’autres entreprises, notre peuple se trouvera lésé car c’est son gagne-pain au quotidien. Surtout les petites gens de notre peuple, c’est leur gagne-pain pour nourrir leur famille, leurs enfants, pour pousser leurs enfants qui font des études et pour satisfaire certaines envies dans l’avenir.

Cependant, nous ne discutons de rien d’autres que de nourriture. Je nous observe et j’ai l’impression que nous mettons de côté le cocotier. Je fais mention du cocotier car dans la caisse de l’agriculture, quand on met une somme que l’on destine à la plantation ou la production de cocotiers, on prélève la moitié de cette somme en faveur de la culture maraichère. Parce que je sais, j’ai travaillé dans trois ministères et j’ai vu le travail qui se faisait là-bas à Pirae. Développons également le cocotier. Discutons également du cocotier. TH 6 (Orastre@m : 11 :48 – 14 :19)

Ce problème existe à Napuka, combien de fois a-t-on dit d’aller observer cette île de Napuka qui est touchée par cette maladie Brontispa, et aucun gouvernement n’a encore pris de mesures. Je suis allé à la rencontre du précédent gouvernement mais personne n’y a prêté attention. Lorsque nous sommes arrivés à cette question, il a été dit que rien n’a été fait. Quand commencerons-nous à agir ? Quand commencerons-nous à nous préoccuper de cette population qui vit sur l’île de Napuka ?

Je voudrais m’adresser au gouvernement pour que nous allions visiter. Vous pensez peut-être que je parle dans le vent. Non, nous irons visiter Napuka. Ils avaient initialement 300 tonnes, et aujourd’hui, ils n’en ont plus que 50. Ils étaient environ 400 personnes sur cette île.

Quand allons-nous nous lever, le gouvernement ? Vous, le gouvernement, quand allez-vous agir ? Je ne cesse de vous répéter d’aller visiter cette île de Napuka. Napuka n’est pas la seule touchée par la maladie de cet insecte ravageur. Il y aussi Makemo, Katiu, mais c’est Napuka qui est la plus gravement affectée, car c’est le gouvernement qui a importé ces cocos de Raiatea sans les avoir contrôlés.

C’est pourquoi, je demande au gouvernement de nous préparer une visite pour que nous puissions aller voir. Ne nous contentons pas de seulement parler, parler, non, il faut agir. Voilà donc ce que nous venons d’entendre.

Merci.

Le président : Merci, Monsieur le maire.

Nous avons tous un cœur. Ici, nous ne sommes pas des travailleurs sociaux. Nous représentons le peuple, son gestionnaire. Nous devons prendre les questions budgétaires les unes après les autres, les mettre sur la balance, et évaluer ce que représentent les recettes et les dépenses.

Année après année, nous restons en déficit, malgré les recettes espérées. Et c’est toujours la même rengaine. Il faut pousser plus loin notre réflexion. Il y a d’autres ressources aux Tuamotu, mais personne ne veut les explorer et ni les exploiter. Oui, elles ont une grande valeur, une très grande valeur.

C’est la raison pour laquelle l’État convoite notre territoire. Oui, il ne le convoite pas en raison des problèmes comme la Brontispa, le coprah, ou d’autres choses. Il ne prête aucune attention à ces questions. Ce qui l’intéresse réellement se trouve en profondeur, sous la mer. Oui, c’est cela qui l’intéresse. C’est à nous de décider, car ce territoire nous appartient. Nous ne devons pas avoir peur. Aujourd’hui, les grandes puissances de ce monde nous soutiennent. Auparavant, ce n’était pas le cas, nous étions seuls.

Sur les 193 pays, il y a 189 pays qui nous soutiennent. Ça n’a pas été facile. Nous avons le soutien de la communauté internationale. Ah, ce n’est plus pareil !

Ils se contentent de regarder la politique du Tapura — je ne sais pas — groupe A here ʹia Porinetia. C’est sans lendemain ça, cette politique de concussion, de trahison. Oui, oui, oui, je le répète. Nous ne pouvons pas vivre là-bas. Cette terre est à nous. Elle n’a pas d’importance ici. C’est ce qui faut enseigner à notre peuple, la valeur de cette terre.

Nous savons tous ce qu’est le coprah, entre autres. C’était mon premier métier, le coprah. Il n’y avait pas de maisons à Faaʹa au début mais des séchoirs. Il n’y avait que des séchoirs là où se trouve la mairie, des séchoirs et des vaches.

Nous devons évaluer toutes ces choses et calculer. C’est notre rôle de gestionnaire. Nous devons nous demander : « n’y a-t-il pas d’autres ressources qui viendraient remplir nos caisses ? » Si, si. Le monde a vu que notre pays est aussi vaste que l’Europe toute entière, un très grand pays, c’est un immense pays. Nous en sommes les propriétaires, nous en sommes les propriétaires, oui. Je ne vous parle pas des ressources dans l’air.

Quand un avion atterrit à Faaʹa, que ce soit Air Tahiti Nui ou d’autres, cela rentre directement dans les caisses de l’État. Comment cela se fait ? comment cela se fait ? Oui. Et nous, nous restons là à regarder ? Oui, cela génère de l’argent. Cela fait des années que je leur demande : « dites-nous combien d’argent est acheminé d’ici vers la France par an ? À ce jour, il n’y a toujours pas de réponse. C’est une question d’argent.

C’est tout un système. C’est à nous… Notre bulletin de vote, oui. C’est là que nous verrons la valeur de ce pays. Si nous restons simplement à ce stade, rien ne changera.

Nous ne pouvons pas blâmer nos ministres, ceux qui gouvernent notre pays, non. C’est la loi, c’est la loi qui nous dirige. Il n’y a qu’à voir l’île de Rarotonga, ils ont leur propre autonomie d’État indépendantiste. Aujourd’hui, ils sont en train d’exploiter cette ressource et nous disent : « quand allez-vous l’exploiter puisqu’elle se trouve majoritairement chez vous ? » Macron ne nous donne pas l’autorisation. Cette loi, ahlala ! Nous pouvons tourner en rond, tourner en rond, c’est la loi.

Flosse a mis 50 ans pour comprendre que son statut d’autonomie ne vaut rien du tout. C’est lui qui a fait l’Hôpital. Allez regarder cet hôpital, qui sont les personnes qui y travaillent majoritairement ? Et nos maladies, on a l’impression que c’est un hôpital de transit, hein. Seulement en transit, on va là-bas, puis on part en France. Qui paie pour l’avion ? C’est nous. Au début, on disait que c’est tout le monde, c’est tout le Pacifique qui va venir se faire soigner là, le savoir-faire français. Tu parles !

Cet aéroport, notre compagnie aérienne, c’est pareil. Quand nous voyons les pilotes, où sont nos enfants ? Ils sont à Abu-Dhabi, ou dans d’autres pays, là où il n’y a que des touristes. La France appelle cela « le patriotisme ». C’est ce sentiment qui devrait grandir dans notre cœur et dans notre esprit : « le patriotisme ». Pas celui de la chanson « Allons enfants de la Patrie », c’est celle de la France. Nous avons notre propre patrie, la Polynésie française.

Oui, nous poursuivons.

Nous passons à l’examen de la délibération simplifiée.

Oui, Monsieur le maire, nous poursuivons. Cela suffit.

M. Ernest Teagai : Président !

Le président : La parole est à toi, allez !

M. Ernest Teagai : Merci, président. Je comprends, Monsieur le président, ce que vous voulez dire.

Dans le budget, le gouvernement vote en faveur du secteur de l’agriculture. Et ce budget est géré par la chambre de l’agriculture parce nous savons qu’il y a un budget. C’est un budget qui a été voté pour les activités liées à la cocoteraie, dans le domaine forestier, et bien d’autres encore telles que l’aide accordée pour les pièces de véhicules : l’aide pour les pièces des embarcations de pêche ou pour l’agriculture.

Il y a le budget qui sera voté, Monsieur le président. Ce que je suis en train de dire, c’est qu’il faut utiliser ce budget qui a été voté pour le coco. Il ne faut voter pour le coco pour ensuite redistribuer pour la salade, pour le secteur forestier, pour ces arbres qu’on découpe. Laissons le budget du coco pour le coco.

Ce que je dis, c’est qu’il ne faut qu’on dise encore que c’est un tel, un tel, un tel. Aujourd’hui, en tant que représentants, voici ma demande : levons-nous, allons à Napuka parce qu’il est très courant que ces habitants me disent : « quand allez-vous venir ? » Que ferons-nous de notre île ? Comme je l’ai dit, nous sommes en train d’aborder les questions liées à la salade, aux carottes, etc. Je constate que vous oubliez souvent de parler du cocotier, et c’est pour cette raison que je vous en ai parlé, Monsieur le président.

C’est donc ma demande au gouvernement. Il est bien dommage que notre ministre de l’agriculture ne soit pas présent, mais ce n’est pas grave. Notre ministre de l’économie est présent. Il voit le travail qui est effectué, c’est à lui et à la chambre de l’agriculture de voir comment utilisé cet argent alloué pour le travail lié à la noix de coco.

Voilà, Monsieur le président. Merci.

Le président : Merci, Monsieur le maire.

Nous éprouvons le même sentiment pour notre cocotier. J’avais également une maison en fibres de coco autrefois, je cultivais et je faisais du coprah. En effet, il n’y a pas à dire. Maintenant, nous vivons une époque où la vie a évolué et où on nous demande de calculer, calculer, calculer, calculer toutes les choses.

Nous poursuivons.

Nous passons à l’examen de la délibération simplifiée. Examen simplifié, est-ce que vous êtes d’accord ? Qui est pour ? Merci bien, à l’unanimité.

Il n’y a pas d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération. Ceux qui sont pour ? Merci, à l’unanimité.



Les rapports peuvent être consultés sur le site internet de l’assemblée de la Polynésie française à l’adresse www.assemblee.pf
Les interventions en langues polynésiennes ont fait l’objet d’une traduction surlignée en gris.

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