Rapport n° 144-2024 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du lycée professionnel de Faa'a et affectation de leurs résultats – Rapport n° 6-2025 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du lycée polyvalent de Taravao et affectation de leurs résultats – Rapport n° 16-2025 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du lycée Tuianu-Le-Gayic et affectation de leurs résultats – Rapport n° 25-2025 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du collège de Mahina et affectation de leurs résultats Paru in extenso au JOPF n° 7 NA du 06/05/2025 à la page 1178 | Rapport n° 144-2024 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du lycée professionnel de Faa'a et affectation de leurs résultats – Rapport n° 6-2025 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du lycée polyvalent de Taravao et affectation de leurs résultats – Rapport n° 16-2025 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du lycée Tuianu-Le-Gayic et affectation de leurs résultats – Rapport n° 25-2025 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du collège de Mahina et affectation de leurs résultats RAPPORT N° 144-2024 RELATIF À DEUX PROJETS DE DÉLIBÉRATION PORTANT APPROBATION DES COMPTES FINANCIERS 2021 et 2022 DU LYCÉE PROFESSIONNEL DE FAA'A ET AFECTATION DE LEURS RÉSULTATS Présenté par M. le représentant Mike Cowan RAPPORT N° 6-2025 RELATIF À DEUX PROJETS DE DÉLIBÉRATION PORTANT APPROBATION DES COMPTES FINANCIERS 2021 et 2022 DU LYCÉE POLYVALENT DE TARAVAO ET AFFECTATION DE LEURS RÉSULTATS Présenté par M. le représentant Ueva Hamblin RAPPORT N° 16-2025 RELATIF À DEUX PROJETS DE DÉLIBÉRATION PORTANT APPROBATION DES COMPTES FINANCIERS 2021 et 2022 DU LYCÉE TUIANU-LE-GAYIC ET AFFECTATION DE LEURS RÉSULTATS Présenté par Mme la représentante Béatrice Flores-Le Gayic RAPPORT N° 25-2025 RELATIF À DEUX PROJETS DE DÉLIBÉRATION PORTANT APPROBATION DES COMPTES FINANCIERS 2021 ET 2022 DU COLLÈGE DE MAHINA ET AFFECTATION DE LEURS RÉSULTATS Présenté par M. le représentant Vincent Maono Présenté par M. le représentant Mike Cowan Le président : Pour démarrer nos travaux, je vous propose de grouper les quatre premiers dossiers relatifs aux comptes financiers des établissements des îles du Vent, s’agissant : du rapport n° 144-2024 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du lycée professionnel de Faa'a et affectation de leurs résultats ; puis deuxième dossier, le rapport n° 6-2025 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du lycée polyvalent de Taravao et affectation de leurs résultats ; ensuite, troisième dossier, le rapport n° 16-2025 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du lycée Tuianu-Le-Gayic et affectation de leurs résultats ; et le quatrième dossier, le rapport n° 25-2025 relatif à deux projets de délibération portant approbation des comptes financiers 2021 et 2022 du collège de Mahina et affectation de leurs résultats. Nous passons au vote, qui est pour ?... À l’unanimité. Merci bien. Je demande au gouvernement d’exposer l’économie générale des quatre projets. Merci. M. Ronny Teriipaia : Bonjour en cette occasion qui nous réunit en ce nouveau jour. Merci d’être présents à cette séance. L’ordre du jour porte sur les comptes financiers de certains établissements du second degré, qu’il s’agisse de collèges ou de lycées. Avant d’introduire brièvement les dossiers qui seront examinés ce jour, permettez-moi de vous exposer quelques données chiffrées. Depuis le 23 mai 2023, 84 comptes financiers des exercices 2020 à 2022 étaient en attente de traitement. À ce jour, sur les 84 comptes financiers comprenant les exercices de 2020 à 2022, 70 d’entre eux ont été épurés, 9 sont en attente de passage en conseil des ministres et 5 attendent d’être examinés en commission de l’éducation avant d’être enfin validés par vos soins. Ce qui représentent alors un total en pourcentage de 83 %. À présent, quelques mots sur les établissements et le détail de leur compte financier. Il vous est confié, ce jour, l’examen des 24 comptes financiers de l’année 2021 et 2022, de 12 établissements d’enseignement public du second degré. En 2021, les résultats sont majoritairement excédentaires, à part pour le lycée professionnel de Faa'a (- 4 341 134 francs) et le lycée professionnel de Papara (- 323 754 francs), le collège de Mahina (- 28 216 francs) et le lycée polyvalent Ihi-tea no Vavau (11 976 942 francs). Les fonds de roulement des établissements sont nettement supérieurs à 30 jours, sauf pour le lycée polyvalent Ihi-tea no Vavau, qui a un fonds de roulement de 11 jours de FDR. En 2022, les résultats sont tous déficitaires, à l’exception du collège de Mahina (+ 2 287 000) et le lycée polyvalent Ihi-tea no Vavau (+ 855 000). Cela s’explique essentiellement par les bilans négatifs du service de restauration et hébergement et du service administration et logistique, suite à des travaux acquisition d’équipements réalisés sur fonds propres. Quant au fonds de roulement, seul le lycée polyvalent de Bora Bora et Tuianu-Le-Gayic ont un fonds de roulement inférieur à 30 jours. Alors, parmi les priorités, sur les 12 établissements recensés, les principaux points qui ont été retenus sont : la réussite des élèves ; l’amélioration du cadre de vie, aussi bien pour les élèves que le personnel ; la sécurisation du site et notamment la campagne de lutte contre les addictions. En termes de problématique, sur l’ensemble des établissements, il y a la grande question de l’absentéisme des élèves, la question des addictions, les violences, notamment pour le lycée de Taravao. En termes de transport scolaire aussi, c’est insuffisant et c’est également lié à des problèmes de retard des élèves en cours. Il y a le problème de sécurité, problème de correspondant, notamment pour ceux qui sont en internat. Voilà, juste un petit point à signaler par rapport à l’internat, l’insuffisance du nombre de surveillant, donc, ça contribue à l’amélioration du cadre de vie en mettant en place des activités sportives et culturelles. Merci. Le président : Merci, Monsieur le ministre. J’invite Mike Cowan à faire une… Mme Tepuaraurii Teriitahi : Président ?... Le président : Oui ?... Mme Tepuaraurii Teriitahi : Pardon, je me permets, s’il te plaît ? Je salue Madame la vice-présidente, Monsieur le ministre et tous mes collègues qui sont présents. Je voudrais, avant qu’on commence nos travaux, Monsieur le président, qu’on donne une minute de silence et de respect à Monsieur Jean-Marius Raapoto, parce que je n’oublie pas qu’il a été ministre de l’éducation, que nous lui devons beaucoup pour, en particulier, la langue polynésienne au sein de nos établissements scolaires, et il me semble que c’est la moindre des choses que de lui donner cette minute de silence et j’en profite pour adresser à sa famille, et en particulier à son épouse Tiare, nos plus sincères condoléances. Voilà, Merci Le président : Merci bien Tepua de me l’avoir rappelé. Je l’avais complètement oublié, ça m’a échappé. M. Tafai, Mitema Tapati : Oui, je rejoins également l’intervention formulée par Tepuaraurii. Nous savons que nous devons rendre hommage à ce pilier, ce grand pilier, ce pilier solide de l’éducation dans notre pays. Et, je suis quelque peu surpris également, car il arrive que l’ouverture d’une séance soit bénie, tandis qu’à d’autres moments, elle ne l’est pas. Je suis quelque peu surpris de cela. Il ne faut pas négliger cela. Comme l’a rappelé Tearii Alpha « Le peuple polynésien est un peuple spirituel. » Il est essentiel de ne pas l’oublier, Monsieur le président. Voilà, merci. Ce serait sans doute bien de s’en rappeler et d’y prêter attention. Le président : Merci, Tapati. Merci Tepua. Ah, prenons une minute pour honorer ce grand homme. (Une minute de silence est observée en hommage à Monsieur Jean-Marius Raapoto.) Le président : Merci. Veuillez me pardonner ! J’invite Monsieur Mike Cowan à faire une présentation de son rapport. M. Mike Cowan : Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les représentants, les présents projets de délibération sont relatifs à l’approbation des comptes financiers 2021 et 2022 des établissements des îles du Vent, à savoir le lycée professionnel de Faa'a, le lycée polyvalent de Taravao, le lycée Tuianu-Le-Gayic et le collège de Mahina ainsi que l’affectation de leurs résultats. Il ressort de l’examen de ces dossiers par la commission de l’éducation, de la jeunesse et des sports, les thématiques récurrentes suivantes : - une politique d’amélioration des conditions d’accueil et de vie des élèves et des professeurs, notamment par des travaux de reconstruction et de rénovation et l’acquisition de nouveaux outils pour les apprentissages optimaux ; - une gestion rigoureuse des fonds des établissements permettant de projeter des investissements ; - une variation des effectifs en personnel entre deux années, enseignant et non enseignant, la nécessité d’acquérir de nouveaux équipements. Plus particulièrement, pour le lycée professionnel de Faaʹa, il est à relever : une importante augmentation des moyens financiers de l’établissement en 2022 ; de très bons résultats aux examens (Bac pro, CAP, BTS et BEP) ; un taux d’absentéisme existant, notamment lié aux addictions. Le lycée faisant intervenir des partenaires à des fins de sensibilisation ; des problématiques de transport scolaire causant des retards répétitifs. S’agissant de ses comptes financiers, les recettes s’élèvent à 165,4 millions F CFP en 2021 et 228,1 millions F CFP en 2022. Et les dépenses s’établissent à 180,5 millions F CFP en 2021 et 184,8 millions F CFP en 2022, pour des résultats de fonctionnement déficitaires de plus de 4,3 millions F CFP en 2021 et 3,5 millions F CFP en 2022. Leur affectation est proposée au compte 10681 « Établissement ». Les fonds de roulement à la clôture des exercices considérés s’élèvent à près de 28,5 millions F CFP en 2021 et à près de 25,2 millions F CFP en 2022. Concernant le lycée polyvalent de Taravao, il est à noter : un décrochage scolaire continu, pour différents motifs (fin de l’obligation de scolarité ou bien addictions) ; plus de 60 % d’élèves issus de catégories socio-professionnelles défavorisées, avec une constante augmentation du fonds social ; des résultats aux examens dépassant les moyennes académiques en 2022, avec les meilleurs résultats sur l’ensemble du territoire au baccalauréat général et professionnel ; une augmentation de son fonds de roulement à fin 2024, permettant la poursuite d’investissements sur 2025. S’agissant de ses comptes financiers, les recettes s’élèvent à 173,6 millions F CFP en 2021 et 241,7 millions F CFP en 2022, et les dépenses s’établissent à 179,5 millions F CFP en 2021 et 197,8 millions F CFP en 2022, pour des résultats de fonctionnement excédentaire de plus de 909 000 FCFP en 2021 et déficitaire de plus de 11,260 millions F CFP en 2022. Leur affectation est proposée au compte 10681 « Établissement ». Les fonds de roulement à la clôture des exercices considérés s’élèvent à plus de 32,8 millions F CFP en 2021 et à plus de 23,2 millions F CFP en 2022. Sur le lycée Tuianu-Le-Gayic , il est à soulever : la diversité de sa carte de formation, avec des voies générale, technologique et professionnelle ; une augmentation de son personnel non enseignant et une relative stabilité de son équipe enseignante ; une vigilance accrue portée par la nouvelle équipe de direction sur la gestion des fonds de l’établissement ; la nécessité d’augmenter la capacité d’accueil des élèves, compte tenu de la surpopulation scolaire ; une volonté de mutualiser les moyens avec le collège de Papara pour la construction d’infrastructures sportives. S’agissant de ses comptes financiers, les recettes s’élèvent à 145,7 millions F CFP en 2021 et 149,3 millions F CFP en 2022, et les dépenses s’établissent à 147,2 millions F CFP en 2021 et 156 millions F CFP en 2022, pour des résultats de fonctionnement déficitaires d’un peu plus de 320 000 F CFP en 2021 et 3,870 millions F CFP en 2022. Leur affectation est proposée au compte 10681 « Établissement ». Les fonds de roulement à la clôture de l’exercice considéré s’élèvent à 12,5 millions de francs en 2021 et à plus de 7,4 millions de francs en 2022. Pour le collège de Mahina, il est à souligner : une augmentation de ses moyens financiers en 2022 ; une forte baisse des résultats aux évaluations en 6e en 2022, constat partagé par l’ensemble des collèges du territoire ; une orientation post 3e, principalement tournée vers la voie professionnelle, particulièrement en raison des contraintes logistiques de transport ; une situation financière saine. S’agissant de ses comptes financiers, les recettes s’élèvent à près de 70 millions F CFP en 2021 et à plus de 76 millions F CFP en 2022, et les dépenses s’établissent à 76,1 millions F CFP en 2021 et 79,2 millions F CFP en 2022, pour des résultats de fonctionnement déficitaire d’un peu plus de 28 000 F CFP en 2021 et excédentaire de 2,3 millions F CFP en 2022. Leur affectation est proposée aux comptes 10681 « Établissement ». Les fonds de roulement à la clôture des exercices considérés s’élèvent à 18 millions F CFP en 2021 et 19 millions F CFP en 2022. En conclusion, ces quatre établissements de Tahiti possèdent des volontés communes pour améliorer le cadre d’accueil et de vie de leur population scolaire et mettent en œuvre plusieurs actions destinées aux élèves : il peut être noté les actions de prévention, les projets sportifs et culturels, les groupes de soutien pour répondre aux besoins des élèves, etc. Les présents projets de délibération ayant recueilli un vote favorable unanime des membres de la commission de l’éducation, de la jeunesse et des sports, celle-ci propose en conséquence à l’Assemblée de la Polynésie française de les adopter. Merci. Le président : Merci Mike. Parmi les membres de la commission permanente, qui souhaite intervenir ?... Vous avez 10 minutes. Hoiore. M. Tevaipaea Hoiore : Merci bien. Monsieur le vice-président de la commission permanente, Madame la secrétaire générale, Monsieur le ministre, Madame la vice-présidente, chers membres ainsi que chers collaborateurs, bonjour à toutes et à tous. Nous avons lu les comptes. Nous avons écouté les voix et nous avons compris ce que les chiffres seuls ne disent jamais, qu’au cœur de nos établissements, il y a de la tension. Oui, mais aussi du courage. Il y a des déficits mais surtout de l’intelligence humaine. Il y a de la fatigue mais une énergie que rien ne remplace, celle d’enseigner, d’accompagner, de faire grandir. Je viens, devant vous, non pas pour commenter des tableaux comptables mais pour rendre visible ce qu’ils recouvrent : des choix, des arbitrages, des renoncements, des efforts et parfois, malgré les contraintes, des réussites étonnantes. Le premier mot que je veux poser ici, c’est : Félicitations ! Félicitations aux équipes pédagogiques et à tous les personnels, des enseignants aux agents, des chefs d’établissement aux maîtres d’internat. Si l’école tient encore debout, c’est parce qu’elle est tenue par des gens debout. Dans les quatre établissements que nous avons analysés, un fait revient avec insistance. Quand la direction est exercée par un ou une ancienne professeure des écoles, on sent une autre ambiance, plus humaine, plus proche, moins administrative, plus éducative. En cette qualité de climat rejaillit surtout le fonctionnement — pardon —. Côté finances, disons-le sans détour, la tension est réelle. Trois établissements sur quatre sont en déficit de fonctionnement. Les fonds de roulement fondent lentement et les marges de manœuvre s’amenuisent. Mais ce que ces chiffres montrent surtout, c’est une forme de résistance par l’initiative. À Taravao, on a rénové les bâtiments et modernisé l’informatique. À Faaʹa, on a sécurisé, organisé et nettoyé. À Papara, malgré les murs trop pleins, on continue d’accueillir. À Mahina, malgré un bâti en bout de course, on garde l’équilibre, on aménage les salles, on soutient les plus fragiles. Ce ne sont pas des établissements qui attendent, ce sont des établissements qui agissent. Dans tous ces établissements, la majorité des élèves vient de familles modestes voire très défavorisées. Cela se traduit par des absences, des difficultés d’apprentissage, des situations sociales lourdes, mais cela se traduit aussi par des initiatives remarquables. Je pense aux pièces de théâtre jouées par les élèves sur le thème du paka (NDT, cannabis), de l’alcool, des violences. Ce ne sont pas des exercices d’expression, ce sont des véritables actes d’éducation civique, parfois rudes, parfois poignants, mais toujours portés avec sérieux. Je pense aussi à la journée de prévention organisée chaque année au LEP de Faaʹa avec les élèves, pour les élèves, sur les dangers du paka et de l’alcool. Ce programme fonctionne, il ne moralise pas, il responsabilise. La parole des élèves n’est pas un supplément, c’est un indicateur. Dans tous les comptes-rendus, on entend les élèves et leur parole est forte. Ils ne se plaignent pas, ils décrivent. Ils ne revendiquent pas, ils proposent. À Taravao, des élèves construisent leur présence dans les institutions, participent aux instances, voyagent, prennent la parole. À Faaʹa, ils demandent plus de sécurité, plus d’écoute, plus d’encadrement. À Mahina, ils observent ce qui manque, ce qui dysfonctionne. Et partout, ils montrent une maturité que beaucoup d’adultes pourraient leur envier, l’école est debout, mais certaines inégalités ne peuvent plus durer. Il y a une réalité que je voudrais mettre en lumière, l’accessibilité PMR dans ces établissements est inexistante ou largement insuffisante. Des élèves en situation de handicap sont forcés d’aller dans un autre collège que celui de leur secteur. Des enseignants blessés ne peuvent plus monter les escaliers. Des engagements… Des aménagements — pardon — de fortune sont mis en place, mais ce n’est pas cela une école juste. Une école qui exclut, même sans le vouloir, n’est plus une école pour tous. C’est une zone d’alerte et nous devons y répondre sans délai. L’examen de ces comptes nous dit que nos établissements ne demandent pas la perfection, ils demandent du temps, de la cohérence et du respect. Ils nous disent que le ministère est présent, soutenant, et que cette présence est reconnue. Ils nous disent aussi que le pays doit prendre toute sa place, non pas pour faire à la place des équipes, mais pour les accompagner durablement. Ils nous disent enfin que l’école est vivante, vivante dans ses projets, dans ses résistances, dans ses rêves même. Chers amis, il est facile de parler d’éducation en chiffres. Il est plus exigeant d’en parler en vérité. La vérité, c’est que nos établissements tiennent encore parce que les femmes et les hommes qui les portent ont choisi d’y croire, malgré l’usure, malgré les bâtiments délabrés, malgré les manques. Notre responsabilité politique n’est pas de leur dire merci. Notre responsabilité, c’est de leur donner les moyens d’agir avec efficacité, avec humanité et avec ambition, parce que si l’école tient encore, ce n’est pas un miracle, c’est une volonté, et cette volonté mérite d’être connue, entendue et soutenue. Et je terminerai mon intervention en renouvelant encore nos condoléances à la famille de notre ancien ministre de l’éducation, M. Jean-Marius Raapoto, qui a, quand même, par ses actes, permis le fondement d’une base sûre pour notre éducation ici, en Māʹohi Nui (NDT, Polynésie française). Merci bien de votre attention. Le président : Merci, y a-t-il d’autres interventions ?... Voilà. M. Simplicio Lissant : Monsieur le vice-président, Madame la secrétaire générale, bonjour. Madame la vice-présidente, bonjour et merci d’être présente ce matin. Monsieur le ministre, à nous, chers membres de la Commission permanente, bonjour à toutes et à tous en cette matinée. Nous sommes réunis ici pour échanger sur ces établissements scolaires et il est important que ce sujet soit examiné. Mais, avant de rentrer dans le vif du sujet, à l’analyse des chiffres, en tout cas de la situation de chacun de ces établissements, permettez-moi d’abord, chers collègues, d’exprimer un peu mon regret et mon incompréhension quant à la manière dont il nous est donné de rendre compte de la situation financière de chacun de ces quatre établissements, mais y compris aussi les suivants, le tout résumé en une seule intervention, ce qui, à mon sens, n’est pas de nature à refléter correctement la totalité des échanges nombreux que nous avons eus des heures durant en commission législative. Car, si l’option qui a été retenue jusqu’ici vise à donner largement la parole à la communauté éducative afin de prendre toute la mesure de leurs difficultés quotidiennes lorsqu’ils viennent en commission, ce qui est tout à fait louable par ailleurs. De grâce, allons jusqu'au bout de la démarche, faute de quoi nous pourrions être taxés de bâcler un peu notre séance de commission permanente. Ceci étant dit, nous poursuivons, pour ce qui concerne tout d’abord le lycée professionnel de Faaʹa, c’est un établissement « très bien géré » et de surcroît « un très bel outil de formation professionnelle » selon les représentants de la DGEE. Preuve en est avec le fonds de roulement qui totalisait au 31 décembre 2022 plus de 25 millions de réserves ; une tendance à la thésaurisation qui se confirmerait pour 2023… Raison de plus pour investir dans des innovations diverses et variées. Il n’en reste pas moins, que l’on retrouve les mêmes problématiques récurrentes — qui ont été signalées à plusieurs reprises, en amont —, que sont l’absentéisme, la consommation de pakalolo (NDT, cannabis) ; pire même, l’on signale la vente à proximité de drogue plus dure. Sans oublier l’internat, ouvert en 2021, déjà complet en 2024. Et la situation ne devrait pas s’améliorer dans les années qui viennent. Du côté de Taravao, « on n’a jamais autant investi » dans l’histoire du lycée polyvalent, un établissement créé en 1988, et qui en avait certainement bien besoin. Des choix d’autant plus justifiés qu’ils sont payants en termes de réussite scolaire ! En 2022, en effet, il se hisse en tête des lycées publics avec les meilleurs résultats au baccalauréat général et professionnel, soit un taux d’obtention de plus de 97 % et 82 %, presque 89 %. Il se classe par ailleurs en deuxième position derrière une structure privée pour le bac technologique avec un taux de 95 % environ. Penchons-nous un instant sur la situation du lycée de Papara, une imposante structure avec 1 126 élèves recensés à la rentrée 2022. Une analyse rapide des finances met en exergue des résultats déficitaires tant en fonctionnement qu’en investissement. À telle enseigne que le fonds de roulement de l’établissement baisse encore davantage pour atteindre seulement 18 jours d’autonomie à la fin de 2022, ce qui est largement en deçà de la limite recommandée. S’agissant du collège de Mahina, malgré une baisse sensible du nombre d’élèves inscrits en 2021 et 2022, passant respectivement de 735 à 685 seulement, l’établissement a vu ses moyens humains et financiers sensiblement augmenter. Peut-être la conséquence de la vétusté de cette structure d’enseignement qui va bientôt célébrer ses 50 ans d’existence… Mais, à ce propos, le corps enseignant garde encore le souvenir amer d’un ancien directeur général des services de la commune, qui s’était apparemment engagé sur un projet de reconstruction du collège en plusieurs phases, moyennant le déplacement de celui-ci sur un terrain sportif attenant. Toujours est-il qu’en 2019 et 2023, à deux reprises, la commission de sécurité a déjà tiré la sonnette d’alarme avec, à terme, un risque de fermeture pure et simple de cet établissement. Voilà quelques mots que je pourrai dire à propos donc de ces quatre établissements, en attendant de m’exprimer davantage sur les quatre suivants. Merci de votre attention. Le président : Merci. Y a d’autres intervenants ?... Non. On poursuit. La discussion générale est maintenant close, et j’invite le gouvernement à répondre aux interventions des orateurs. M. Ronny Teriipaia : Merci, Monsieur le représentant Tevaipaea, de souligner le travail qui est effectué quotidiennement par toutes les équipes éducatives et pédagogiques de chaque établissement. C’est bien de le reconnaître et de le manifester de temps en temps à nos enseignants ainsi qu’à tout le personnel qui œuvre au sein des établissements. Ils ont besoin d’entendre cela. Merci beaucoup. Par rapport à toutes les mesures de soutien et d’accompagnement qui sont mises en place, effectivement, cela répond au besoin tout simplement de faire en sorte que nos élèves réussissent leur parcours scolaire. J’invite d’ailleurs l’ensemble des représentants ainsi que tous ceux qui nous écoutent de relire les différentes lettres de rentrée, puisque dans les différentes lettres de rentrée, il y a un accent qui est justement mis sur le bien-être du personnel. C’est important de le souligner, non seulement pour celui des élèves, mais aussi pour celui du personnel. Par rapport à l’inclusion, effectivement, c’est un problème que l’on constate depuis des années, ce n’est pas d’aujourd’hui. Le but, c’est de faire en sorte d’améliorer la vie au quotidien de nos élèves porteurs de handicap. Il y a des demandes qui nous sont arrivées et l’on essaie de faire en sorte d’aménager les salles de classe pour ces enfants porteurs de handicap. Quand il le faut, on met en place des dispositifs ou des aménagements particuliers, quitte à mettre en place un dispositif spécifique pour pouvoir se rendre à l’étage, par exemple. On est en train de se pencher là-dessus. Par rapport à toutes les formes de lutte contre les addictions, c’est vrai que l’expression théâtrale est un excellent outil pour permettre d’accrocher et de raccrocher les élèves, pour faire en sorte qu’ils adhèrent au projet et faire en sorte qu’ils puissent eux aussi s’exprimer autour de ces thématiques, de ces problématiques de société. Voilà. En tout cas, le ministère actuel fait tout ce qu’il peut pour pouvoir améliorer le cadre de vie et faire en sorte que les équipes pédagogiques puissent mettre en application leurs projets. Voilà, merci. Le président : Merci, Monsieur le ministre. Il n’y a plus d’intervention ? Tapati. M. Tafai, Mitema Tapati : Mes salutations à toutes et à tous en cette matinée. Chers ministres, chers membres élus, chers personnels, chère population qui nous suit, mes salutations en cette matinée. Mon intervention ne portera pas sur le compte financier puisqu’il revient régulièrement chaque année. Nous attribuons des aides financières pour tel et tel établissement scolaire et nous comptons toujours sur l’expérience de nos chefs d’établissements scolaires pour qu’ils gèrent au mieux les deniers qui leur sont confiés afin d’aider le personnel qui œuvre dans les établissements scolaires ainsi que nos enfants. Par contre, mon intervention portera sur des problématiques abordées ensemble, notamment celles liées à l’alcool, la drogue et la vente de ces produits illicites au sein de nos établissements scolaires, et qui prennent de l’ampleur. Malgré la bonne volonté de nos gens, la détermination de nos gendarmes également quant au contrôle de ces stupéfiants qu’ils effectuent aux abords de nos établissements scolaires, ces situations perdurent encore et deviennent même presque une habitude ou quelque chose de normal dans nos établissements scolaires. L’on devrait peut-être aussi l’inscrire dans le marbre à un moment donné, l’examiner, mener une réflexion solide, et mettre en place un dispositif pour s’en prémunir car, demain, je ne vois pas trop ce que deviendra notre société. Ma seconde intervention portera sur les nombreuses bagarres entre adolescents et notamment celles qui se tiennent avec ceux qui sont aux abords des écoles. Autrefois, l’on voyait des garçons se battre et se disputer mais, aujourd’hui, il y a de plus en plus d’images de filles qui savent d’ailleurs très bien se battre, n’est-ce pas ? Maintenant, ceci constitue également une autre problématique sur laquelle nous devrons nous pencher. En effet, chez les Polynésiens, lorsque des problèmes de ce genre se produisent, leur première réaction est de ramener la paix dans le conflit ou de mettre fin au conflit et à la bagarre. Aujourd’hui, lorsque j’observe notre population, dès qu’il y a conflit, elle se réjouit et capture des images. Elle préfère filmer plutôt que de calmer les choses. Elle éprouve une certaine satisfaction à capturer ces images et à les diffuser grâce aux moyens technologiques de cette époque. Je ne sais pas trop mais il conviendrait peut-être, à un moment donné, que l’on examine un texte règlementant la responsabilité des personnes qui éprouvent un malin plaisir à capturer de telles images plutôt que d’aller mettre fin au conflit, et à comment construire la société de demain. Car, ces adolescents seront la société de demain. Quel type de société allons-nous former et forger pour demain ? C’est cette problématique que je voudrais que l’on aborde au sein de cette… On n’oubliera jamais de remercier les enseignants, les chefs d’établissements et les parents, mais notre plus grand problème reste la drogue, ainsi que les bagarres entre adolescents, les uns contre les autres, et tout cela sème un trouble pour le futur de notre population. Voilà ce que j’avais à dire. Merci. Le président : Y-a-t-il d’autres interventions ?... Non. On poursuit. Pour ces quatre rapports groupés… M. Ronny Teriipaia : Monsieur le président, pourrai-je avoir la parole ? Le président : Ah ! pardon. M. Ronny Teriipaia : Monsieur Tapati, merci bien. Des actions sont mises en œuvrent au sein des établissements scolaires du second degré à chaque rentrée scolaire, comme le Conseil de vie collégienne au sein des collèges (CVC) et le CVL au sein des lycées. Au sein de ce conseil, les élèves et chefs d’établissements réfléchissent ensemble à des actions adaptées et à des projets afin d’éviter les problématiques rencontrées par les élèves au quotidien et chaque année, notamment concernant la drogue. Ensuite, il y a d’autres mesures qui sont inscrites directement dans les projets d’établissement de chaque établissement scolaire. Après, il y a également des professionnels, que l’on appelle les CPE, les assistantes sociales aussi, et les surveillants, qui œuvrent au quotidien dans les établissements scolaires afin d’aider nos élèves à ne pas tomber dans ce piège que représente la drogue. Voilà. Il y a également des projets élaborés au sein de chaque classe par les enseignants et les élèves. Ce sont là quelques solutions qui ont été trouvées. Après, il y a bien évidemment l’aide et le soutien apportés par les associations des parents d’élèves. Voilà. Merci. Le président : Il n’y a plus d’intervention ?... On poursuit. Pour ces quatre rapports groupés, je vous propose d’appliquer la procédure d’examen simplifiée. Qui est pour ?... À l’unanimité. Merci. Nous passons à l’examen de la première délibération du rapport n° 144-2024. En l’absence d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération portant approbation du compte financier 2021 du lycée professionnel de Faa'a. Qui est pour ?... À l’unanimité. Merci. Nous passons à l’examen de la deuxième délibération. En l’absence d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération portant approbation du compte financier 2022 du lycée professionnel de Faa'a. Qui est pour ?... À l’unanimité. Merci. Nous passons à l’examen de la première délibération portant approbation du compte financier 2021 du lycée polyvalent de Taravao, rapport n° 6-2025. En l’absence d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération. Même vote ?... À l’unanimité. Merci. Nous passons à l’examen de la deuxième délibération. En l’absence d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération portant approbation du compte financier 2022 du lycée polyvalent de Taravao. Qui est pour ?... À l’unanimité. Merci. Nous passons maintenant à l’examen de la première délibération portant approbation du compte financier 2021 du lycée Tuianu-Le-Gayic, rapport n° 16-2025. En l’absence d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération. Qui est pour ?... À l’unanimité. Merci. Nous passons à l’examen de la deuxième délibération. En l’absence d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération portant approbation du compte financier 2022 du lycée Tuianu-Le-Gayic. Qui est pour ?... Merci. Nous passons à l’examen de la première délibération portant approbation du compte financier 2021 du collège de Mahina. En l’absence d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération. Qui est pour ?... Adopté à l’unanimité. Merci. Nous passons à l’examen de la deuxième délibération. En l’absence d’amendement, je mets aux voix l’ensemble de la délibération portant approbation du compte financier 2022 du collège de Mahina. Qui est pour ?... À l’unanimité. Merci. Les rapports peuvent être consultés sur le site internet de l’assemblée de la Polynésie française à l’adresse www.assemblee.pf |







